en une : Cours philo : Dieu

Faire le commentaire de cet extrait de mme bovary de flaubert

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 21/02/2008 - correction
                
Re-bonjour,

Ton plan me semble bon, à ceci près que ta partie I sur la description vestimentaire risque d'être difficile à nourrir sans avoir fait une école de haute couture... Donc je garderais les parties II et III ("La noce campagnarde, une description sarcastique" et "Une peinture sociale" par exemple) en oubliant de faire une 3e partie.
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I. Sur la noce campagnarde (bon intitulé!) tu peux analyser d'abord le style descriptif, puis le regard ironique et les astuces littéraires utilisées pour railler ce milieu.
1) Style
2) Ironie

Au niveau de l'introduction des convives, d'abord :

* Le "monde" descend des carrioles comme un liquide, puis vient la première description, peu flateuse, de l'attitude générale des occupants ainsi déversés.

* La description se rapproche encore, décrivant les individus, dans l'ordre : dames, gamins, "une" fillette (un individu en particulier)

* On espèrerait que la description des hommes, vêtus classiquement, réhausse l'estime pour cette foule, mais Flaubert les introduit habilement, en les ramenant d'office au rang des valets d'écurie.

Au niveau stylistique, on retrouve les éléments flaubériens de la description : phrases longues, énumérations. Le regard reste détaché, empêchant le lecteur d'être compréhensif envers cette communauté : le narrateur est hors de celle-ci, et ne présente d'attachement pour aucun des personnages. Au lieu de cela, il procède à une description ethnographique, presque zoologique.

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II. Sur la peinture sociale (qui est un peu le pendant de la description du monde ouvrier par Zola), quelques pistes :

Enumération des habits par niveau social décroissant :
- bons habits
- redingotes
- vestes de gros drap
- habits-vestes très courts
- blouses de cérémonie

L'accent est mis sur la dissonance entre ces gens et leur acoutrement : "à la façon des villes", les gamins sont "incommodés par leurs habits neufs", la fillette est "ahurie" : tous sont endimanchés, de leurs plus beaux vêtements "qui ne sortaient de l’armoire que pour les solennités". Même leurs plus beaux vêtements sont frustes : "poches larges comme des sacs". A nouveau, le fait que les hommes aident les valets est représentetif.

Tous ces efforts traduisent l'importance de l'événement pour les personnages : il faut à leurs yeux être à la hauteur de cette journée extraordinaire. Cela justifie qu'ils se dénaturent, à tel point que ce ne sont plus les vêtements qui les habillent, mais eux-mêmes qui les habitent ! Tout dans cet extrait souligne combien les personnages sont temporairement dans un autre monde.

C'est aussi, probablement, l'occasion de faire montre de ses richesses et manières. Ainsi les "bons habits, entourés de toute la considération d’une famille".
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Bref, tout ce qui attire ton oeil, tout ce que tu peux ressentir ou imaginer à la lecture du texte, tout cela a une explication "littéraire". Il suffit de chercher à quoi cela tient, et à le rapprocher des remarques que tu as déjà pu présenter dans ta rédaction.

Bon courage à nouveau dans cette quête et dans la rédaction !
GCB
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