en une : Le raisonnement par récurrence

Re question sur commentaire de texte

Histoire (college, lycee) > sujets expliqués - 02/05/2008 - Question simple
                
Bonjour,
Votre premier message n'avait pas de question. Vous vous êtes attiré vous-même une réponse générale - ce que vous avez jugé méprisant, désolée... ce n'était pas l'intention! - au vu des quelques phrases que vous aviez indiquées.
Je me réjouis maintenant que vous ayiez précisé ce qui vous posait problème. On va pouvoir effectivement repartir sur des bases bien plus précises et plus intéressantes.

Pour le premier point, à ma connaissance, Conrad Malte-Brun certes décédé en 1826, a malgré tout donné le nom à sa GU (géographie universelle...) qu'il avait commencée d'écrire, même si ce sont ses collaborateurs qui poursuivront le travail après sa mort, en le mettant à jour au cours des différentes éditions (nombreuses) de cette "GU" qui fera référence pendant longtemps.
L'édition que vous avez date de 1833 selon les données que vous avez (chapeau du premier document). Dans les années 1830, une 4e édition "corrigée, revue et augmentée" de la GU est publiée par Jean-Jacques-Nicolas Huot (1790-1845) avant que les rééditions suivantes ne soient reprises soit par Malte-Brun fils, soit par d'autres collaborateurs (informations tirées du catalogue électronique du Sudoc, la BNF n'a pas la réédition des années 1830 - du moins dans son catalogue électronique). Selon ces informations, le texte extrait de la GU n'est donc pas contemporain de Napoléon III, mais de la monarchie de Juillet.
Deuxième point: quel intérêt aurait la France pour la Pologne et comment un manifeste retranscrit du tsar pourrait-il le manifester?
Il me semble tout d'abord qu'il n'est pas évident qu'un homme politique ait demandé la retranscription de ce texte dans une nouvelle édition de la GU, comme vous le supposez. Sauf si une preuve historique le montre, mais je doute que vous en trouviez trace. Par contre, sans conteste, la publication de ce texte dit quelque chose de la mentalité, de l'air du temps, de ce qui se pense et se prépare en France sur la Pologne. Comme on ne sait pas ce qu'il y a avant ou après ce document dans la GU, c'est de cet extrait seul qu'il faut partir. Qu'il n'y ait aucun recul, critique, de la part du collaborateur de Malte-Brun quant à la situation de la Pologne dominée par la russie, est plus que notable. C'est en ce sens que j'y vois une piste pour voir le point de vue français sur la pologne: l'occupation russe est, pour la France de l'époque, "dans l'ordre des choses", "normale", ne se discutant pas. Plusieurs hypothèses: la France est occupée par ses propres difficultés internes; sa politique internationale et d'influence ne s'intéresse pas prioritairement à l'Est; et (ce qui est lié à la 2e hypothèse) elle laisse la Russie - et les autres puissances du centre Europe - sur leurs chasses gardées, dans l'équilibre issu du Traité de Vienne, afin de mieux préserver ses intérêts ailleurs (ce qui ne sera pas forcément couronné de succès, cf. Egypte sous la monarchie de juillet).
Bref, l'hypothèse que je formulerais à la lecture de ce document serait donc que, pour la France, la Pologne n'a pas vocation a être autre chose qu'un territoire russe. Ce qui est bien sûr à critiquer, en reprenant les différentes "dispositions" du manifeste et la situation internationale.
(Complément: ce n'est pas la transcription pure et simple du manifeste que l'on a, mais le rappel des "principales dispositions", veillez-y dans la rédaction de votre commentaire pour la précision et éviter de présenter le texte comme "le manifeste du tsar". Ce qui peut d'ailleurs ouvrir des pistes sur de nouvelles critiques: écart entre ce qui se proclame et la réalité; par ailleurs importance donnée par le rédacteur français à certains points, aux "libertés individuelles" par exemple).

Le 2e texte, extrait de "l'activité militaire de Pilsudski en Galicie" , vient donner un autre point de vue par rapport au premier plus "théorique", en regardant la situation en Pologne russe, au moment où les exacerbations entre Prusse / Russie / Autriche sont au plus fort et où s'envisage l'éventualité d'un conflit.
D'où le lien que je fais avec le premier document: l'échec de l'intégration de la Pologne à l'empire russe, tant sur le plan économique que politique (et là, il y a matière, en particulier les insurrections polonaises de 1830 et 1861-64); mais aussi, bien sûr, de la part de l'Autriche, la contestation de l'hégémonie russe sur le territoire polonais.
Point commun avec la vue française: la Pologne n'a pas vocation à être indépendante. Divergence: contrairement à la France, l'Autriche est directement intéressée par la Pologne. Ce qui pose la question, en ce début du XXe siècle, de la remise en cause du système diplomatique hérité du traité de Vienne.
Là encore, il y aurait à reprendre les différentes dispositions du texte pour les expliciter et critiquer. Il me semble que, au vu de ce qui précède, vous pouvez désormais le faire par vous-même?

Bonne continuation. Je garde le fil de la conversation ouvert, si vous souhaitez poser d'autres questions (précises, "par pitié" comme vous dites!). Notez cependant que je serai absente quelques heures, retour vers 22h...
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