en une : Le raisonnement par récurrence

Commentaire sur la société en france au xviii siècle

Histoire (college, lycee) > sujets expliqués - 20/11/2007 - Question simple
                
Bonjour,

La difficulté de ce sujet est en effet d’être très précis, tout en couvrant des aspects larges et divers. Il n’est donc en effet pas forcément évident de bien en cerner les contours sans pour autant tomber dans le hors sujet.

Par rapport à votre sujet « vivre et mourir en France au XVIIIème siècle », il faut en effet commencer par cerner les aspects de la question :

- les aspects démographiques, qui concernent la taille et l’évolution de la population, mais aussi la répartition urbain / rural, les crises démographiques et leurs liens avec les guerres, les épidémies etc.
- les aspects sociaux (niveau de vie, espérance de vie, taux de mortalité et notamment infantile, profession, études, mode de vie, aspects culturels, répartition par classe sociale etc.)
- les aspects légaux, juridiques, comme le cadastre, le recensement et cela rejoint les documents officiels qui vous sont proposés en support ;
- les aspects également religieux de cette question, car la religion est alors omni présente et régule, organise la société, donc sans faire de théologie, cet aspect est aussi à prendre en compte (au moins pour la façon dont la mort – mortalité infantile, épidémies, espérance de vie – sont alors appréhendées en terme de rapport à la chose et de croyance) ; d’ailleurs, les documents qui vous sont fournis ont été rédigés par des gens d’Eglise ;

Pour recadrer le sujet, je pense qu’il peut être intéressant de définir (c’est peut-être un peu scolaire, mais je pense que cela peut vous aider à poser le problème d’une autre façon) un « Français type du XVIIIème siècle » : il a déjà eu la « chance » de survivre à la naissance et de passer l’âge fatidique de 3 ans contrairement à beaucoup de ses frères et s½urs ; il vit dans une grande famille à la campagne, est la plupart du temps agriculteur (cela ne veut pas pour autant dire qu’il ne fait pas s’intéresser bien sûr au clergé, aux bourgeois, à la noblesse) ; il va vivre jusque 40 ans environ, s’il ne meurt pas entre temps à la guerre ou à cause d’une famine ; sa vie est très rythmée par la religion : vie religieuse les dimanches et jours de fêtes, travail aux champs les autres jours … Ceci est très sommaire, c’est simplement pour vous montrer qu’ainsi on peut par ce petit exercice faire le tour des thèmes évoqués ci-dessus. Pour répondre à votre question sur les limites du sujet, je crois qu’il ne faut pas avoir peur de bien tous les prendre en compte : sociaux, démographiques, religieux, politiques, culturels, « vie quotidienne » etc. Il faut bien sûr ne pas trop dévier et rester dans le sujet (comme pour la religion, comme je l’évoquais plus haut), mais je crois qu’on pourrait vous tenir rigueur de rester dans un aspect trop démographique uniquement ou au contraire trop centré sur les quotidiens des Français à l’époque. D’ailleurs, d’un point de vue historique, il s’agit bien de se placer à la croisée de tous ces chemins. Voilà donc pour votre première interrogation, reprenez la liste établie ci-dessus, essayez de la compléter avec vos propres connaissances et idées et classez-les par ordre d’importance décroissante pour voir sur quoi insister en priorité. Voyez les liens logiques entre tous ces aspects pour bien voir qu’ils vont tous dans le même sens : l’explication de la vie d’une personne à un moment donné, cela ne peut encore une fois s’expliquer que par différents aspects, très différents (du quotidien au politique etc.).

Pour ce qui est de votre introduction, je pense que comme dans tout devoir, il faut toujours repartir de choses bien sûr liées au sujet mais très générales bien qu’arrosant tous les pans ou presque du sujet. Par exemple, vous pouvez repartir d’une ou deux données significatives : la population française de l’époque déjà, puis par exemple soit le taux d’urbanisme, soit l’espérance, soit la mortalité infantile, pourquoi l’âge moyen du mariage. L’avantage est que vous pouvez planter rapidement le décor par quelques chiffres qui rentrent directement dans le sujet, en les reliant aux documents. Par exemple, vous donnez au départ le chiffre de la population et l’espérance de vie, cela vous permet d’amener une transition vers le testament. De là, vous pouvez dire que cela révèle des aspects démographiques bien sûr, mais aussi sociaux et humains, et même religieux (vous pouvez commencer à trouver des idées de lien en exploitant un peu plus ce testament). Vous pouvez continuer en disant que la vie quotidienne se résume donc à la vie au travail et à l’Eglise en quelque sorte et que l’événement majeur est le mariage, jeune d’ailleurs, et vous pouvez rebondir sur votre deuxième document. Par cette approche, vous commencez par des aspects très généraux, macroscopiques sur la population, puis arrivez sur des aspects « micro » cette fois, plus liés aux individus en eux-mêmes. Ce peut presque être une amorce de plan en deux parties, mais si ce n’est sûrement pas le plus adroit, car certains thèmes risquent d’être communs aux deux parties et des redites peuvent apparaître. Mais cela vous donne déjà une amorce d’introduction qui d’une part amène vos documents supports et d’autre part vous permet de balayer rapidement tous les thèmes principaux.

Pour le plan, un plan en deux parties comme vous le décrivez peut paraître un peu trop plaqué sur le sujet et un peu artificiel. Le risque encore une fois est que des éléments des deux parties soient communs et se télescopent. Votre plan paraîtra peut-être un peu trop scolaire lors de la notation, car organisé simplement autour des deux documents et des deux mots-clefs du sujet l’un après l’autre. Voilà pour le fond des parties ; par contre, ne faire que deux parties au lieu des trois habituelles ne me semble pas un problème. Dans un commentaire comme dans une dissertation, l’important est d’apporter une réponse claire, précise, construite et un tant soit peu personnelle à la question posée ; que cette réponse soit en deux ou trois parties, ce n’est finalement pas l’essentiel. Ce qui compte c’est que les parties soient progressives, ne se recoupent pas, prennent des exemples bien choisis, discutent du sujet de façon intelligente et intéressante. Si j’avais donc avec vous à émettre quelques réserves sur votre plan ce serait donc plus par rapport aux « titres » des deux parties en question que parce qu’elles ne sont que deux. Je verrais plutôt un plan un peu plus thématique, comme nous l’avons abordé plus haut, plus progressif et vous permettant d’exploiter à plusieurs moments différents vos deux documents, et sans doute d’en extraire plus d’éléments. Ce n’est qu’une suggestion ; il est surtout important que vous soyez « à l’aise » avec votre plan. Si vous ne trouvez rien qui ne vous convienne, ne vous convainque dans le registre thématique, restez sur votre approche initiale et essayez d’analyser les documents à la lumière de ces thèmes et d’en rendre tous les éléments ainsi trouver au fur et à mesure. L’important est que vous trouviez la façon de dire les choses qui vous permet de convaincre. L’important est l’analyse du thème, la mobilisation des connaissances, l’analyse des connaissances, essayez de ne rien oublier et voyez ensuite pour le plan.

J’espère vous avoir éclairer un peu, à la fois sur cette question du plan et sur les limites du sujet et le lien avec les documents à étudier, et je vous souhaite bon courage pour ce devoir.
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