en une : Sujet : causes de la crise de 1929

D7ii terreur dans les régimes totalitaires

Histoire (college, lycee) > sujets expliqués - 12/05/2009 - correction
                
Bonsoir,
J’ai lu attentivement votre devoir et j’ai corrigé les fautes d’orthographe, de conjugaison et de syntaxe ainsi que les contre-sens. J’ai parfois ajouté des précisions ou supprimé des phrases inutiles. Vous trouverez ma correction ci-dessous.
Cordialement,
Le professeur Eteech.

Introduction
Les régimes totalitaires de l’entre-deux guerres emploient constamment la Terreur pour gouverner. Pour mieux comprendre le phénomène de la Terreur, il faut en définir ses formes, ses acteurs et ses objectifs.
La terreur est un instrument de contrôle propre aux trois régimes totalitaires d’entre-deux-guerres : le nazisme hitlérien en Allemagne, le communisme soviétique en Russie et le fascisme mussolinien en Italie. En Allemagne, la volonté totalitaire est renforcés par « diktat » de Versailles : se sentant humiliés, un certain nombre d’allemands considère comme une priorité d’unifier la population et de créer un homme nouveau, ce qui inplique l’élimination de tous ceux qui ne correspondent pas aux critères de cet « homme nouveau », aryanisé. En URSS, le stalinisme s’installe suite à la révolution de 1917 et à la guerre civile qui suivit. En Italie, le fascisme veut éradiquer les regroupements démocratiques et reconstruire l’économie du pays après le traité de Versailles. L’idéologie nazie et fasciste s’oppose à l’idéologie communisme puisqu’elle va exploiter les difficultés sociales des couches populaires et la peur de la propagation du communisme chez les dirigeants. La terreur instaurée par ces trois types de régimes totalitaires se caractérise notamment par la volonté de contrôler la pensée des citoyens par le biais de l’idéologie par la répression et la violence. Pour mieux cerner les différences entre ses trois régimes totalitaires, il s’agira de distinguer successivement les formes, acteurs et objectifs de la Terreur dans chacun ces trois régimes totalitaires.
Deux formes de la Terreur peuvent être distinguées : Il y a d’une part la terreur à l’état latent, qui agit sous forme de menaces « préventives » ; d’autre part, on peut parler par de terreur à l’état patent (c’est-à-dire manifeste, ouvert) qui se caractérise par la répression directe (persécutions, exécutions sans conditions préalables). On peut remarquer que la terreur latente se transforme en terreur patente dès lors que les menaces ne sont pas écoutées et les interdits bravés. C’est le cas notamment dans le régime totalitaire soviétique : les opposants au régime, quand il refusaient de changer d’avis et de se conformer à l’idéologie prônée par l’Etat (comme pouvaient par exemple l’observaient les nombreux espions de la GPU) étaient sévèrement punis, voire exécutés. Le fascisme italien et le nazisme allemand exerçaient directement une Terreur dite « patente ».
La différence entre les trois régimes totalitaires nazi, fasciste et communiste peut être davantage comprise si on compare les différents facteurs de terreur correspondant aux trois types de régime

La terreur du nazisme hitlérien
Les formes de la Terreur utilisées par les nazies sont fondées sur les dénonciations et le régime n’hésite pas à encourager dans ce but les délations. Les arrestations sont fréquentes et les suspects subissent des tortures. Beaucoup de personnes disparaissent ainsi du jour au lendemain. Tous les moyens sont utilisés pour faire taire les oppositions. Cette terreur omniprésente pousse la population allemande au silence ou à la passivité. Les premiers camps de concentration ouverts en Allemagne (comme Dachau en 1933) ont pour première mission d'y parquer les opposants politiques (socialistes et communistes notamment). De gigantesques « autodafés » sont organisés où l'on brûle les livres d'auteurs juifs, « dégénérés », « subversifs » ou d'opposants notoires au nazisme. La censure interdit toute opinion contraire à l’idéologie nazie et les médias sont étroitement contrôlés par le pouvoir. Les affiches et manifestations indiquent aux gens ce qu'ils doivent penser. La terreur est en tout cas si présente et efficace qu'elle rend la résistance difficile et dangereuse. Les résistants constituent bientôt un nouveau type de personnes enfermée dans les camps de concentration. Le racisme est au c½ur de l'idéologie nazie et c'est ce qui fait sa spécificité par rapport aux autres régimes totalitaires. Les nazis éliment, emprisonnent, torturent tous ceux qui considèrent comme des “sous-hommes”. On peut donc parler de terreur discriminatoire à l’encontre des juifs, et, dans une moindre mesure, des slaves, des noirs, des tziganes et des homosexuels. Pour conserver « la pureté de sang », les nazis mettent en place des mesures d'encouragement de naissances à l’intérieur des couples « ariens » et des mesures de stérilisation voire d'euthanasie à l’encontre des peuples dits « inférieurs ». Les Juifs subissent une discrimination systématique, une ségrégation clairement visibles dans les lois de Nuremberg de 1935 (qui ôtent aux juifs la citoyenneté allemande) et dans les manifestations de violences croissantes (comme par exemple lors de « la nuit de cristal » en 1938).
Les acteurs de la terreur nazie sont les partisans fanatisés regroupés autour d’Hitler. Une troupe de choc armée est mise en place : ses membres sont appelés S.S. (Schutzstaffel = unité de pression) et sont dirigés par Himmler. Après la suppression des S.A. (Turm Abteilung = Section d’Assaut) en 1934, les S.S. constituent une force de frappe du pouvoir agissant sans aucun respect des lois. Les SS sont secondées dans leur tâche par la police politique qu’est la Gestapo.
Les objectifs de la Terreur nazie est d’éliminer toute opposition au pouvoir et à Hitler. Hitler déclare que les Allemands constituent les descendants des aryens, donc la race supérieure appelée à diriger le monde et les autres races humaines inférieurs (les Slaves, les Noirs et surtout les Juifs, considérés comme des « sous-hommes »).

La Terreur du fascisme italien
Les fascistes italiens utilisent des formes de terreur sensiblement différentes : la répression par la censure et le contrôle, l’embrigadement de la population par la propagande (radio, affiches, cinémas). En 1918, l’’Italie est troublée par de violents conflits sociaux et agitée par le soulèvement de mécontents. Mussolini décide de revendiquer pleinement la violence fasciste et menace de la durcir encore (lors du discours du 3 janvier 1925). En 1925, les lois fascistes confortent son pouvoir et en 1926 une série de lois instaure une dictature (qui implique l’interdiction des partis et des syndicats et la création d'une police politique). L'opposition est muselée.
Les acteurs de la Terreur fasciste sont les « squadristi » ou « chemises noires », exterminateurs de toute forme de socialisme ou communisme. Il existe aussi une police politique (l’OVRA) chargée de surveiller la population et qui est relayée par des délateurs.
L'Etat fasciste n'est cependant pas raciste, à la différence de l’Allemagne nazie. Même si Mussolini tente d'italianiser les francophones du Val d'Aoste, il ne s'en prend aux Juifs qu'après 1938, lorsque l'influence nazie devient prédominante en Italie. Les déportations restent cependant tardives.
Les objectifs de la Terreur fasciste sont d’éliminer ou envoyer au bagne (aux îles Lipari) tous les ennemis du régime, à savoir les communistes et les socialistes, puis les juifs (lors du rapprochement en 1939 avec l’Allemagne entraîne l’Italie dans la guerre).

Sur le plan intérieur, le fascisme est à l’origine d’un réel développement économique : amélioration de la production agricole, bonification des terres (assèchement des marais Pontins), construction de centrales électriques, essor industriel, construction d’autoroutes ; à l’extérieur, l’Italie conquiert la Cyrénaïque, l’Éthiopie, puis l’Albanie.
En 1939, le rapprochement avec l’Allemagne nazie entraîne l’Italie dans la guerre ; le fascisme, dont l’avancée des troupes alliées dans le sud de la péninsule avait, en 1943, sonné le glas, ne se relèvera pas de la défaite de 1945.
Le fascisme italien est né au lendemain de la Première Guerre mondiale. L’Italie était troublée par de violents conflits sociaux et agitée d’un sourd mécontentement : victorieux en 1918, le pays jugeait ne pas avoir tiré suffisamment profit de sa victoire, les traités de paix ne lui ayant pas attribué tous les territoires qu’il avait réclamés.

La Terreur stalinienne
La terreur stalinienne prend la forme d’une traque de tous les « déviants » dans leur comportement ou dans leurs relations. Appartenir à la famille d’un condamné ou en avoir connu un suffisait à rendre condamnable. En 1936, les « procès de Moscou » instruits par le procureur général Vychinski eurent lieu : ce sont des procès truqués où les opposants politiques (comme Kamenev, Zinoviev) furent contraints de faire leur autocritique publiquement, d’avouer des fautes imaginaires. Une délation généralisée permit ainsi d’entretenir le climat de terreur. Tout le monde devait se sentir menacé. La particularité du stalinisme est donc de s’être retourné contre son propre parti, le parti communiste soviétique. Les victimes du stalinisme furent pour beaucoup des communistes soviétiques mais qui n’adoptaient pas la ligne de conduite stalinienn. Ces semblants de justice permirent à Staline d’éliminer tous ses adversaires politiques : Kamenev et Zinoviev en 1936, Boukharine en 1938. La répression prend une tout autre ampleur avec les purges qui s’abattent sur l’Armée Rouge dès 1938. On estime à près de 70 % les officiers éliminés par Staline. Les écrivains dissidents disparaissent également sous l’inculpation d’« activités antisoviétiques » ou de « crimes contre le peuple ». Le système répressif stalinien se généralise et s’institutionnalise. Le Goulag (administration des camps de concentration) se peuple des opposants : koulaks, rivaux ou suspects politiques et criminels de droit commun. Le territoire soviétique se hérisse de camps, surtout dans les espaces les plus inhospitaliers comme le Grand Nord ou la Sibérie. L’URSS ré-institue sans le dire l’esclavage ; les détenus constituant une main d’½uvre servile et bon marché s’épuisant dans les mines de la Kolyma, édifiant des canaux, des voies ferrées comme la ligne Baïkal-Amour…
De 1937 à 1953 (date de la mort de Staline), on estime la population concentrationnaire à près de 15 millions de personnes. Les camps de concentration staliniens, connus sous le nom de « Goulag », n’avaient rien à envier aux camps de concentration nazis : la mortalité atteignait des taux très élevés. On peut donc également parler d’élimination par le travail forcé.
Les acteurs de la Terreur Stalinienne étaient nommés la « terreur rouge » et NKVD (Terreur – persécutions antireligieuses – réalisme socialiste – Komsomols), nouveau nom de la police politique.
L’objectif premier de la Terreur stalinienne étaient de maintenir l’ordre par la violence, par la liquidation des opposants.

Conclusion
Les régimes totalitaires se caractérisent par la domination sans partage d'une idéologie dont les principes s'appliquent à tous et à tous les domaines de la société. Le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne et le stalinisme en URSS sont des doctrines politiques qui glorifient des notions comme l'Etat en Italie et en URSS ou la race en Allemagne. Ces trois régimes ont tous l'ambition de créer un homme nouveau totalement acquis à son chef et à ses principes idéologiques.
On remarque que, grâce à la Terreur, le régime totalitaire entretient un culte du chef. Dans l'Europe de l'entre-deux-guerres, des régimes autoritaires d'un nouveau type se mettent en place : les totalitarismes. Ils se caractérisent par la négation des droits individuels au nom de principes idéologiques mettant en avant le rôle de la collectivité et par la présence d'un chef qui concentre tous les pouvoirs et qui sert de guide à toute la société. Ces régimes sont qualifiés de totalitaires parce qu’ils ont pour finalité de « totaliser » la population, c’est-à-dire de l’homogénéiser, ce qui implique l’élimination de toute opposition.
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