en une : Le raisonnement par récurrence

Dissertation de français

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 03/04/2008 - Question simple
                
Bonjour,

Vous avez apparemment bien cerné le sujet et cette piste de plan analytique me semble très bonne. Vos deux premières parties répondent bien au plan et à la problématique. Pour les sous-parties je n’ai pas grand-chose à ajouter, vos idées sont bien cadrées et répondent bien à la question : il reste juste à trouver des exemples qui les illustrent au mieux. Seule réserve peut-être : la réduction de la deuxième partie aux seuls moyens scénographiques (mais vous vous interrogez sur la place du texte dans votre question justement, ce qui est très bien). Nous allons voir comment on peut trouver répondre à cette réserve tout en répondant à votre question.

Pour la suite, la question n’est pas forcément de savoir comment vous pouvez aborder dans ce plan un thème qui vous semble intéressant, mais plutôt comment relier tous les aspects précédents pour arriver à une synthèse cohérente et qui réponde au sujet. Votre démarche doit plutôt être de vous demander quels thèmes peuvent encore apporter quelque chose à al réflexion. Par essence, il n’y a pas de bon ou mauvais plan ; le plan est un outil pour mettre en avant et en valeur vos idées, et la construction de votre réponse à la problématique. On peut dans l’absolu tout aborder du moment que cela apporte une plus-value (même si c’est vrai que parfois on est tenté de dévier un peu vers un thème sur lequel on a beaucoup de choses à dire). Mieux vaut en dire un peu moins mais être clair et bien dans le sujet que de proposer des connaissances très poussées dans un paragraphe au correcteur et que le lien avec le sujet ne soit que très peu clair (cela vous desservira plus qu’autre chose). Parler du discours théâtral est donc dans l’absolu une bonne idée, pas de problème, mais il faut vous demander ce que cela apporte au sujet et surtout à la réponse que vous voulez donner. La question est : où veux-je en venir au final ? à quelle idée forte de conclusion ? et ensuite on voit comment tel ou tel thème se raccorde ou non au reste.

En fait, cette question que vous vous posez légitimement ici doit être reprise dans un cadre plus global. Comme je vous le disais, le plan est avant tout un outil, et le plan analytique est tout à fait défendable ici. Son seul piège serait de se contenter de traiter chacune des deux interrogations du sujet séparément et d’en rester là. Vous ne répondriez qu’en partie au sujet proposé. Si vous abordez chacune de ces questions dans deux parties différentes, vous devez absolument faire une troisième partie de lien, de synthèse, pour montrer comment les deux questions se répondent l’une l’autre, se renvoient l’une à l’autre. Il faut revenir sur le « et » du sujet pour montrer le lien entre les deux questionnements, c’est essentiel.

Vous avez analysé les raisons qui font que le théâtre se prête aux conflits puis les moyens mis en ½uvre pour les rendre. Il faut maintenant vous poser la question du lien, par exemple de cause à effet : est-ce la facilité de mise en ½uvre de ces moyens qui fait que le théâtre s’y prête tant ? est-ce parce que c’est une fonction majeure du théâtre que les auteurs ont ensuite déployé de tels moyens ? Bref, il faut articuler le tout, comme pour « boucler la boucle ».

Vu le travail que vous avez déjà réalisé, une solution assez simple peut être de garder votre début de plan actuel et de faire une dernière partie sur les moyens plus littéraires (la langage, les figures de style ou autres moyens comme l’ironie etc.), dans la dernière sous-partie de laquelle par exemple vous faites le lien entre les moyens et cette fonction d’aborder les conflits : vous voyez ce qui est la cause, ce qui est la conséquence comme nous l’évoquions au-dessus. Sinon, vous pouvez faire toute une seconde partie sur les moyens scénographiques et les autres à la fois (littéraires etc.), et voir dans une troisième partie comment on combine ces deux premières réflexions : le lien de cause à effet, ce qui est le difficile, le plus convaincant etc.

Dans l’état actuel de votre travail, le plus simple et le plus efficace me semble donc de garder telles quelles vos deux premières parties, et de voir dans une troisième et dernière partie d’une part les moyens littéraires (au sens de l’écriture, du style, des moyens stylistiques qui peuvent être employer dans le texte, au-delà des jeux de scène), d’autre part de voir que c’est finalement peut-être la possible et assez « facile » mise en ½uvre de moyens scénographiques et textuels qui est à l’origine de cette fonction bien particulière du théâtre. Vous bouclez ainsi la boucle : dans une première partie, vous voyez les raisons très globales et presque théoriques ou sociologiques qui expliquent cet état de fait pour le théâtre ; ensuite vous analysez les différents moyens pouvant être mis en ½uvre, performants, complémentaires ; enfin, vous voyez que finalement c’est peut-être la performance et la multiplicité des possibilités qui explique cet état de fait : ce sont ces moyens et leur maîtrise également par les maîtres du théâtre qui font que le public est intéressé etc. (vos arguments du I-). Au final, on a commencé par identifier des raisons qui font que le théâtre se prête bien aux conflits et on a cherché les moyens d’y arriver ; au final on voit que ce sont aussi ces possibles moyens qui peuvent expliquer cette fonction du théâtre qui permet d’atteindre les objectifs finalement cités dans le I- : au final, on peut même aborder la fonction globale du théâtre : divertir et instruire, pour dire les choses en résumé. En effet, le but de tout cela est bien de remplir les fonctions principales habituelles du théâtre ; je pense qu’il faut aller jusque là dans la réflexion. Votre partie envisagée sur le discours théâtral trouve donc toute sa place dans la dernière partie.
Un tel cheminement vous permet d’analyser précisément chacune des deux questions et de relier, pour montrer qu’au final, les relations de cause à effet ne sont peut-être pas celles qu’on croit au début, du moins que c’est plus complexe que cela et que finalement c’est bien toujours un but plus global qui est poursuivi (le but global d’un genre littéraire est souvent à aborder un peu comme point final quand on parle de théâtre ou de poésie notamment). Ainsi, vous avez fait le tour du sujet, en liant tous les points, et en le replaçant dans un cadre de réflexion plus global et éclairant à la fois, celui des fonctions du genre théâtral.

En espérant que ces quelques réflexions vous aideront à finaliser au mieux votre plan pour ce sujet, je vous souhaite bon courage pour la rédaction de ce devoir.
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