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La république sous le second empire

Histoire (college, lycee) > sujets expliqués - 10/05/2009 - Question simple
                
Bonsoir,
Je pense en effet que la citation ne porte pas uniquement sur le second empire puisque implicitement, Alphonse Aulard compare l’empire (qui serait selon lui plus « républicain » que la république, avec tout le paradoxe que cela comporte…) aux débuts de la troisième république. En effet, le journaliste écrit qu’en 1985 : les années 1980 marquent le début de l’avancée républicaine et jusqu’à la démission de Mac Mayon en 1877, la Républicaine était très monarchique.
A mon avis, on peut donc dégager une double problématique : il s’agit de considérer :
1) ce que le second empire a de « républicain », à savoir le souci de Napoléon Bonaparte de donner des aspects démocratiques à son pouvoir (notamment par le plébiscite, qui conserve un contact direct avec le peuple et par le maintien du suffrage universel, principe républicain par excellence). Napoléon se voulait proche du peuple, notamment des couches populaires (il a écrit L’extinction du paupérisme et la vie, en effet, s’améliore globalement pendant le second empire car la croissance économique est bonne), il se rendait dans les campagnes et a peine tenté de se rapprocher du milieu ouvrier.
2) ce que le début de la troisième République a de non-républicain, à savoir un premier président plutôt monarchique (Mac Mahon, qui espérait même un retour à la monarchie), une constitution qui donne de larges pouvoirs au président de la république (élu pendant 7 ans), une chambre et un sénat majoritairement monarchique (l’avancée des républicains est très progressive. Le vrai tournant consiste en la démission de Mac Mahon après la crise du 16 mai 1877. Il est remplacé par un président cette fois très républicain, Grévy). Il faut encore noter que la répression de la Commune illustre bien cet aspect très autoritaire des débuts de la République. N’oublions pas que celle-ci frôle la restauration monarchique (il s’en ait fallu de peu (d’un drapeau !) pour que le compte de Chambord prenne la couronne)
On voit donc que la pointe d’ironie qu’utilise Alphonse Aulard dans son aphorisme souligne avec justesse toutes les contradiction des régimes politiques : la république n’est pas toujours républicaine. Le jeu de mot sur « république » (par définition, l’empire exclue en toute logique toute forme républicaine) met en exergue le paradoxe de ces deux régimes. Vous pouvez donc insister (en introduction par exemple) sur l’importance du registre quasi-comique de cette citation.
J’espère que mes explications vous ont permis de mieux comprendre le sujet et vous aideront à rédiger votre devoir.
Cordialement,
Le professeur Eteech.
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