en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Dissertation

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 17/02/2008 - Question simple
                
Bonjour,

Suite aux précisions que vous avez apportées, ce que je vous propose, c’est de commencer par une approche méthodologique de la dissertation en général et de ce sujet en particulier.

La première des choses à faire est de définir les mots du sujet, et de trouver le sens précis du sujet, ainsi que ses limites : les différentes facettes, ce qui fait partie du sujet, ce qui n’en fait pas partie. C’est aussi l’occasion de commencer à aborder quelques idées. Commençons par « fiction » qui s’oppose ici en fait exactement à « réalité » : d’un côté, nous avons la vraie vie, celle que l’on vit tous les jours, et les conclusions que l’on peut en tirer par nous-mêmes ; de l’autre côté, les histoires inventées et les conclusions qu’en tirent pour nous les écrivains. Une première question se pose alors : quelle est la limite entre les deux ? dans les romans de fiction, n’y a-t-il pas souvent, tout le temps du vécu derrière, une inspiration réelle, vraie ou réaliste ? car il faut aussi s’interroger sur la différence entre ce qui est arrivé vraiment et ce qui en toute logique aurait aussi pu arrivé ainsi. Il faut donc poser ce problème dès l’introduction par la définition des thèmes, mais sans le résoudre bien sûr, ce sera le rôle du développement. Mais vous voyez dès maintenant que va se poser un problème de définition de la fiction et que le pouvoir de la fiction dans les romans dépendra aussi assez grandement du lien avec le réalisme et la réalité des choses. Il faut donc ensuite définir « réalité ». Je vous conseille de toujours repartir des définitions de base des mots, type dictionnaire, et ensuite d’appliquer au contexte (ici celui des romans), quitte à prendre quelques exemples pour vous aider. Dans le même genre d’idées toujours, il faut ensuite définir le roman, et encore une fois commencer à se pencher sur ce lien avec le réalisme et la réalité.

L’expression importante et complémentaire est ensuite « permette de mieux comprendre le monde ». Cela veut dire que le roman, peut donner des pistes de réflexion, mais aussi des conseils, des pistes. On est donc à la fois dans la réflexion et dans le concret, ce qui peut être appliqué au quotidien. « mieux comprendre le monde » c’est à tout à la fois, réussir à s’y positionner, à identifier les évolutions, à juger les faits et se faire un avis, être capable d’interagir et de se positionner concrètement dans ce monde etc. Vous voyez que là aussi on ne peut rien construire avant d’avoir défini précisément de quoi il retourne, et en fait, la réponse que vous allez pouvoir apporter dans le développement dépend en grande partie de ce que vous avez défini au départ ! C’est pour cela qu’il est important de bien préciser les choses dès le départ afin de n’oublier aucun aspect. La question au final est donc de savoir si la fiction des romans permet (ou non, et dans ce cas à la place de quoi ? la réalité elle-même d’abord sûrement) de mieux comprendre le monde qui nous entoure. La formulation est « pensez-vous ? », ce qui veut dire qu’il va falloir discuter, c’est-à-dire à la fois défendre ce point de vue de façon argumentée, mais aussi aller dans l’autre sens, étudier les arguments en défaveur etc. Il faut donc confronter les points de vue pour aboutir au final à une réponse précise et plus personnelle, spécifique par rapport à la question initiale : il s’agira de donner une lecture précise de la pensée de départ, en disant pourquoi elle est vraie et apportant quelques éléments qui la précisent et permettent de la comprendre véritablement.

Dans votre introduction, vous devez adopter le plan classique suivant :
- amener le sujet à partir d’une idée plus générale (sur le rôle de l’art ou la littérature dans les sociétés humaines par exemple) ;
- définir précisément les mots du sujet pour dessiner les contours précis du sujet à traiter, à la manière de ce que nous avons amorcer ci-dessus ;
- la problématique, sous forme de question (ici elle est claire, puisque donnée directement dans le sujet) ;
- annoncer le plan (les grandes parties), nous allons y revenir.

Passons donc au plan après la présentation de ces éléments de fond et de méthode qui doivent vous aider à orienter et préciser votre réflexion. Dans ce type de prestation, il n’est pas prévu que nous vous fournissions un plan détaillé avec introduction et conclusion rédigées. Nous allons donc voir comment construire un plan. Tout d’abord, n’oubliez pas que le plan n’est pas une finalité en soit et qu’on juge avant tout votre réflexion ; le plan doit donc être vu comme un moyen efficace qui permette de couvrir tout le champ d’étude et d’amener logiquement, efficacement et simplement les idées que vous voulez développer. Il existe donc un certain nombre de types de plans, sur lesquels il est toujours bon de revenir avant de se lancer dans la détermination d’un plan plus original. Souvent ils sont des bases de réflexion intéressantes. Ici, par exemple, le plan dialectique (thèse/antithèse/synthèse semble tout indiqué). Il vous permet en effet de traiter tous les points de vue de façon assez aisée et efficace. Il faut également toujours commencer par l’opinion qui paraît la plus vraisemblable ou naturelle dans l’opinion commune, pour aller toujours vers le plus précis, le plus fin en dernier lieu. Par exemple :

1) la fiction dans les romans ne permet pas de mieux comprendre le monde
2) si, la fiction permet de mieux comprendre le monde
3) (synthèse) : la fiction est une des façons, néanmoins efficace, de mieux comprendre le monde qui nous entoure

Pour chaque partie, vous devez ensuite dégager des sous-parties, sans oublier de ménager des transitions entre grandes parties (dire comment on passe de l’un à l’autre logiquement et dans le raisonnement). Quelques idées pour construire ces sous-parties (n’oubliez pas de vous appuyer sur des exemples de romans précis bien sûr) :

1) les romans sont par nature très éloignés de la réalité car leurs auteurs (syndrome de l’artiste le sont) et que le lecteur ne lit pas un roman pour qu’on lui raconte sa vie quotidienne (préfère rêver) ; cela nécessite aussi une analyse qui n’est pas assez claire dans les romans : on a des éléments, mais il faut aller chercher loin souvent pour en tirer les éléments d’apprentissage souhaités ; pour nous aider, la seule fiction ne suffit pas, par définition, il nous faut pouvoir faire le lien avec la réalité ; ce qui est dans un monde fictif ne l’est pas forcément dans le réel etc.

2) la fiction est une aide car tout d’abord il est plus simple de réfléchir, expérimenter, se projeter dans la fiction : tout est permis, tout est pus simple : les échos rendus possibles par les romans dans nos esprits se font à la lecture même du roman, mais il y aussi des restes, des choses qui perdurent : on peut confronter cela à l’expérience, mais aussi garder des choses en mémoire pour comparaison lorsque d’autres choses surviennent ; c’est un peu comme si on profiter de l’expérience des autres, et tout paraît plus simple car l’écrivain a simplifié le contexte, rendu les choses claires etc.

3) finalement, la fiction est un bon complément, un aspect de notre compréhension du monde, à condition que la fiction soit tout de même basée sur un minimum de réalisme (quoique !) et qu’elle puisse faire écho à des choses véritables ; elle est un élément parmi d’autres, il nous faut également une sorte de « décodeur » pour faire le lien. La fiction n’est pas non plus utile qu’en elle-même, elle est utile par rapport aux échos qu’elle a dans le réel et tout ce qu’il y autour dans le roman : mise en perspective, commentaires et analyses de l’auteur etc. Ce n’est pas la fiction pure au sens de l’histoire en elle-même qui nous aide dans cette compréhension, mais les autres éléments attenants, le contexte de lecture et ce que cela implique etc.

Pour la conclusion, vous devez faire un bilan de votre réflexion jusqu’à la réponse finale, et éventuellement ouvrir rapidement sur un sujet assez proche.

Nous avons balayé les principaux points de ce sujet et les éléments méthodologiques de base de ce type d’exercice ; en espérant que cela vous a éclairé. Une fois votre devoir rédigé, vous pourrez nous le soumettre si vous le souhaitez dans une question de « correction » pour obtenir un avis personnalisé sur les arguments, le plan etc.

Bon courage
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