en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Commentaire composé

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 30/03/2008 - correction
                
Bonsoir,

Merci pour ces précisions. En tout cas, vous avez bien identifié l’essentiel des points à prendre en compte dans ce passage ; le fond semble bien compris. Revenons donc à présent sur l’organisation des idées. Il ne faut pas oublier non plus que votre plan doit être progressif, c’est-à-dire aller toujours du plus général et évident au plus précis et plus complexe. Lorsque l’on lit ce passage, vous avez raison, le premier point qui vient à l’esprit c’est la description du monde des Enfers. Il me semble donc tout à fait judicieux de faire une première partie sur ces Enfers. Il faut décrire cette partie du monde comme vous avez commencé à l’indiquer : du sombre, mais avec des jeux de clair-obscur, une image globalement noire (lumière mais aussi atmosphère et personnage), bref quelque chose de peu rassurant et qui fait plutôt peur. Ainsi de l’évocation des monstres effectivement : cela est fait pour montrer qu’il ne faut pas s’aventurer dans cette partie du monde (même les dieux en ont peur est-il dit dans le texte à un moment). Cela est fait pour marquer l’imaginaire populaire, l’empêcher de trop vouloir fouiller dans ce qui est morbide, de relayer cette partie de l’existence dans l’oubli ou les peurs tues de chacun. On n’en parle pas, on ne veut pas savoir ce qui s’y passe ; c’est terrible et mieux éviter d’en parler, d’y penser ou de vouloir temps que l’on est pas concerné. Toute cette description est donc en grande partie au service d’une imagerie populaire classique en ce qui concerne la mort : peur, tabou, éloignement. C’est aussi une façon de montrer ce qui arrive (les monstres, la peur) à ceux qui veulent approcher la mort de plus près ou qui voudraient la donner à d’autres. N’oubliez que nous sommes ici typiquement dans une ½uvre didactique : la religion et ses mythes sont là pour enseigner quelque chose aux hommes, quitte à leur faire peur pour marquer les esprits. C’est par cette vision essentiellement qu’il faut aborder l’interprétation ici.

Ensuite, dans un second temps, il semble effectivement recommandé de s’intéresser au personnage d’Enée : regarder son statut, qui il est, et ce qu’il vient faire là pour analyser à cette lumière sa réaction. Enée est dans une quête, une recherche. Il faut donc bien sûr au-delà des points déjà évoqués juste avant revenir sur son statut divin, son droit d’être là, et malgré tout les limites qu’il doit observer (comme les autres dieux qui ont peur de certaines choses en Enfer, lien avec la partie précédente). Il faut donc d’abord analyser cette situation en tant que telle, avant dans un dernier point de cette partie, étudier comme vous y aviez pensé la réaction d’Enée plus précisément face à cette situation. Mais je pense que c’est plus l’aboutissement d’une réflexion un peu plus large qui concerne le personnage, son statut etc. En terme d’interprétation de la réaction, il faut comprendre je crois que là encore, tout être divin qu’il soit, il ne peut avoir accès à tout, même si cela l’étonne : certaines choses doivent nous rester cachées, et parfois même le doivent, c’est mieux ainsi. Mais également que quelque soit notre statut, certaines choses, comme la mort, continuent de nous hanter, nous inquiéter, nous intriguer, et que nous sommes tous limités par quelque chose, arrêtés par quelque chose, bref que l’on ne peut pas tout conquérir. La réaction d’Enée est donc à prendre comme celle de celui qui veut tout découvrir, aller au devant de tout, et se retrouve à un moment malgré tout confronté à l’inconnu ou l’impossible.

Enfin, une troisième et dernière partie pourrait être consacrée au thème de fond et au message du passage : la vision de la mort pour les Grecs, et je crois que cela va au-delà de la simple descente aux Enfers. On peut déjà l’envisager comme processus, avec là pour du coup, tout ce processus de descente aux Enfers, à décrire et commenter. Mais il faut ensuite voir (plus vers la fin du texte) la finalité de tout ceci et le message qui est derrière. Il y a Charron qui « trie » les passagers et ces deux bras de fleuve qui se séparent : ceux qui ont eu une sépulture, ceux qui n’en ont pas eu. Encore une fois, au-delà du côté terrifiant de Charron par exemple, il faut aller dans le sens de la recherche du message didactique qui est derrière : la vie ne s’arrête pas à la mort pour les Grecs, même le mort a droit a une certaine décence, un certain respect, par la sépulture. C’est tout ce respect et tout ce code sociétal, sorte de valeur et de limite dont toute société a besoin pour vivre correctement, qu’il faut souligner. Cela montre aussi que tout ceux qui massacrent et tuent, enlèvent des gens à leurs familles, sont condamnables car ne permettent pas le repos des âmes ; au contraire, ne pas donner de sépulture permet aussi de punir quelque part un de ces meurtriers. La descente aux Enfers est donc une étape du processus de mort et de passage de la vie à la mort, donc aussi de construction du deuil, de la mémoire etc. C’est toute cette représentation de la vie et la mort chez les Grecs qu’il faut au final mettre en avant dans cette dernière partie puis la conclusion, message délivré à travers l’exemple des yeux d’un témoin tout particulier : il peut y accéder grâce à son statut divin, et c’est une sorte de prétexte pour l’auteur, pour pouvoir nous décrire ce qui nous est sinon interdit, et nous dire précisément comment cela se passe pour bien marquer les esprits, être plus clair. Dans ce type d’½uvre, il faut toujours chercher le message que ces grands auteurs ont voulu faire passer chez les gens, le message de morale quelque part.

N’oubliez pas qu’il faut bien sûr citer précisément le texte en appui de tous ces arguments, et opérer des transitions logiques entre les parties pour bien montrer où vous allez, et comment.

Votre idée de plan de départ était donc intéressante ; il faut simplement pour les dernières parties aller un peu plus loin dans l’analyse des idées et des arguments pour pouvoir replacer les éléments que vous avez identifiés dans un contexte plus large, une analyse plus poussée.

Bonne continuation.
Documents attachés :    aucun document joint.