en une : Le lexique de français

Expliquer la vraie lecture est la chose la plus désinteressée et on y vit par procuration

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 02/03/2008 - Question simple
                
Bonsoir,

Pour l’expression « la vraie lecture est la chose la plus intéressée », il faut là encore regarder ce qu’a dit l’auteur juste avant pour remettre ensemble toutes les informations et décrypter ce qui est une conclusion de ce qui vient avant. L’auteur oppose en fait deux types de lecture. La première est celle que l’on fait pour le plaisir, pour se faire plaisir et/ou pour apprendre quelque chose de particulier et utilisable comme le savoir au sens scolaire (une connaissance, une « recette » presque). Ce premier type de lecture n’est pas profond et naturel ; il est intéressé au sens où le lecteur recherche consciemment quelque chose, de façon directe, franche et utilisable directement. On lit dans un but précis que l’on connaît à l’avance ; c’est la définition même de l’intéressement : on fait quelque chose dans le but d’obtenir rapidement un retour positif pour nous (même si ce n’est que du plaisir, du divertissement). C’est ce que l’auteur décrit en premier. Ensuite, il y oppose la « vraie lecture », qui en est l’opposé. La « vraie lecture » se fait presque pour l’art, de façon non intéressée cette fois. On ne recherche rien d’immédiat, mais on se plonge dans le livre, sans arrière-pensée si vous voulez. Toutes les raisons scolaires, professionnelles, d’utilité matérielle etc. en sont donc exclues. Dans la vraie lecture, on lit pour le livre, la lecture en elle-même, beaucoup plus pour quelque chose de long terme, que l’on ne connaît pas à la base. On sait malgré tout que la lecture est bonne, qu’elle nous apportera un jour ou l’autre, peut-être dans longtemps, quelque chose, une aide, un conseil, une réflexion, mais on ne sait ni où, ni quand, ni sur quoi … et c’est bien cela qui est désintéressé. L’auteur oppose donc deux types de lecture, et la vraie pour lui c’est celle qu’on fait pour elle-même et des raisons nobles, en quelque sorte supérieures. Il cite même Joubert, qui dit de toute façon la condition de l’homme n’est pas de savoir, donc qu’il est inutile de lire dans ce but ; seule possibilité pour nous : « admirer », ce qui va dans le sens de la description de la « vraie lecture ». C’est « l’art pour l’art », l’action dont on sait qu’elle est bonne par essence, mais dont on peut mesurer à l’avance le retour pour nous.

Pour la seconde expression, là encore, il ne faut pas je crois chercher trop compliqué, vous avez vu de quoi il retourne. Cela vient tout simplement de l’expression « vivre par procuration ». Les personnages vivent des aventures et en s’identifiant à eux, on se projette, un peu comme dans un rêve ou un jeu vidéo, on a l’impression d’être à leur place ; à la fin, on a l’impression de faire les choses à leur place. Dans le bon roman, on devient le personnage, parce qu’il est proche de nous, nous ressemble, vit une vie qu’on voudrait nous-même vivre etc.

Dans un extrait de roman, vous aurez souvent effectivement à aller assez loin dans l’interprétation, car il y aura souvent plusieurs couches de sens à identifier. Mais dans un essai comme ici, la difficulté est en général à chercher dans la construction des phrases, le vocabulaire, la longueur des phrases etc. Une fois le sens premier compris, il n’y a souvent pas grand-chose, car le but est d’être directement convaincant justement. Aller plus loin dans ces expressions serait donc plutôt utile dans un commentaire, ou bien sûr dans l’exercice de discussion que vous avez à faire à la suite du résumé si j’ai bien compris ce que vous disiez dans votre première question. Sinon, vous avez déjà vu je crois l’essentiel et j’espère que les éléments ci-dessus vous aideront à compléter. Vous avez néanmoins raison de vous intéresser à ces phrases, surtout la première, car ce sont des éléments clefs du texte (la première phrase surtout encore une fois).

J’espère que tout est clair à présent.

Bon courage.
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