en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Vichy

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Il est difficile de donner un contenu précis à l'idée de Révolution nationale, dont parle Pétain dans ses discours. Quelques idées s'en dégagent, certes, comme la volonté de rupture avec les principes républicains et la société industrielle d'un côté, et l'ambition d'un retour archaïque à l'âge d'or antérieur à 1789 d'autre part.

Mais dès qu'on creuse un peu plus, on se rend compte que "toutes les droites et quelques gauches peuplent les cercles dirigeants de Vichy" (comme le dit l'historien Denis Peschanski) :
- Il y a Pétain, dont la philosophie politique est passéiste et paternaliste, en partie influencée par la pensée de Charles Maurras.
- Il y a des représentants d'une droite populiste et nationaliste
- Il y a des représentants d'une droite libérale, comme Joseph Barthélémy
- Il y a des personnalités de gauche, marquées par le pacifisme et l'anticommunisme.
- Et puis il y a des personnalités issues d'une partie des courants novateurs des années trente, en particulier des technocrates comme Pucheu ou Lehideux.

Toutes ces influences parfois contradictoires ne se font pas sentir au même moment. Schématiquement, on peut dire que l'année 1940 est marquée par une droite traditionnaliste et, dans une moindre mesure, par une gauche pacifiste et anticommuniste. Dans les années 1941-1942 les technocrates et les amiraux se font plus présents. En 1942-1943, les libéraux redressent la tête. Mais à partir de 1943, les tendances autoritaires et extrémistes se renforcent, laissant s'édifier un Etat milicien de plus en plus fascisant.

Dans la pratique, la Révolution nationale se traduit
1. par une politique d'exclusion, suivant le slogan "La France aux Français" : internement des étrangers dans des camps, révision des naturalisations prononcées depuis 1927, politique antisémite (les 2 statuts des Juifs, qui n'ont pas été imposés par les Allemands ; aryanisation des entreprises juives ; déportations ...), persécution des francs-maçons, épuration de l'administration, répression d'anciens responsables de la III° République (Blum, Daladier, Reynaud, Zay, Mandel, Mendès France)
2. par une politique visant à mettre en place un Ordre nouveau, qui a pour but d'encadrer l'individu et la société : contrôle de l'éducation de la jeunesse (suppression des écoles normales d'instituteurs, supposées être le creuset d'une éducation laïque et républicaine, encouragement des organisations de jeunesse, création des Chantiers de Jeunesse), création de l'école d'Uriage pour la future élite du régime ; politique de défense de la famille traditionnelle ; nouvelle organisation du travail plus sur le modèle corporatif (Corporation agricole, Charte du Travail : en réalité, les réalisations concrètes seront limitées) ; réorganisation de l'Etat dans l'idée de fondée une société organique, hiérarchique et autoritaire, mais là encore le régime ne mettra pas vraiment ses projets en application ; politique culturelle active visant à faire pénétrer dans l'opinion les thèmes de la Révolution nationale.

Finalement, la Révolution nationale se caractérisa dans les faits davantage par sa politique d'exclusion et de répression que par sa politique de construction d'un nouveau système politique et économique.

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