en une : Le lexique de français

Dissertation

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 20/02/2008 - correction
                
Bonjour,

La première chose face à faire un sujet de dissertation est de définir les mots du sujet, pour en prendre toutes la mesure et notamment poser les limites. Les deux expressions majeures à définir et qu’il faudra discuter, sur lesquelles il faudra s’appuyer dans le développement sont « bonne histoire » et « bon roman ». Je vous suggère donc de commencer par rechercher dans un dictionnaire par exemple la définition précise de ces deux mots, puis de vous interroger sur les composantes d’une histoire : les personnages, le lieu, l’intrigue etc. mais aussi la façon dont tout cela est écrit, relaté. La question qui se pose ensuite directement est : quelle différence entre histoire et roman, elle va être au c½ur de la réflexion. Finalement, qu’y a-t-il dans un roman en plus d’une histoire ? la composante écriture bien sûr, mais aussi les péripéties ou histoires parallèles éventuellement, les personnages etc. Vous voyez donc qu’il faut précisément établir les limites dans l’introduction entre les deux pour ensuite pouvoir discuter. On peut raisonnablement penser qu’une histoire c’est avant tout une intrigue avec des personnages et un ensemble lieu et temps. Le reste (l’écriture etc.) serait plutôt de l’ordre du roman. Et surtout, et c’est plutôt ce vers quoi on veut vous amener à réfléchir, il y a toute la partie commentaires et réflexion de l’écrivain lui-même, la partie réflexion et fond au-delà du divertissement. C’est en quelque sorte aussi la question du rôle du roman, des attentes du lecteur, toujours entre divertissement et apport plus profond sur un certain nombre de questions qui se pose ici. On a donc une comparaison entre ces deux notions, dont l’une est comprise dans l’autre avec cette expression « suffit-il ». La question est de savoir si le roman repose exclusivement ou du moins en grande partie sur la seule histoire. Vous voyez bien à nouveau ici que cela pose la question de la réflexion, du rôle et des apports du roman pour un lecteur. C’est la question de fond à laquelle réfléchir. Enfin, il faut aussi revenir sur le mot « bon », mot simple et donc complexe en terme de sens et définition, s’il en est. En effet, c’est un mot positif, un jugement simple, mais du coup difficile à comprendre : faut-il entendre « bon » par rapport à la satisfaction du lecteur, la réponse à ses attentes ? par rapport aux critères de la beauté ou la réussite littéraire (vu davantage donc du côté de l’art ou du critique littéraire) ? bon dans l’absolu ou du point de vue d’une catégorie en particulier (lecteur / homme de lettres donc par exemple) ? etc. Bien sûr, la réponse est un mélange complexe de toutes ces idées et la dissertation devra aussi étudier et s’interroger sur tous ces sens, toutes ces interprétations possibles. Au final, on attend que vous apportiez une réponse précise au sujet, une réflexion sur cette pensée ; cela débute ici avec la définition de ses termes, mais se prolonge par une discussion et des éclairages, une aide à relire cette citation avec un angle particulier et toutes les précisions, le contexte, qui permettent de la comprendre complètement.

Concernant l’introduction, vous devez donc adopter la démarche classique suivante :
- on amène le sujet à partir d’un cadre un peu plus général ;
- on définit les mots du sujet et en pose les limites ;
- on annonce la problématique (ici, elle est déjà directement formulée sous forme de question) ;
- on annonce le plan.

Concernant le plan, souvenez-vous qu’il est avant tout une aide à la construction de démonstration, il est là pour mettre en valeur vos idées et vous permettre de les présenter logiquement, de façon structurée. Les plans types simples comme le plan dialectique sont donc souvent d’une aide utile pour démarrer. En effet, ici on s’interroger sur une position et pour répondre à la question, il faut évaluer les deux positions pour aboutir au final à une position raisonnée et synthétique. L’approche thèse/antithèse/synthèse semble donc bien indiquer. Il faut également toujours commencer par le point de vue qui paraît le plus simple, le plus répandu ou naturel et de façon générale dans vos démonstrations, toujours aller du plus simple et global au plus fin, précis et complexe. On peut donc proposer dans ce cadre l’approche suivante : (je vous donne dans chaque partie des pistes de réflexion et des idées ; il vous faudra ensuite les ordonner en sous-parties bien sûr pour avoir quelque chose de construit ; n’oubliez pas non plus de prendre des exemples de roman, et d’en analyser quelques-uns précisément ; repartez aussi de votre propre point de vue et expérience de lecteur

1) une bonne histoire suffit à faire un bon roman : c’est avant tout ce que recherche le lecteur, une détente, une évasion (il ne lit pas un roman pour revivre sa journée de travail), quelque chose de captivant pour s’évader, qui le retienne ; d’ailleurs c’est souvent un critère au-delà de l’écriture, y compris pour les critiques littéraires eux-mêmes : le roman tient-il en haleine ? pouvez-vous le refermer avant de l’avoir lu en entier ? etc. Encore une fois, et comme mentionné plus haut, adoptez les différents points de vue (critique, art, lecteur et même écrivain) pour varier les arguments. Ces différents points de vue peuvent d’ailleurs être à la base de votre classification en sous-parties ; simplement, ne les juxtaposez pas simplement, mais comparez et synthétisez ces différentes entre elles toujours.
2) non, une bonne histoire ne suffit pas à faire un bon roman : le lecteur attend autre chose, il a besoin de voir commenter l’histoire, d’avis un avis, d’en retirer quelque chose ; un roman est aussi une pièce de culture, on en attend quelque chose, et puis c’est le rôle de l’écrivain, observateur averti de notre société et qui maîtrise bien la langage, de nous faire passer des messages, un certain nombre de choses etc.
3) synthèse : la condition de suffisance dépend en fait essentiellement du point de vue depuis lequel on se place et des critères associés au mot « bon » (ce qui va assez étroitement ensemble) : c’est dans cette partie, puis dans la conclusion une dernière fois, je vous le disais un peu plus haut, qu’il faut donner tout son sens à la phrase en amenant les réserves ou précisions utiles à sa pleine compréhension, notamment ici sur le mot « bon » et les jugements portés.

N’oubliez pas enfin de ménager des transitions entre grandes parties, pour les relier entre elles, et montrer le fil conducteur de votre réflexion, et enfin d’illustrer précisément, bref d’apporter une réponse précis et détaillée au sujet. Au-delà du plan, c’est vraiment ce que l’on jugera avec votre capacité à argumenter et vous exprimer clairement, susciter l’adhésion.

Bon courage pour la suite de ce travail.
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