en une : Cours philo : Dieu

Bonjour ,je souhaiterai le commentaire de ce texte intitulé:le poitn de vue de charles de rémusat sur les élections de mai 1849, extrait des mémoires de ma vie

Histoire (college, lycee) > sujets expliqués - 01/12/2007 - correction
                
Bonjour,

Dans le cadre des prestations proposées ici, je vous propose de revenir tout d’abord sur le contexte du passage et quelques autres éclaircissements, puis de voir comment construire un plan dans ce cadre.

Charles de Rémusat est un noble français, homme politique mais aussi philosophe ayant vécu au XIXème siècle. Il raconte ici dans ses mémoires les élections de 1849, au cours desquelles il est réélu député, et voient la victoire nette et sans appel du parti conservateur qui réunit tous ceux qui s’opposent à la république, allant ainsi dans le sens du Président de la République de l’époque, futur Napoléon III. L’auteur nous donne ici sa vision des choses, a posteriori, et cela est rappelé dans l’intitulé du texte. Il faut donc prendre ce document comme un récit forcément partial, puisque d’un acteur engagé et partisan, fait a posteriori d’un événement majeur de la vie politique française de la moitié du dix-neuvième siècle. Comme l’histoire se fait normalement de façon objective et factuelle, il faut bien sûr prendre un peu recul : c’est quand même un royaliste, qui a voté de nombreuses choses contre la république et qui essaie ensuite de justifier certains actes ou certaines pensées : sans donc juger le fond de ses idées, il faut bien remettre l’ensemble en contexte et essayer de démêler quelque peu le vrai du faux si je puis dire. Le but du commentaire est donc ici de voir quelle interprétation de l’événement fait l’auteur et de la comparer à vos connaissances historiques en la matière. Il faut donc aussi voir que, royaliste bien plus qu’impérialiste en fait, il se brouillera ensuite avec Napoléon III et devra s’exiler, d’où son avis négatif du début en fait.

En introduction, il me semble intéressant de commencer par un rappel du contexte historique (régime politique, élections en question : qui a gagné, dans quelles circonstances etc.) et d’introduire alors l’auteur en le présentant brièvement et en reliant très concrètement aux événements qui viennent d’être décrits. On peut alors dire qu’il a lui-même relaté ces événements par la suite dans ses mémoires avec ses propres commentaires et faire tourner la problématique autour du point suivant : comment un membre du camp vainqueur des élections de 1849 peut-il en analyser les résultats, tant d’un point de vue global que plus détaillé ? (à affiner bien sûr en fonction de vos arguments propres et du plan que vous pourrez retenir au final).

Ce travail de documentation et de remise en contexte réalisé (je vous indique quelques points sommaires ici, il est vraiment important de l’approfondir de votre côté déjà pour éviter tout contresens et ensuite pour vous donner aussi des pistes d’interprétation plus poussées), il faut en passer au plan. Du point de vue l’interprétation, pas de difficulté majeure je pense. Globalement, le passage se décompose en trois points importants : la recherche a posteriori d’indices annonciateurs dans les temps qui ont suivi les élections (le parti de l’Ordre était en fait surtout bonapartiste et la situation n’était pas vraiment propice au royaliste qu’il était) ; l’analyse des résultats de l’élection, région par région ; la leçon qu’il tire de ces résultats. Les trois parties me semblent suffisamment indépendantes et identifiables pour mériter chacune une partie, même si elles n’occupent pas la même dans le texte : l’une d’entre elles est plus descriptive et les idées maîtresses peuvent en être résumées ensuite, les deux autres au contraire nécessitent un approfondissement, un éclairage à partir de connaissances personnelles. Il y a bien sûr d’autres plans types de plans possibles, mais l’avantage de celui-ci est je pense de rester centré sur les propos de l’auteur et bien se concentrer sur les analyses avant tout. Par contre, il peut être pertinent d’organiser dans le corps du commentaire l’agencement de ces parties un peu différemment. Voici une proposition :

1) l’auteur nous donne les résultats détaillés de l’élection et une lecture région par région : il divise la France en deux, en identifiant les régions plus socialistes et les régions plus conservatrices. Il donne des raisons, tantôt historiques, tantôt économiques notamment pour les justifier : il est donc important ici d’éclairer bien sûr ces jugements à partir de vos propres connaissances. Il faut commenter tout ce découpage et l’analyser. L’idée maîtresse du passage, qu’il fait donc faire ressortir dans toutes les analyses est la suivante : contrairement à ce que l’on disait à l’époque, le socialisme ne va pas de pair avec le développement industriel et économique (car cela est favorable à la constitution de la classe ouvrière et au développement de la lutte des classes, très présente dans l’industrie à l’époque) ; au contraire, plus comme on pourrait le dire maintenant, les régions les plus prospères et les plus traditionnelles (Bretagne, Vendée, catholiques et royalistes) sont celles qui sont le plus « à droite », à comprendre à l’époque comme en faveur du parti de l’ordre (république bourgeoise, élitiste, voire pas de république du tout). Il faut donc montrer quelle lecture des résultats fait l’auteur, comment il explique économiquement, sociologiquement, historiquement ces résultats, somme toute assez logiques pour lui (seconde partie du texte).

2) ensuite (troisième et dernière partie du texte), l’auteur tente de justifier ses pensées, qui peuvent paraître élitistes, anti-républicaines (au sens premier du mot, on peut même dire qu’elles l’étaient puisqu’il a voté contre la république et ce qu’elle avait proposé) : le développement du socialisme et du communisme va de pair avec une sorte de pauvreté, de misère, de manque d’éducation ; on trouve au contraire dans les contrées les plus développées, urbanisées notamment, des populations plus instruites, plus réfléchies, capables de prendre du recul, de bénéficier des expériences des autres et des leurs, de ne pas commettre deux fois les mêmes erreurs, mais d’apprendre véritablement pour avancer etc. C’est donc à partir d’une différence de développement et d’éducation entre régions, entre personnes, que l’auteur justifie le fait de vouloir imposer ses vues à certains, et aussi essayer d’éradiquer les théories de gauche : elles sont malsaines, mais ceux qui les défendent ne peuvent pas s’en rendre compte, car ils manquent de facultés pour le faire ; il est donc normal que ceux qui savent et peuvent réfléchir puissent imposer davantage leurs vues et les répandre, puisqu’elles permettent à leur tout un développement de l’économie, de la richesse globale etc. Je dis ici les choses de façon simple, voire un peu schématique (quoique), il faut bien sûr nuancer un peu le propos, mais l’idée est là : l’auteur justifie ses idées et ses actes (ses votes en fait) sous cette législature par ce type d’arguments, montrant qu’il le faisait pour le bien de tous ;

3) enfin, pour adopter un ordre du coup un peu plus chronologique, on revient sur la première partie avec l’identification de faits qui expliquent a posteriori les déconvenues voire revirements de l’auteur (qu’on peut accuser d’un peu de mauvaise foi quand même quand il annonce que dès le début il a su qu’il ne pourrait rien faire dans cette assemblée dominée par son parti et que tout allait aller dans un sens encore plus négatif). L’analyse doit toutefois porter aussi sur des points plus historiques à illustrer et approfondir : la confiscation progressive des pouvoirs par Napoléon Bonaparte, la réduction progressive des libertés et un certains retour en arrière, la préparation en fait du passage de la République au Second Empire.

Il vous faudra ensuite bien sûr conclure sur la portée de ce témoignage et ce qu’il nous apprend, ce sur quoi aussi il nous faut réfléchir. Une fois le contexte saisi de façon précise, vous pouvez ensuite dérouler un plan assez simple qui doit vous permettre de commenter ce qui est dit à la lumière de connaissances précises. La difficulté ne réside donc pas je pense dans la compréhension du texte mais bien dans la recherche des arguments historiques précis qui viennent répondre à chaque chose citée par l’auteur. Si vous procédez ainsi pour chaque point des grandes parties identifiées, vous parviendrez sans problème normalement à étudier l’événement tout en montrant comme l’auteur en a une certaine lecture et ce qu’elle nous apporte.

Je vous souhaite bon courage pour la suite de votre travail.
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