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Les espaces touristiques en france

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Les espaces touristiques en France: Voici ma dissert... j'ai rédigé l'introduction, le début et la conclusion

Depuis les années 70, la France est la première destination touristique mondiale. En 1999, environ 71 Millions de touristes étrangers ont visité la France. De plus, le territoire français est également une importante région touristique pour ses propres ressortissants puisque près de 60% des touristes français passent leurs vacances dans leur propre pays.
Cette caractéristique peut s'expliquer par l'étonnante diversité que propose la France en matière d'espaces touristiques, littoraux, montagnes, campagnes, villes ou lieux historiques. Tout type est donc praticable en France, que ce soit le tourisme balnéaire, hivernal, culturel ou le tourisme « vert ». Cette large offre à la fois qualitativement et quantitativement permet certainement d'expliquer l'importance du tourisme en France. Dans ce sens, J.Viard, dans une interview accordée au Figaro, se demandait si l'on pouvait « un instant imaginer la France si l'on n'avait pas inventé les vacances ? Un Français sur deux ne se déplacerait pas, des dizaines de millions d'étrangers ne découvriraient pas notre pays, la balance des paiements serait gravement déficitaire. Enfin, des millions de maisons en ruine parsèmeraient les campagnes françaises car rien ne serait venu compenser l'exode rural. […] Aménager le territoire aujourd'hui ne peut plus se faire sans penser aux vacances ». Jean Viard accorde ici une place de tout premier ordre aux espaces touristiques puisque, selon lui, le tourisme est au cœur de la politique d'aménagement du territoire, de l'économie... Mais comment la diversité des espaces touristiques en France peut-elle être un facteur essentiel de l'organisation du territoire français ?
Pour tenter d'éclaircir et de juger cette hypothèse avancée par Jean Viard, nous étudierons dans un premier temps la place des espaces touristiques au niveau socio-économique. Ensuite, nous observerons comment cette place est mise en valeur voire déterminée par les politiques d'aménagement du territoire. Enfin, nous observerons comment les divers espaces touristiques structurent leurs zones et en quoi cela influe-t-il sur l'organisation du territoire métropolitain.
PLAN

I) Rôle socio-économique

1) Importance du tourisme en général pour l'économie française
2) Caractère transsectoriel se signale également en matière d'emplois
3) Influence diversité espaces touristiques sur les branches industrielles
4) Impact sur les économies régionales

II) Les politiques d'aménagement des espaces touristiques

1) Les littoraux
2) Les espaces montagnards
3) Les espaces ruraux
4) Les espaces urbains

III) Se traduit par un dynamisme inégal → modification organisation du territoire

1) Le dynamisme du Grand Sud : grandeur et décadence
2) Des espaces touristiques ponctuels mais néanmoins primordiaux : les villes
3) Le tourisme empêche la désertification des campagnes
I) Rôle économique

1) Importance du tourisme en général pour l'économie française

Première destination touristique mondiale depuis les années 70, la France a accueilli près de 65 Millions de touristes en 1996 et 85,5 millions d'excursionnistes (touristes ayant séjourné moins de 24 H en France), ce qui représente 10,7% du total mondial. La France est en effet un espace de transit, un carrefour européen. De par sa situation géographique, c'est une zone de passage entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud. De plus, la diversité des espaces touristiques en France permet d'attirer une clientèle variée qui peut tout à la fois trouver en France des espaces littoraux ou des espaces montagnards. Cette impressionnante fréquentation étrangère entraîne obligatoirement un fort impact sur l'économie de la France. Ainsi, le solde touristique de la France est excédentaire depuis plus de 30 ans, passant de 8,1 Milliards de Francs en 1981 à 71,7 milliards en 1998. En 1997, la France a gagné plus de 28 Milliards de Dollars de recettes touristiques, ce qui représente environ 1.8% du PIB national. Si cette part est bien inférieure à celle des pays européens très touristiques (Autriche : 4.9%, Espagne : 4.7 %) ou des pays où l'économie est polarisée par l'activité touristique (Tunisie : 7.3%), elle est en revanche supérieure à celle des grands pays industriels (2 fois celle des Etats-Unis, Japon : 0.09%). Cela révèle l'importance qu'à le tourisme en France, en étant le premier poste excédentaire de l'économie : à lui seul il contribue pour les deux tiers à l'excédent de la balance des services.
Néanmoins, il est difficile de définir précisément ce que représente l'activité touristique au sein de l'économie nationale en raison de ce que Georges Cazes appelle la « transectorialité spécifique » de cette branche. En effet, pour mesurer l'impact du tourisme il faut prendre en compte l'ensemble de la filière touristique qui inclut par entraînement des branches de l'agriculture, de l'industrie et des services. D'autre part, il est difficile de distinguer les dépenses liées à la vie quotidienne et celles liées au tourisme à proprement parlé. Dans ce sens, une étude du cabinet Krief en 78 estimait qu'une disparition de la consommation touristique entraînerait une diminution d'activité de 75% pour les hôtels et restaurants, 100% pour les agences de voyage, 20% pour les taxis, 33% pour les spectateurs de théâtre, 50% pour les dépenses en matériel photographique… Ces chiffres démontrent la difficulté à cerner précisément l'implication du tourisme dans les différents secteurs mais permettent également de mettre en évidence l'importance de la consommation touristique (« ensemble des biens et services consommés par le touriste pendant son séjour, ou en vue de son déplacement ainsi que les services rendus par les organismes concourant directement au développement touristique » Nacima Barron-Yellès). Ainsi, celle-ci est estimée en 1997 à 691 milliards de francs soit près de 7% du PIB, ce qui met en avant l'importance de la contribution à l'économie de cette branche.

2) Caractère transsectoriel se signale également en matière d'emplois

Le caractère transsectoriel de cette activité peut également être constaté en matière d'emplois. Ainsi, près de 10% des emplois en France se situent dans le domaine du tourisme. De nombreux actifs sont impliqués plus ou moins directement dans l'activité touristique. Les emplois directs concernent les demandes immédiates des touristes. Ce sont les métiers de la restauration et de l'hôtellerie (qui concentrent environ 510 000 emplois), mais aussi les guides, les gardiens de musées, les guichetiers… Encore une fois, les chiffres sont incertains en raison de la forte proportion d'emplois saisonniers ou à temps partiels. D'une manière générale, on estime qu'un emploi à temps complet équivaut à trois emplois saisonniers.
Les emplois indirects sont très diversifiés et concernent toutes les branches liées plus ou moins à l'activité touristique : transports (emploi de nombreux étudiants pendant l'été pour les paillages d'autoroutes), commerce, artisanat… On estime en France le nombre d'emplois à directs à 580 000 et à près d'un million le nombre d'emplois indirects, soit, au total, 1.6 millions d'employés, auxquels il faut ajouter environ 420 000 emplois saisonniers.
La diversité des espaces touristiques fait de la France une terre d'accueil et de son tourisme une activité de premier intérêt touristique. Néanmoins, cette caractéristique se retrouve dans certains pays bien moins diversifiés en matière d'espaces touristiques, comme l'Espagne (28.4 milliards de recettes touristiques en 1996). La diversité des espaces touristiques joue donc un autre rôle, toujours dans le domaine économique, en étant un facteur essentiel du développement de certaines branches industrielles.

3) Influence diversité espaces touristiques sur les branches industrielles

En effet, certaines industries sont spécialisés et dépendent en grande partie de l'activité touristique. La diversité proposée par le milieu naturel en France (littoraux, montagne, tourisme « vert »…) permet à plusieurs types d'entreprises de se développer. Car si certaines industries peuvent produire pour l'exportation, elles doivent impérativement s'appuyer sur une activité nationale importante.
Tout d'abord, la branche qui bénéficie le plus du dynamisme touristique français est celle de l'immobilier de loisirs. La diffusion des espaces touristiques à travers toute la France permet une implantation de l'immobilier dans tout le territoire et contribue au développement de grands groupes spécialisés. Le tourisme de masse créé un marché spécifique pour l'immobilier. Ainsi, en France 50% de l'immobilier de loisir est concentré sur les littoraux, 30% dans les montagnes (presque entièrement dans les Alpes), 20% dans les campagnes. Certaines grandes entreprises du secteur bâtiment et construction comme Bouygues ou les Grands Travaux de Marseille participent et bénéficient du dynamisme de l'immobilier de loisir. D'autre part, le secteur Hôtellerie Cafés Restauration est économiquement très puissant : il produit un chiffre d'affaires annuel proche de 200 milliards de francs et regroupe plus de 255 000 entreprises. D'autres groupes tels que Pierre et Vacances, Club-hôtel, Club Méditerranée, sont plus spécialisés dans l'hôtellerie et dans les voyages organisés. Ces grands tour-opérateurs stimulent l'économie des régions littorales et montagnardes. Enfin, certains groupes exportent même : construction de villages clubs en Floride, réalisation d'une station de sports d'hiver dans le Caucase par la société des Arcs…
D'autres branches industrielles sont encore plus spécialisées car la branche HCR comprend également les cafés dont l'activité est bien moins dépendante du tourisme. C'est le cas par exemple de l'industrie de la neige, constituée des fabrications de matériel lourd (remontées mécaniques, engins spécialisés), et de matériel lourd (ski, chaussures, combinaisons). Les stations de ski investissent de lourdes sommes d'argent dans les remontées mécaniques (le Funiculaire du Jondry des Deux-Alpes a coûté 105 Millions de francs) et les grandes entreprises françaises en bénéficient. Ainsi, la firme Pomagalski est le numéro un du marché (elle en contrôle 50%) et dégage un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de francs. De même, dans le matériel de ski les leaders sont français : Rossignol et Salomon dominent le marché des chaussures et des fixations. Au contraire d'un pays comme la Suisse dont le tourisme est essentiellement basé sur l'espace montagnard, la France est également un pays de littoraux, d'où le développement d'industries nautiques et balnéaires. La construction de bateaux de plaisance (surtout la voile) est fleurissante et dégage un chiffre d'affaires annuel de deux milliards et emploie près de 7000 salariés. La société Zodiac, implantée en Charente-Maritime, est, elle, le leader mondial dans la construction de bateaux pneumatiques. La France est également un grand producteur de planches à voiles, l'espace touristique proposant de nombreux sites adaptés à sa pratique (Lac de Serpançon près de Gap, Hendaye…)
Enfin, le marché des voyages, du sport et de la nature connaît un développement particulièrement rapide permettant aux entreprises distributrices d'accessoires de camping, de randonnée (Le Vieux Campeur à Paris, Décathlon, Intersport) d'accroître leur chiffre d'affaires. Parallèlement l'industrie automobile consacre une partie de sa production aux autocars, caravanes, camping-car tandis que la pratique de la location de voitures tend à se démocratiser.
Ainsi l'économie touristique de manière générale bénéficiait de la diversité des espaces touristiques dans le sens où cette diversité est source d'attrait pour les touristes étrangers et incite les français à rester dans le territoire français. En ce qui concerne les industries spécialisées, l'influence des espaces touristiques est plus claire. En effet, le fait que le territoire français contienne à la fois des espaces montagnards, des espaces littoraux tout autant que des espaces ruraux permet à des industries de natures diverses de s'affirmer.

4) Impact sur les économies régionales


L'influence des espaces touristiques s'exerce également sur l'économie des régions concernées par le tourisme. L'impact des espaces touristiques sur le milieu régional se lit dans les infrastructures, les paysages et modifie considérablement les sociétés.
Ainsi dans l'espace montagnard, le tourisme est à l'origine de l'emploi de 120 000 personnes nécessaires à l'accueil des visiteurs, les remontées mécaniques… Le développement du tourisme dans ces régions a, en plus de revitaliser une économie léthargique, profondément marqué les sociétés. C'est ainsi que sur ces 120 000 personnes, un grand nombre possède une double activité, le tourisme étant venu se greffer sur une structure déjà existante. En France, environ un milliard de francs sont alloués aux 150 000 exploitants de montagne afin de revitaliser une agriculture indispensable au développement d'un tourisme de masse. L'impact du tourisme sur l'économie des espaces montagnard est très fort (en Savoie, le PIB du tourisme est égale à 4 fois celui de l'agriculture). Certaines communes agricoles de montagne soumises à la pression des sports d'hiver ont connu de véritables bouleversements. Même s'il est difficile de mesurer l'impact de la valorisation touristique sur l'économie traditionnelle d'un territoire, le développement du tourisme a bien souvent eu un effet bénéfique sur des campagnes (qu'elles soient montagnardes ou non) en perte de vitesse et sur leurs exploitants. Ainsi, en Haute-Marne, de nombreux gîtes ruraux sont tenus pas des paysans et apportent un revenu complémentaire parfois indispensable à la survie de l'exploitation. Le tourisme vert crée également des professions entièrement nouvelles comme les animateurs permanents, les guides, des gestionnaires de campings… Ces postes apportent dans les espaces ruraux des compétences nouvelles et incontestablement enrichissantes.
Au niveau des espaces littoraux, où le tourisme a encore le poids le plus lourd, la présence des touristes entraîne celle de nombreux commerces et services, dont l'activité est souvent saisonnière. Une part des emplois est liée à l'accueil des vacanciers, syndicats d'initiatives et offices de tourisme, agences immobilières. D'autres commerces assurent l'approvisionnement et l'entretien des campings, et résidences secondaires. Enfin des fréquentations plus limitées dans le temps concernent les magasins de souvenirs, d'articles de plages et de sport…Les littoraux bénéficient d'une forte capacité de réception : 600 000 places en Vendée et Alpes-Maritimes, 800 000 dans le Var. La construction de 400 000 lits sur le littoral languedocien a entraîné une croissance du PIB de 10 à 14 % par an de 1960 à 1980. Le chiffe d'affaires touristique régional est passé de 400 millions de francs au milieu des années 60 à 3.6 milliards en 1995. Le tourisme exerce donc une influence sur les espaces littoraux en matière économique et a, à nouveau, un rôle particulièrement important sur la société et la vie des autochtones : l'année est divisée en une période « creuse » où ces espaces semblent « morts » et la période estivale où la vie reprend son cours. Ainsi la population de l'île de Ré passe de 10 000 habitants en Hiver à 100 000 l'été, celle de l'île de l'Oléron de 17 000 à 200 000. La région de Béziers Vias particulièrement embouteillée en période estivale semble bénéficié d'un réseau routier démesuré après la période touristique.
De manière plus surprenante, les activités touristiques sont venues apporter, depuis quelques années, pour les villes, un salut inespéré et proposer une alternative économique. + Influence sur les villes.

L'impact du tourisme sur l'économie à la fois régionale et nationale oblige donc, comme l'affirme Jean Viard, les différentes instances à l'inclure dans leur réflexion sur l'aménagement du territoire.


II) Les politiques d'aménagement des espaces touristiques

1) Les littoraux

En effet, la place du tourisme dans l'économie est aussi déterminée par l'intérêt que l'on veut bien lui porter. Divers intervenant peuvent s'immiscer dans les politiques d'aménagements, qui varient en fonction des différents espaces.
Tout au long du littoral, on trouve une alternance entre des côtes basses et sableuses offrant des plages (Basse-Normandie, Landes de Gascogne, Charente, Languedoc-Roussillon) et des côtes rocheuses (falaises du Nord – Pas-de-Calais, côtes de Bretagne, Corse, Pays Basque, Esterel). Cette diversité totalement naturelle due à la fois à la diversité du relief et aux conditions de l'érosion et de l'alluvionnement permet ainsi de proposer un tourisme littoral de mer (côte d'Azur, Languedoc) et de randonnée (Bretagne, Corse). La diversité des mers et océans (Manche, océan Atlantique et mer méditerranée) est également un facteur de richesse pour l'espace littoral : marées pour la Manche et l'océan Atlantique, plages sablonneuses en Méditerranée, paysages et climats différents… Néanmoins cette force naturelle s'appuie inévitablement sur des politiques d'aménagements indispensables à la dynamique de ces régions. La villégiature balnéaire est un véritable phénomène société qui fait se concentrer sur les littoraux plus de 30 Millions de visiteurs chaque année. Micheline Cassou-Mounat nous renseigne ainsi sur cette formidable évolution « Si, au début du XXème siècle, 1 Français sur 400 partait en vacances à la mer, la proportion était de 1 pour 40 au moment de l'institution des congés payés et de 1 sur 4 aujourd'hui ». Les stations balnéaires françaises doivent beaucoup aux chemins de fer, dont le développement a permis la fréquentation massive des côtes. L'augmentation du réseau ferroviaire sous le second Empire a permis de desservir les principales stations côtières comme Honfleur (1862), Deauville (1865) ou Cabourg (1880). La diffusion de l'automobile a permis d'atteindre tous les espaces, même si les routes nationales 6 et 7, « les routes du soleil » sont restées les plus connues. Le réseau autoroutier, préalablement prévu pour rallier Paris aux grandes villes françaises, a été long à se mettre en place. Les transports sont un élément essentiel de la valorisation du territoire et sont nécessairement au cœur des politiques d'aménagement de l'espace. Ainsi, des infrastructures énormes ont été construites pour faire face à la circulation des touristes. Mais ces politiques de transports ne sont qu'une annexe des grands plans d'aménagement du territoire. Parmi ceux-ci, le plus grand a été décidé en 1963 pour le littoral du Languedoc et du Roussillon. Sept pôles de développement touristique (La Grande-Motte, Carnon, Cap d'Agde, Gruissan, Leucate, Barcarès, Saint-Cyprien) ont été désignés afin de concentrer les constructions, les équipements, les services indispensables à la satisfaction des touristes et pour éviter une dégradation diffuse et mal contrôlée du territoire. Un partage des taches et des coûts s'effectue entre partenaires publics et privés pour les grandes opérations comme l'éradication des moustiques, l'acquisition des terrains, la construction de l'autoroute languedocienne. Les collectivités locales équipent les terrains, construisent et entretiennent routes… Il y eut également une politique d'aménagement en 1967 en ce qui concerne le littoral aquitain. Tout comme la précédente, elle définit neuf unités touristiques centrées sur des stations déjà existantes. Mais cette fois, l'objectif de l'opération est de favoriser un développement en profondeur et non pas linéaire, de ménager au maximum le milieu dunaire et forestier. Néanmoins, les travaux sont bien moins avancés sur ce littoral en raison du plus faible dynamisme et l'opposition des milieux écologiques.
Les touristes sont bien plus exigeants qu'auparavant et les espaces littoraux touristiques ont du s'adapter à cette demande, ce qui explique les difficultés de l'hébergement traditionnel, et le développement de diverses implantations touristiques littorales. Après les années 50, nombre d'enclaves hôtelières disparurent en raison de la concurrence accrue d'autres modes d'hébergements ou durent absorbées par des vagues d'urbanisation et intégrées à des espaces touristiques plus vastes. Ainsi, au cours du dernier demi-siècle, des stations balnéaires ont été crée dans une vocation uniquement touristique, où les équipements (commerces, hébergement, restaurant) sont surdimensionné en période creuse. Dans cette optique, les plus petites d'entre elles (port de pêche ou petits bourgs ruraux), courantes sur le littoral méditerranéen et atlantique, vivent au ralenti pendant la saison morte et sont menacés par les événements extérieurs : climat, marée noire… D'autres disposent d'une capacité d'accueil plus importante. Ces stations comme Deauville, La Baule ou Biarritz disposent d'équipements diversifiés (types d'hébergement, équipement en loisir de masse) et sont souvent relativement luxueuses. Enfin, la trace la plus apparente des aménagements du littoral est l'édification d'immeubles le long du littoral (Saint-Jean-de-Monts, La Grande-Motte) qui appartiennent à des grandes stations balnéaires souvent crées de toute pièce (comme le Cap d'Agde).
De plus, le camping s'est beaucoup développé après 1970 et l'essor de la caravane. Les terrains sont implantés, parfois même entassés, le long des côtes vendéenne, charentaises, aquitaines, languedociennes…, et accueillent une clientèle essentiellement familiale.
La présence des touristes entraîne celle de nombreux commerces et services dont l'activité est souvent saisonnière. Ce sont les offices de tourismes, campings, magasins de souvenirs…Des parcs d'attractions nautiques (Aqualand au cap d'Agde, Aquacity, Niagara…) ont été installés, surtout sur le littoral picard et la côte d'Azur. D'autres activités sont proposées comme les voyages en mer (Ile d'Oléron, île de Ré), des musées maritimes (La Rochelle) ou des centres de thalassothérapie (Quiberon, Carnac).

2) L'espace montagnard

Les montagnes françaises favorisent également les deux orientations du tourisme montagnard : le tourisme hivernal (Alpes, Pyrénées, Jura) et hivernal (ces mêmes régions ainsi que le Massif central, les Vosges). La montagne française propose une diversité de paysages qui attirent de nombreux touristes pour leur authenticité. Les Alpes constituent la montagne la plus fréquentée. Au sein même de cette chaîne de montagnes, plusieurs types se dégagent. Les Alpes du Nord, plus élevées, permettent de pratiquer l'alpinisme ou l'escalade estivale et concentrent les grands domaines skiables (La Plagne, Les Arcs, Tignes, Courchevel). Les Préalpes et Alpes du Sud sont plutôt consacrées, elles, au tourisme de villégiature et au thermalisme. Les Pyrénées, quand à eux, s'appuient sur un thermalisme déjà ancien, sur des stations de sport d'hiver (Superbagnères, Saint-Lary) et profite de sa situation géographique : proximité de grandes villes françaises et espagnoles et de littoraux très fréquentés.
Si l'action des pouvoirs publics a été déterminante pour les littoraux dans le but d'accompagner la montée de la demande sociale de lieux d'accueil pour un tourisme de masse, dans l'espace montagnard, les collectivités locales et le secteur privé sont plus influents. L'Etat aide néanmoins les communes à mettre en place leurs équipements touristiques. Jusqu'au milieu des années 70, l'accent a été mis sur le désenclavement, la réalisation d grands équipements susceptibles d'attirer les étrangers. Les grands projets furent néanmoins stoppés après les années 80, l'Etat s'éclipsant au profit des régions qui privilégient alors la qualité plutôt que la quantité. Cependant, l'Etat a joué un rôle notamment en terme d'infrastructures routières avec le plan Neige en 1964 sous le contrôle de la Commission interministérielle pour l'aménagement de la Montagne. L'Etat n'a pas développé de projet spécifique mais les Jeux Olympiques de Grenoble en 68 et d'Albertville en 92 l'ont contraint à mener des actions pour renforcer l'attractivité des Alpes et mettre au niveau les infrastructures (routes, logement) pour accueillir athlètes et spectateurs. La grande phase de croissance du tourisme montagnard a débuté dans les années 60 avec la hausse du niveau de vie, l'allongement de la durée des vacances, la démocratisation des voyages, le rajeunissement de la population. L'essor du tourisme montagnard a contribué à la création de nombreuses stations de natures diverses.
Les stations dites « de luxe » comme Megève, Val d'Isère ou Chamonix ont été établies avant l'ère du ski et sont souvent bâties à une altitude relativement basse, aux alentours de 1000m. Elles ont bénéficiées très tôt de la desserte ferroviaire et ont toutes été développé autour d'un noyau initial villageois. D'autres stations on été construites selon un plan d'aménagement d'ensemble. Financées par des collectivités locales et des groupes financiers, les plus grandes d'entre elles comme Courchevel ont acquis une renommé à la fois sportive et mondaine.
Le modèle dominant reste cependant les « stations intégrées ». Ces stations (La Plagne, Tignes, Vars, Isola 2000, Les Arcs, Avoriaz) implantées en haute altitude sont devenues de véritables usines à ski. Sportives avant tout, ce sont des stations de grandes tailles – jusqu'à 30000 lits -, parfois même de véritables villes. Face à ce gigantisme s'est également développé depuis une vingtaine d'année des stations à tailles humaines (Bonneval-sur-Arc, Ceillac en Queyras) dont le but est de disséminer les constructions sur l'environnement local.

3) L'espace rural : politique et aménagements

4) L'espace urbain : politiques et aménagements

III) Se traduit par un dynamisme inégal → modification organisation du territoire

1) Le dynamisme du Grand Sud : grandeur et décadence

L'aménagement très important des littoraux atlantique et méditerranéen conduit à l'émergence de ce que Uhrich appelle « la France de l'envers » : un croissant dynamique passant par Rennes, Poitiers, Toulouse, Montpellier, Lyon, Grenoble et Nice. Au sud de cette ligne : croissant dynamique. Plusieurs raisons dont l'héliotropisme, les soldes migratoires positifs de ces régions. → rôle du tourisme dans cette réorganisation du territoire français traditionnellement séparé par la ligne Le Havre – Marseille.
Mais dérive avec le bétonnage de la côte d'azur. Sites massacrés par une urbanisation souvent anarchique.

2) Des espaces touristiques ponctuels mais néanmoins primordiaux : les villes

Le dynamisme de ce croissant littoral (dans lequel on trouve les autres types d'espaces touristiques : Alpes et Pyrénées pour l'espace montagnard, Massif central pour l'espace rural) s'appuie d'ailleurs sur les grandes villes du Sud les plus dynamiques de l'espace Français : Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nice, Poitiers. Ce sont toutes des villes touristiques d'où à nouveau l'influence du tourisme et des aménagements des espaces touristiques dans l'organisation du territoire.
En parallèle, la France du Nord est polarisé par la région parisienne où le tourisme culturel est surdéveloppé : c'est évidemment loin d'être le seul facteur du développement parisien mais cela y contribue. Au nord, Alsace : seule région où le solde migratoire est positif : cela peut également s'expliquer par son activité touristique basée sur la localisation frontalière de la région.

3) Le tourisme empêche la désertification des campagnes

Enfin, le tourisme revitalise des régions rurales en difficulté grâce au développement du tourisme vert, qui se pratique dans des régions comme la Lozère, le Lot ou les Vosges. Ce tourisme contribue un débouché pour les agriculteurs qui peuvent valoriser les produits du territoire ou les artisans, qui peuvent vendre leurs produits. Le tourisme peut jouer un rôle dans l'aménagement local : les gîtes ruraux de Lozère sont construits avec des matériaux traditionnels, les villes touristiques restaurent leurs monuments.

Conclusion :

Ainsi, les espaces touristiques en France jouent, tout d'abord, un rôle économique majeur : par leur diversité, ils attirent de nombreux touristes, ce qui contribue très nettement à l'excédent de la balance des paiements, ils permettent à différentes branches de se développer, créent des emplois diversifiés et ont généralement un impact considérable dans l'économie des différentes régions. Cette importance économique entretient une relation ambiguë avec l'aménagement du territoire : elle est à l'origine de la mise en place de politiques spécifiques tout en étant son résultat : ils ont un développement parallèle. L'association de ce développement politico économique du tourisme est indéniablement source d'une modification de l'organisation du territoire : les régions les mieux aménagées, les plus dynamiques touristiquement parlant, deviennent des pôles attractifs. De même, le développement considérable du tourisme vert au cours des dernières années empêche la désertification des campagnes en attirant des capitaux et des personnes dans les milieux ruraux. Ainsi, comme Jean Viard l'affirmait, « Aménager le territoire aujourd'hui ne peut plus se faire sans penser aux vacances », dans le sens où l'ampleur des aménagements touristiques est incontestablement source d'un enrichissement et d'un développement des espaces ou des régions concernées. Néanmoins, la dérive serait de considérer le tourisme comme seul facteur de dynamisme. Devant les risques de la mono industrie touristique (notamment dans els espaces littoraux et montagnards), il est indispensable d'intégrer cette activité dans des plans d'aménagement d'ensemble, afin de limiter les effets de modes, engouement et désaffection, qui peuvent être destructeurs pour certaines régions.
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