en une : Le raisonnement par récurrence

Extrait de germinal

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 14/05/2008 - Question de cours
                
Bonjour,

Voici donc quelques éléments pour vous aider à répondre à ces deux questions :

1) dans cette page, Zola nous décrit les agissements et ce qu’est devenue la vie de trois enfants livrés à eux-mêmes. Comme dans la nature, selon la loi du plus fort, l’un d’eux a pris la tête du groupe, quitte à se montrer parfois autoritaire jusqu’à la violence. Il mène la bande tout en ayant un comportement détestable et condamnable avec ces compagnons d’infortune. Il insiste notamment beaucoup sur les sévisses qu’il fait subir aux deux autres ; sa force vient de ce qu’il est plus main (par rapport au jeune garçon plus costaud physiquement mais plus simple d’esprit) et plus fort physiquement et imposant par rapport à la fille. Tout au long du passage, c’est la tyrannie de Jeanlin qui nous est décrite et exposée, et qui s’explique par le délaissement de ces enfants, le besoin aussi parfois et l’influence qu’il peut avoir sur les autres. On peut ensuite voir jusqu’où va cette tyrannie : faire voler ses propres parents, refuser de partager le butin, même si c’est de la nourriture pour survivre etc. Par toute cette description (vous pouvez ensuite relever l’ensemble des détails et approfondir, puis les classer, mais l’idée principale est là), Zola nous montre que l’abandon des personnes à elles-mêmes, et notamment des enfants, conduit à des situations inacceptables de loi du plus fort, mais finalement naturelles. Ils en sont arrivés là parce qu’ils sont laissés à eux-mêmes pendant la grève et doivent aussi se nourrir. Les situations les plus cruelles et inacceptables viennent donc de causes bien simples : si l’on n’est pas surveillé, aidé, aiguillé, « on tourne mal » ; même si à la base, ils se sont retrouvés là pour une « bonne raison ». C’est aussi paradoxal car ils en arrivent à cette situation à cause d’un combat pour justement améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière, comme si cette catégorie avait entre ses mains les raisons de sa misère dans ce cas. Les meilleures causes peuvent donc construire à de bien mauvaises choses (même si les gens sont quelque part « bons » naturellement, car cette cachette de Jeanlin n’est pas ce qu’il prétend mais un petit coin bien aménagé pour échapper à cette atmosphère oppressante). Cette vérité n’est pas révélée dans le passage, mais quand on le sait (et même rien que l’idée qu’il se soit trouver une princesse pour amoureuse), prouve que le fond peut être bon, des personnes comme des actions, mais que cela peut quand même conduire à de bien mauvaises choses.

2) C’est un exemple d’enfance sacrifiée à plusieurs titres. Déjà parce que vivre toutes ces choses pour les deux « persécutés » n’est pas conforme à ce que doit être la vie d’un enfant. Mais toutes ces vies sont sacrifiées, car encore une fois, ils ont tous ce bon côté en eux, ce qui fait qu’un enfant doit pouvoir évoluer petit à petit, se découvrir, être préservé. Ici, ils ne sont préservés de rien, et encore une fois ce n’est pas une vie d’enfant. Mais pour bien répondre à la question par rapport au mot « sacrifié », il faut se demander à quoi peut leur servir cela : est-ce que ces « sacrifices » leur serviront à quelque chose dans leur vie d’adulte par exemple, plus tard ? Non sûrement pas, car ce n’est d’avoir connu ces dérives et cette morale qui les aidera à être de bons adultes, citoyens, parents. De plus, il faut s’interroger sur ce qui découlera au final de cette grève, raison principale pour laquelle ils finissent par être livrés à eux-mêmes. Des morts, mais quelles véritables améliorations ? qui en sort grandi ? c’est ces questions qu’il faut au final se poser avec la fin de l’½uvre et la suite du roman pour montrer que ces enfants ont vu leur enfance sacrifié car ils ont connu une vie bien peu heureuse pour des causes qui n’ont pas vraiment de réelles améliorations.

Voilà pour quelques pistes pour des deux questions. En espérant vous avoir espéré, je vous souhaite bon courage pour la rédaction.
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