en une : Le lexique de français

Aide pour un plan de commentaire composé

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 30/04/2008 - correction
                
Bonjour,

Tout d’abord félicitations pour votre travail. Vous avez bien compris le texte et déjà réalisé un travail fort pertinent, en voyant l’essentiel des poins clefs. Donc même si votre plan est certes perfectible (un plan l’est de toute façon toujours ! et il reste aussi toujours une petite part de subjectivité), rendre un devoir avec ce plan, même un jour d’examen, vous assure déjà d’un résultat tout à fait correct, à condition que le reste des critères (style, présentation, orthographe) soient eux d’un niveau minimum.

Pour relire un plan de commentaire composé, il est en général utile de le faire en se souvenant de deux règles de base de l’exercice :
- le commentaire doit traiter de tout le texte en analysant de front fond et forme sans les dissocier autant que faire se peut (si vous avez donc une partie ou sous-partie uniquement sur les figures de style sans parler d’un message délivré par l’auteur ou au contraire une autre qui ne fait qu’expliquer le point de vue sans se référer aux éléments stylistiques, c’est qu’il y déséquilibre à corriger. Dans un cas, vous risquez l’effet catalogue sans valeur ajoutée, et dans des discussions trop générales d’idées, sans rester proche du texte. Ce sont bien sûr les deux pièges principaux de l’exercice). Chaque partie et sous-partie doit donc un savant mélange des deux (pas forcément moitié-moitié bien sûr non plus, cela dépend beaucoup du texte) ;
- le plan doit être progressif : transitions logiques ménagées entre les grandes parties (d’un point de vue logique comment les réflexions du I- amènent-elles à s’interroger sur les points évoqués dans le II) ? Et on va toujours du plus simple, évident au plus complexe, fin, moins visibles.

Avec ces deux idées de base, tout en vérifiant que l’ensemble du texte est abordé et pourra être cité, vous pouvez normalement faire une relecture active de votre plan, en contrôlant bien sûr aussi, comme vous le disiez qu’il n’y ait pas de redondances (du moins pas trop, car il n’est pas impossible qu’un passage se prête à plusieurs analyses ou ait trait à plusieurs sujets). Souvent, trop de répétitions sont dues à une trop grande séparation fond/forme justement, qui entraîne ces redites.

Avec cette grille de relecture, votre première partie me semble convenir parfaitement : c’est le plus évident à la première lecture, bonne alliance du fond et de la forme, parcours de tout le texte à travers un axe de lecture, bonne vision des nuances. Pas de problème.

Vos deux parties suivantes sont par contre peut-être un peu plus perfectibles. La deuxième fait un peu trop catalogue des visions et des discours, et il y manque une analyse de la mise en relation de ces modes de pensée ; Il faut aller un peu plus loin dans l’analyse : c’est bien de les avoir repérer, mais il faut voir en quoi cette superposition est intéressante, ce qu’elle révèle, laquelle l’emporte éventuellement, comment, pourquoi etc. Quant à la dernière, elle sépare vraiment trop le fond de la forme en deux sous-parties alors que l’argumentation est plus à étudier en continu qu’à voir sous un angle de lecture comme ici. Tout ce que voulez mettre dedans est pertinent et intéressant, mais la séparation est trop nette, un peu maladroite. De plus, l’ordre de ces deux parties serait de toute façon à inverser : l’argumentation est une chose qui en général vient assez vite à l’esprit lorsqu’on lit un tel texte, alors que vos analyses de la deuxième partie sont beaucoup plus fines, et plus recherchées, moins évidentes au premier abord.

Je vous propose donc d’essayer de faire évoluer ces deux dernières parties. Etudiez par exemple la possibilité de consacrer une partie à la partie plus libertine et légère de l’argumentation, en y alliant fond et forme, et une dernière partie à la lecture plus jésuite, morale, religieuse du problème. Cela vous permet dans chacune des parties d’aborder un point de vue en mêlant davantage fond et forme, mais aussi d’analyser un premier point de vue (celui des Des Grieux) avant d’étudier le point de vue opposé, les objections de Tiberge, et de voir en conclusion que c’est quand même quelque part au final le premier point de vue qui l’emporte, au moins dans la façon dont les amis clôturent cette conversation. Ainsi, vous alliez davantage fond et forme, et vous avez une organisation un peu plus dynamique, des analyses successives logiques et une boucle qui se boucle totalement avec la conclusion si je puis dire. Cela vous évite le catalogue des points de vue (du libertin au jésuite) ainsi que celui des figures de style, qui arrive sinon en dernier, alors que ce n’est pas le message de l’auteur, ce n’est qu’un moyen. Car à la fin, c’est bien le message de l’auteur que vous devez donner en guise de lecture finale : ici celui qui est « victorieux » quelque part dans cet affrontement verbal mais amical de points de vue, et pas les figures de style employées. Dans ce qui correspondait à II-C-2, vous pouvez ajouter les limites apparentes du raisonnement jésuite, au moins telles qu’elles sont opposées à Tiberge par Des Grieux, ce peut être un bon complément de votre 1). Ainsi votre nouveau II- regrouperait le II-A de départ et quelques éléments du B, ainsi que des éléments de votre III- initial. Ety votre nouveau III-, une partie de II-B et le II-C et des éléments du II- également. L’idée est de couper votre II- en deux visions opposées pour conclure sur celle qui l’emporte à la fin en quelque sorte et d’ajouter dans chaque partie des éléments repérés dans votre III- de départ.

Ainsi, plus d’effet catalogue ou de séparation fond/forme trop marquée, un plan logique avec une fin bien identifiée et une progression qui l’est également. Ce n’est qu’une suggestion, le reste est très bien, mais je pense que cette refonte de la fin du plan peut vous aider à éviter les redites et dynamiser vos analyses, très pertinentes par ailleurs. Le plus gros du travail est fait, on est plutôt dans le ré-arrangement. En respectant tous les autres impératifs que vous connaissez (orthographe, citation, présentation etc.), vous avez de quoi faire un très bon résumé ; c’est en tout cas bien parti.

En espérant avoir répondu à vos attentes et vous avoir éclairé sur cet exercice, je vous souhaite bon courage pour la finalisation et la rédaction.
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