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Dissert d'histoire en hypo

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Questions : la France en 1952 et en 1954

Dans tous ces sujets sur les années 50, les problématiques tournent souvent autour des mêmes logiques : la 1ère est celle autour de la réflexion sur le régime de la 4ème république, sa fragilité et sa brièveté : était - ce inhérent au projet constitutionnel (théorie qui fait donc la part belle aux partisans de De Gaulle et de la 5ème république) ou est-ce que ce sont des facteurs plus conjoncturels (boulet de la décolonisation) qui condamnèrent le régime ?
La 2ème mise en perspective évoque plutôt la recherche des gouvernants français de la place du pays sur la scène internationale ; il s’agit de la réflexion sur la puissance : longtemps la préservation de l’empire colonial fut la condition d’un maintien du rang de puissance. Puis arrivant parallèlement pour ensuite prendre le relais (mais il s’agit plutôt d’une problématique liée à la 5ème république et surtout pour l’après De Gaulle) : la construction européenne. Elle est amorcée par la 4ème république (CECA, CEE) et étant donné l’attitude gaullienne de circonspection pour ne pas dire d’opposition, et les gouvernants lui donnent une impulsion décisive ; à bien des égards, l’intégration économique européenne et le dynamisme ainsi que la modernisation qui en résultent sauvent le bilan de la 4ème république (globalement négatif ou du moins présenté ainsi).

En 1952, la coalition au pouvoir de centre droit rassemble le MRP, les radicaux, les modérés. Cet assemblage issu des élections législatives de 1951 trouve un certain équilibre autour du président du conseil désigné en mars 52 : un inconnu (droite modérée) : Antoine Pinay. C’est une des rares figures qui surnagent des personnalités de la 4ème république : son œuvre : avoir pu stabiliser le franc, bloquer l’inflation et avoir émis un emprunt indexé sur l’or et exempt de droit de succession. Il restaure une certaine confiance.
Au milieu des débats houleux à l’assemblée nationale sur la signature de la CED, Pinay se retire en décembre. Quel enjeu pour la CED ? Dans la foulée du rapprochement économique de la CECA (1951), les « Européens » (Schuman, Monnet) désirent franchir un pas décisif : faire de la défense, un domaine partagé avec les partenaires européens. A côté des opposants déclarés : communistes (ils condamnent le projet CED comme étant dirigé contre l’URSS), gaullistes (se refusant à toute abdication de la souveraineté nationale), les autres partis sont déchirés sur la question : 7 ans après la fin de la guerre, imaginer soldats français et allemands côte à côte reste pour beaucoup trop difficile à envisager. L’assemblée nationale rejette le projet en 54.
La politique extérieure : la guerre d’Indochine qui dure maintenant depuis 6 ans s’est inscrite dans la logique d’une lutte contre le communisme (Chine communiste 1949); ainsi les militaires français bénéficient ils de l’aide américaine (aide mesurée et ambiguë). Le général De Lattre a rétabli la situation militaire depuis son arrivée en 1950 mais il meurt en janvier 52. L’Asie du sud-est est le lieu d’affrontement entre les 2 blocs au début des années 50 avec un avantage semble t-il au camp communiste plus conquérant :cependant en Corée, le front s’est stabilisé (armistice en juillet 53 pour un retour au statu quo).

Pour un sujet sur l’année 1954, vous retrouverez beaucoup de ce qui a été évoqué précédemment : problèmes institutionnels (instabilité et fragilité des cabinets, poids des partis, discrédit du régime dans l’opinion publique), tergiversations sur la CED, enlisement de la situation en Indochine et insurrection en Algérie.
1954 est une année de rupture : l’occasion manquée d’une rénovation du régime. Pierre Mendés- France (radical socialiste) qui avait gardé ses distances avec les combinaisons politiciennes accède au pouvoir en juin 54, alors que se conjuguent les graves situations indochinoise, tunisienne et algérienne. PMF sut mettre un terme à la guerre d’Indochine ( rappeler défaite de Dien Bien Phu 7 mai) lors des accords de Genève en juillet ; il prépare l’indépendance de la Tunisie ( déclaration de Carthage 31 juillet) mais il s’aliène les partisans d’une Europe atlantiste en s’opposant au projet d’armée européenne (l’assemblée nationale rejette la CED le 30 août). Enfin il trébuche sur l’affaire algérienne (début de l’insurrection le 1er novembre) : son ministre de l’intérieur, F.Mitterrand, décide d’envoyer le contingent. PMF démissionne en février 55.
Traiter l’année 1954 en s’appuyant sur l’action de PMF peut se concevoir. Il incarne en effet une volonté de réformer le système : modernité, transparence, indépendance vis à vis des partis. Ses succès ou pour relativiser ses réalisations, fin de la guerre d’Indochine, préparation à l’indépendance de la Tunisie (le Maroc suivra ce modèle) permettent de nuancer un bilan de la 4ème république jugé souvent négatif. Ses échecs avec notamment le début des « évènements algériens » illustrent les tendances conservatrices qui laissent présager l’effondrement du régime quelques années plus tard.
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