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Commentaire

Histoire (college, lycee) > sujets expliqués - 25/03/2008 - Question simple
                
Bonjour,

En effet, comme vous le dites, il n’y a pas de passage très compliqué dans ce texte. Il aborde un thème classique et typique de ce qu’était la France du Moyen-Age : les luttes incessantes entre le roi de France et ses vassaux les grands seigneurs, parfois plus puissants que lui. Ce texte propose une description assez précise d’un de ces cas avec l’analyse des comportements, causes et conséquences d’une telle affaire. Pour un commentaire de ce texte, il me semble donc dans un premier temps intéressant d’aborder dans une première partie ce point : l’exemple de Thomas de Marle comme illustration de la situation de la royauté et féodalité en France à l’époque. De plus, comme vous le savez, un plan se doit toujours d’être progressif : on commence donc ici par le plus simple, ce qui est le plus clair et frappant quand on lit le texte. Dans cette partie, il faut à la fois évoquer le côté très politique et historique de la société du pays (morcellement, querelles vassaux/suzerains etc.) ainsi que les détails plus concrets voire quotidiens qui illustrent aussi cette situation (la guerre, la violence, l’oubli du petit peuple dans tout cela notamment). Vous pouvez même à la limite du coup avoir déjà vos deux premières parties ainsi : 1) un exemple qui illustre la société politique de l’époque ; 2) les conséquences quotidiennes pour les Français de cette situation (violence, maltraitance des croyances religieuses qui sont les fondements de la société à l’époque d’où remise en cause de beaucoup de choses, par la loi du plus fort notamment etc.). Vous avez pour ces deux parties des éléments à plusieurs endroits du texte. Pour le 1) par exemple, vous avez bien sûr tout le début du texte, mais à la fin, l’auteur revient également sur ce sujet, en évoquant la vengeance ou du moins à la réponse du roi. Cela permet de faire deux parties progressives : le sujet principal d’abord, thème historique par excellence, objet d’étude ; et ensuite, analyse à un niveau plus fin et moins macroscopique que ce que l’on fait souvent, mais c’est l’intérêt des mémoires de ce type, comme avec Suget ici.

Il faut donc également recadrer le contexte d’écriture dans l’introduction, presque comme un avertissement : c’est un extrait de mémoires, avec tout le risque d’oubli, interprétation, manque d’objectivité etc. que cela peut comporter. N’oubliez de prendre en considération quelques éléments bibliographiques, notamment dans sa relation vis-à-vis du roi Louis VI qu’il évoque ici dans cette biographie qu’il lui consacre. C’est important pour vous pour comprendre la portée et les éventuelles limites du message, mais il est aussi essentiel de montrer au correcteur que vous en avez bien conscience. Enfin, Suget est abbé, ce qui n’est pas neutre non plus quant à la façon dont il relate tout ce qui a trait à la religion ; ceci m’amène à ma proposition de troisième partie.

L’autre grand thème qui ressort en effet de ce texte est la place de l’Eglise, là encore à un niveau très macroscopique, sociétal et politique, mais également dans des faits plus quotidiens. A partir d’une analyse distanciée de ce qui est dit vu la personnalité de l’auteur et de vos connaissances sur la place et le rôle de l’Eglise à l’époque, vous avez je pense de quoi commenter en dernière partie tout ce qui est dit sur la religion et l’Eglise dans ce cadre particulier. C’est aussi progressif comme démarche car on part d’un problème politique historique au sens large et assez global – sous le prétexte d’une histoire plus particulière mais bien exemplaire – pour en arriver à des causes ou des problèmes plus cachés qui sous-tendent pourtant tout un pan de la discussion, et ici c’est le rôle de l’Eglise dans la société, son interaction permanente avec le pouvoir.

En résumé, je pense que ce texte ne présente en effet pas de difficultés, mais que votre commentaire doit s’appuyer sur une remise en contexte de l’extrait comme dit plus haut pour en mesurer toute la portée exacte et sur vos connaissances sur la féodalité et la religion à l’époque. Votre valeur ajoutée est vraiment dans la remise en contexte du message, au-delà de son explication, puisque le texte est assez clair et la problématique un thème classique, que vous avez sûrement approfondi en cours. Cette proposition de plan serait donc de partir du problème globale soulevé par cette « anecdote », avant de s’intéresser à « l’histoire des gens » qui en découle, et enfin à l’arrière-plan si je puis dire : la religion.

Voilà pour une proposition de plan ; la problématique s’articule autour du fait de savoir comment vit et évolue la société française du Moyen-Age dans ce contexte de féodalité et combat du pouvoir royal, au-delà des guerres de tout genre que cela engendre.

J’espère que ces quelques points vous aideront à organiser vos idées. L’essentiel est de reprendre clairement le contexte, d’expliciter le message en le rendant bien structuré et d’avoir un ½il critique au sens objectif de l’historien, grâce notamment à vos connaissances.

Je vous souhaite bon courage pour la rédaction de ce devoir.
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