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Le royaume-uni et l'europe de 1914 à nos jours

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Bonjour,
Je vous envoie le plan détaillé que j'ai réalisé pour ce sujet de dissertation ainsi que mon introduction rédigée. La dernière partie du plan est moins étoffée car je manque, pour l'instant, de sources (évenementiel et analyse) surtout en ce qui concerne les dix dernières années.
Sur ce (vaste) sujet, ma principale interrogation concerne ma problématique et la justesse de mon plan. Sur ce point j'aimerais avoir votre opinion. D'autre part, mon analyse n'est-elle pas quelque peu réductrice et, parfois, systématique ?
En vous remerciant
Pierre

Le Royaume-Uni et l'Europe de 1914 à nos jours

« Nous sommes en Europe mais pas de l'Europe ». Cette expression d'un certain Winston Churchill résume parfaitement la position britannique dans la première moitié du XX siècle. En effet, à la fin du XIX, le Royaume-Uni, sûr de sa puissance maritime, essentiellement tourné vers son Empire, est, du fait de son insularité, à l'écart de l'Europe, adoptant une position de « splendide isolation ».
Mais en 1914, l'Europe et le monde entrent dans un siècle nouveau, intense et extrême, qui bouleverse toutes les règles établies, ce qui nous amène à reconsidérer et à étudier les relations – et leur évolution – entre le Royaume-Uni et l'Europe de 1914 à nos jours.
L'impopularité exprimée sur le continent à son égard au sujet de la guerre des Boers fait ressentir au Royaume-Uni son isolement de façon plus négative. Ainsi commence-t-il à se rapprocher de l'Europe, notamment à cause de la crainte ressentie à l'égard du « wilhelminismus ». Il n'en reste pas moins qu'à la veille de la première guerre mondiale, le Royaume-Uni se considère toujours comme la puissance majeure du continent européen, héritage de sa domination du XIX. Mais l'implication du Royaume-Uni en Europe au début du siècle demeure essentiellement diplomatique, stratégique, militaire et non économique.
Mais comment, en dépit de la volonté persistante du Royaume-Uni de maintenir son hégémonie, les profonds bouleversements du XX siècle vont-ils entraîner le Royaume-Uni à réviser leur position vis-à-vis du continent européen ?
Pour tenter d'apporter une réponse à cette interrogation, nous étudierons dans un premier temps le rôle du Royaume-Uni pendant la première guerre mondiale et sa volonté d'effacer cet épisode dans les années 20 pour retrouver voire affirmer son rôle majeur en Europe. Nous observerons ensuite comment, après les « années difficiles », le Royaume-Uni se replie peu à peu sur lui-même, ce qui se traduit par la politique dite de « l'appeasement », sans pour autant renoncer à régner en maître sur l'Europe. Enfin, nous pourrons nous attacher plus précisément à la résignation progressive du Royaume-Uni de, plus humblement, s'intégrer, à partir de 61, à l'Europe et à la CEE.

I) 1914 – 1931

1) La situation en 1914 et l'intervention dans la guerre

- Conscience de la puissance (manuels scolaires…), puissance de la marine, augmentation du revenu national (1,5 Milliard en 1895), investissements à l'étranger : les « banquiers du monde ». Visions de grandeur et d'expansion s'appuient sur la mesure des capacités de la Grande-Bretagne. Beaucoup d'investissements en Europe à l'approche de la guerre. Production d'acier = 111% celle de la France. Toutes les marines européennes rassemblées n'égalent pas celle du Royaume-Uni (« le roulier des mers »).
- Malgré cela, tensions et premières difficultés : le Royaume-Uni est mécontent du programme naval de l'Allemagne, d'autant plus qu'elle est devenue la deuxième puissance industrielle du monde derrière les Etats-Unis. Le RU prend conscience de la précarité de sa place de première puissance européenne devant la politique de Guillaume II et le défi qu'il lui lance dans les domaines industriel, naval et colonial. Inquiète considérablement le RU qui ne veut pas d'une émergence d'un pays européen écrasant un autre et prend très au sérieux la compétition allemande dans les domaines précités (cf. conférence de La Haye)
→ volonté de maintenir l'équilibre des pouvoirs et des forces en Europe, ce qui passe par une contestation de l'hégémonie que l'Allemagne tend à imposer sur le continent. → entente cordiale, puis accord avec la Russie en 1907 : la Triple Entente, alliance défensive qui ne deviendra militaire qu'à partir de 1914. De 1908 à 1912, tensions s'exacerbent, tous les pourparlers navals échouent, et l'Allemagne, tout comme le RU, ne cesse de renforcer sa flotte. A la veille guerre, cabinet hésitant quant à l'engagement du pays dans un éventuel conflit

2) Rôle dans la guerre et règlement du conflit

Règlement du conflit passe essentiellement par traité de St Germain (10 septembre) et le traité de Versailles (28 juin). Lloyd George, premier ministre, souhaite comme la France que Allemagne paye au prix fort les réparations prévues par le traité. Mais dès l'inflation de 1922 qui sévit particulièrement en Allemagne, Cabinet beaucoup plus conciliant. La principale raison n'est-elle pas à nouveau le souci de préserver en Europe l'équilibre des pouvoirs, cette fois vis-à-vis de la France qui ne souhaite qu'écraser l'Allemagne ?

3) Les années 20

Brève période d'expansion dans l'immédiat d'après guerre. Crise de 21 qui, au contraire des autres pays européens, ne va pas être une dépression cyclique mais symptomatique d'un malaise économique profond. Néanmoins, le RU sort moins affaibli de la guerre que la France et l'Allemagne. Les Britanniques, comme les Américains, souhaitent un « retour à la normale », pour retrouver leur place en Europe. Dans cet esprit, les difficultés du commerce extérieur ne parviennent pas à convaincre les Britanniques de renoncer à deux symboles de l prospérité du XIX : le libre échange et la convertibilité de la livre sterling en or.
Economie puissante mais néanmoins le RU peine à retrouver sa place d'avant guerre.
Ce ne sont plus les banquiers de l'Europe, remplacés par les EU. Rapprochement franco-allemand nuit à la puissance britannique.

II) 1931 – 1961

1) Repli sur soi-même dans les années 30

Face à la crise, nouvelle politique économique : abandon de l'étalon or, abandon du libre échange et création de la zone Sterling : repli sur l'Empire.
RU a rompu avec sa politique isolationniste en 1914 mais elle conserve une forte tendance au non interventionnisme, à la logique du « Wait and See ». Embargo sur l'Italie → fiasco, Ø intervention en Espagne. Naissance de la politique de l'appeasement en 38 avec l'Anschluss.

2) La deuxième guerre mondiale et son issue

Hitler envahit la Pologne le 1er septembre. Bonne partie des conservateurs (Churchill, Eden) désapprouvent fortement la politique d'appeasement. Le RU et la France déclarent guerre au Reich le 3 Septembre.
Apres défaite française, Churchill remplace Chamberlain. Décide continuer guerre seul, accueille De Gaulle.
Février 45, issue du conflit apparaît proche en faveur des Alliés. Churchill y participe. « Partage de l'Europe » envisagé de manière optimiste et dans une atmosphère de conciliation réciproque. Au cours de l'été 45, après défaite allemande, Churchill (puis Attlee) participe à la conférence de Postdam avec Staline et Truman. Atmosphère détestable. RU essentiellement préoccupé par restauration d'une Pologne et d'une Yougoslavie démocratique et fait pression pour que la Grèce soit tenue à l'écart de la sphère d'influence soviétique.
Un peu moins d'un an après, Churchill, dans son discours de Fulton (5 Mars 46) consacre pour la première fois l'existence de l'antagonisme Est-ouest qui devra diviser l'Europe, en employant l'expression de « rideau de fer ».

3) → 1960 : une certaine hostilité à l'égard de l'Europe

2 conceptions de l'unification économique européenne : association éco (libération des échanges par suppression des barrières douanières entre états membres) et intégration économique (coopération, voire union, dans domaines économiques et sociales). RU hostile à l'intégration économique reste à l'écart de la CECA, bien que sollicité par France et Allemagne. En effet, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, l'Angleterre prétendait encore jouer un rôle mondial et restait fidèle à sa vocation « impériale » et maritime : le refus britannique de faire partie de la CECA manifestait la volonté du RU de ne pas s'engager de manière irréversible en Europe continentale et de ne pas compromettre ses liens privilégiés avec les EU et le Commonwealth (« entre l'Europe et le grand large, nous choisirons toujours le grand large » Churchill). RU tente d'opposer à la volonté d'intégration de l'ensemble des économies des 6, la création de l'AELE.

III) De 61 à nos jours

1) L'ouverture du RU vers la CEE (61 – 68)

Premier essai non transformé (61 – 63). Relâchement liens entre Royaume-Uni et, d'une part les EU, et, d'autre part, le Commonwealth expliquent le volte face britannique. Problèmes de l'AELE. Mais Echec des négociations à 2 reprises devant le refus de la France Gaulliste.

2) Vers l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE

Levée du veto français. Négociations s'avèrent enfin fructueuse en dépit de certains problèmes financiers.
De 1970 à 1979, on note un ébranlement considérable des certitudes et des espoirs. L'Europe devient une réalité britannique. En 1970, parvenu au pouvoir, le conservateur Edward Heath sait profiter des bonnes dispositions des Six et de l'esprit d'ouverture du président Pompidou . Une négociation relativement rapide aboutit en 1971 aux accords de Luxembourg et, en janvier 1972, après ratification de la démarche par le Parlement de Westminster, à la signature du traité d'accession à la Communauté : son entrée en vigueur est prévue le 1er janvier suivant. Edward Heath a persuadé le Danemark, l'Irlande et (pour peu de temps) la Norvège de l'accompagner dans son adhésion.
La crise économique explique largement cette adhésion : pour la première fois, le RU semble admettre définitivement son déclin et se soumet aux règles de la CEE

3) De Tchatcher à Tony Blair

Le pays cesse peu à peu d'être l'homme malade de l'Europe. La sortie du système monétaire européen a abouti à une dévaluation de la livre, qui rend celle-ci compétitive par rapport aux autres monnaies européennes. Favorisés par des prix un temps moins élevés, commerce et industrie ont gagné des parts de marché non négligeables par comparaison aux pays du continent européen. La livre elle-même s'est peu à peu redressée jusqu'à retrouver, en 1997, ses meilleurs niveaux antérieurs à la crise. La place financière de Londres est la première en Europe.
De nouveau le RU semble se détacher quelque peu de l'Europe : refus de l'Euro, politique extérieure en conformité avec celle des EU, et pas avec celle de l'Allemagne et de la France.
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