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Travail d'écriture

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 27/04/2008 - correction
                
Bonsoir,

Comme cela vous a déjà été précisé, notre but est en effet de vous aider à comprendre ce qui vous est demandé et organiser vos idées, votre réflexion, je ne peux donc pas vous fournir même un seul début de rédaction tout fait – cela ne vous serait de toute façon pas utile, car c’est votre rédaction que l’on juge et qu’il faut arriver à faire progresser. Je vous propose de voir un peu plus précisément ce qui vous est demandé ici, puis de voir quelles idées de départ, quels exemples, peuvent être mis en lumière dans ce devoir.

La thèse énoncée ici est une thèse que l’on constate dans la vie quotidienne comme dans l’Histoire est qui semble presque une vérité universelle : ma façon de faire me paraît toujours meilleure que celle des autres ; et une explication est avancée : l’habitude. Ce qui est dit dans la phrase à étudier de l’énoncé c’est que nous finissons par être persuadés que c’est notre propre façon de faire qui est la meilleure, parce que nous y sommes complètement habitués, ne voyons ni n’envisageons plus les autres façons de faire et d’être. Ainsi, au fil du temps, par habitude encore une fois, nous finissons par penser que c’est la seule voie qui vaille quelque chose. Cette phrase ne dit à la base rien d’autre : ne voyant que nos façons de faire sans même envisager celles des autres, nous somme persuadés que nos méthodes bien meilleures que toutes les autres. Nous ne voyons plus/pas les m½urs des autres et elles nous semblent au final inférieures, si ce n’est ridicules. Voilà pour la thèse de base à identifier.

Ce que vous demande ensuite l’énoncé, c’est de développer cette opinion, une fois que l’avez bien cernée (il faudra donc sûrement dans l’introduction la reformuler avec vos propres mots de façon claire et limpide, afin de montrer au correcteur que vous partez sur de bonnes bases). Développer, cela veut dire étayer : il va falloir illustrer bien sûr, précisément comme cela est demandé, pour montrer que cette thèse est valable à travers des exemples bien choisis, mais aussi aller plus loin, plus loin dans cette affirmation, plus loin dans les explications qui peuvent être avancées. Il faut donc montrer par des exemples que l’habitude fait que nous pensons nos façons de procéder meilleures, et expliciter ce processus : comment, alors qu’on n’est pas forcément ainsi à la base, parvient-on bien par l’habitude à avoir cette opinion ? Il ne faut pas se contenter d’un catalogue d’exemples qui illustrent le propos, mais proposer une explication un peu plus poussée à ce qui est avancé ici comme opinion.

Revenons sur des exemples possibles. Pensez à tout ce qui étonne quand on découvre une nouvelle civilisation, une nouvelle culture et que l’on condamne immédiatement avec notre vision due à notre propre culture : façon de se comporter, se dire bonjour, se parler etc. Les hispanophones d’Amérique du Sud par exemple sont toujours étonnés du fort maintien du vouvoiement, notamment entre jeunes qui ne se connaissent pas, par exemple vendeur et client dans un magasin. Ils ont parfois du mal à comprendre cette barrière de langage, artificielle pour eux, forme de respect pour nous. La façon dont on considère les femmes, les enfants, les personnes âgées fournit aussi de bons exemples (le rôle de la mère dans les familles méditerranéennes, les personnes âgées vues comme dérangeantes ou au contraire, comme en Asie comme des sages puits de science etc.). Partez d’exemples sociaux et culturels comme ceux-ci pour finir de préciser la pensée et la démarche.

Ensuite, pour les exemples littéraires sur lesquels vous devez vous appuyer, pensez à tous ces romans de voyage ou ces contes philosophiques, même s’ils évoquent des choses peu réalistes, ils mettent en général bien en scène ce type de réactions face à d’autres m½urs : « Candide » ou « Micromégas » de Voltaire (l’épisode de la guerre ou le harem dans le premier conte notamment), « Les Lettres Persanes » de Montesquieu sur l’attitude des Parisiens dans les rues, le parler, la façon de s’habiller etc. mais aussi le voyage de Gulliver ou des géants de Rabelais. Voilà donc pour les exemples, même si vous devez vous focaliser plus particulièrement sur les exemples littéraires bien sûr, mais tout ce qui a trait au voyage et donc à la découverte étonnée et étonnante de l’autre, des autres cultures, est une très bonne source d’exemples pour ce sujet. A vous ensuite de piocher dans vos lectures, les études faites en cours etc.

Ces exemples identifiés (précis comme le demande l’énoncé ; il vous faudra donc prendre des épisodes précis des romans : par exemple, si vous évoquez le chapitre sur la guerre de « Candide », il faudra citer, décrire et analyser précisément les attitudes qui étonnent Candide, pourquoi, dans quel contexte, comment il le dit etc. et bien sûr relier cela à l’explication majeure de la citation : l’habitude de choses différentes, l’habitude qui nous fait oublier le reste et voir uniquement nos actes comme intéressants et positifs), il faut organiser quelque peu le propos, pour éviter le catalogage.

Il faut essayer de structurer un peu la pensée pour vraiment la développer : commencer par décrire des exemples qui vont dans ce sens pour étayer la phrase, puis aller du côté des explications un peu plus précises. Pourquoi cette attitude, en quoi l’habitude se révèle-t-elle finalement négative alors que son influence pourrait très bien être extrêmement positive ? et c’est là qu’il faut structurer un peu logiquement vos idées : peut-être tout d’abord par facilité (un seul ensemble de repères, plus facile de tout juger ainsi, pas de remise en cause), par sécurité aussi (évite justement la remise en cause et la découverte de choses meilleures, qui peuvent faire peur, inquiéter). Après être aller dans le sens de cette pensée, vous devez donc la développer en creusant un peu les raisons : facilité, peur etc. Regardez dans vos propres exemples si vous en trouvez d’autres.

Voilà pour une démarche possible, une façon de conduire la réflexion et là où en arriver (une pensée qui se confirme beaucoup, exemples littéraires à l’appui, même si c’est justement cet état de fait que les écrivains veulent souvent essayer de faire changer en décrivant tout cela !), ainsi que des exemples possibles. N’oubliez pas d’introduire vos propos, par exemple avec un exemple social ou culturel, extrait d’un voyage possible de nos jours, une scène presque quotidienne et pas forcément littéraire, pour amener le sujet, expliciter un peu la thèse et amener le plan adopté de façon rapide. Ensuite, vous analysez avec des exemples précis jusqu’à approfondir un peu l’analyse des causes et vous n’oubliez pas de conclure, par exemple avec l’idée finale donnée juste avant. Si vous suivez bien cela, êtes précis dans l’analyse des exemples, ménagez bien les transitions, prenez le temps de dire les choses précisément et clairement, il n’y a pas de raison que vous ne puissiez rédiger le nombre de mots voulu, avec des choses intéressantes à l’intérieur du devoir.

En espérant avoir rendu les choses plus claires, je vous souhaite bon courage pour ce devoir.
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