en une : Le lexique de français

Corrigé d'un écrit d'invention

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 30/12/2007 - correction
                
 Corrigé d'un écrit d'inventi revenir au plandocs
   Imaginez la réponse de l'homm lire   
  Bonjour, Dans le cadre des lire 
Bonjour,

Dans le cadre des prestations proposées ici, nous allons comment analyser le sujet et construire une rédaction possible, du point de vue du fond comme de la forme. Je vous donnerai ensuite quelques indications pour répondre à la question sur le corpus.

Premier point, vous devez rédiger un plaidoyer et l’énoncé vous donne déjà quelques clefs importantes : le texte de départ qui vous est donné est un réquisitoire, c’est-à-dire un discours du ministère public, qui pour défendre l’intérêt commun, se fait polémique, « en rajoute », cherche à convaincre les juges du caractère néfaste de l’accusé, que celui-ci mérite bien la peine que le ministère public veut lui voir infliger. Il est donc polémique, accusateur et simplificateur même à souhait dans son discours. Au contraire, le déployer que vous allez rédiger est prononcé par l’accusé ; ce discours a donc pour but de convaincre de l’innocence du prévenu et de chercher une peine moindre voire une non condamnation. Un double registre est alors utilisé : la dénonciation des faits et des arguments bien sûr, sur un registre argumentatif, mais aussi un registre persuasif, lyrique, pour apitoyer le jury, le faire pencher du côté de l’accusé, en jouant au besoin sur les sentiments, le transfert etc. bref des choses moins rationnelles mais qui vont toucher directement les personnes.

Votre texte doit donc se composer d’un introduction brève qui amène l’argumentation (dire que c’est une réponse au réquisitoire du procureur et que l’on va voir en quoi cela est faux) et se termine par une exhortation (on parle souvent « d’envolée lyrique », même chez les avocats, un dernier cri du c½ur, fort et douloureux pour presque supplier les juges de l’acquitter). N’oubliez pas qu’il est accusé d’être homme, c’est un premier point, et surtout on propose la condamnation à mort à cause de cette condition humaine : le procureur montre rapidement au début, avec un discours pseudo scientifique (allure de démonstration, relations logiques de cause à effet) qu’il s’agit d’un homme et fait ensuite un vrai procès de l’espèce humaine : voyez tous les arguments fournis ; mais tous vont dans le même sens : de par sa nature, ses actes, sa façon de faire et de penser, l’homme est néfaste à l’animal et il doit être pour cela supprimé (on parle d’erreur de la nature à réparer, la nature devant donc accepter pour du coup cette mise à mort). Le corps de votre écriture d’invention doit alors réfuter ce qui a été puis développer sa propre thèse ; c’est comme cela que font classiquement les avocats : on réfute tout d’abord ce qu’a dit la partie adverse, puis on amène ses propres hypothèses et théories que l’on démontre à son tour. Vous avez donc ici vos deux parties principales, entre introduction et conclusion. L’énoncé vous donne des pistes pour savoir comment les conduire plus précisément : il vous dit que ce plaidoyer doit être un plaidoyer pour l’humanité. Cela veut dire qu’on va se concentrer sur la deuxième partie des accusations formulées : on accepte l’état humain, quelque soit la façon dont cela a été prouvé, et on se concentre sur la façon dont il faut considérer l’être humain : non, l’homme n’est pas néfaste pour les animaux et pour la Terre toute entière, au contraire ; il faut être pour l’humanité, c’est ce que va nous montrer l’accuser. Cela donne donc en terme de plan possible pour cette rédaction :

Introduction : adresse aux jurés, transition avec le discours précédent, annonce du point de vue défendu.

1ère partie : réfutation des arguments donnés auparavant : non l’homme n’est pas néfaste (par exemple : oui, l’homme mange des animaux, mais la perdrix elle-même peut manger des vers par exemple ; nous sommes dans une chaîne alimentaire où chacun a son rôle et les animaux sont aussi parfois les prédateurs ; parfois même, l’homme tue pour manger justement les prédateurs de telle autre espèce etc. Il ne faut pas hésiter à donner des exemples très précis : pour le vers mangé par la perdrix, c’est aussi dramatique que pour la perdrix mangée par l’homme : on est dans le registre lyrique, on dramatise, on apitoie, on minimise sa propre faute etc. Il faut absolument utiliser abondamment ce registre ici) ; le mieux est de reprendre les arguments du réquisitoire et de retenir les principaux pour les classer en deux ou trois grandes catégories qui seront réfutées précisément, exemples à l’appui.

2ème partie : théorie propre de l’accusé : plaidoyer à proprement parler pour l’humanité (car apport d’idées nouvelles, pas simple réfutation, mais la première partie a bien préparé et fait bien partie de ce plaidoyer) : on montre que l’humanité est à défendre car elle est grande et noble et peut bien apporter quelque chose à la nature et aux animaux : protection, progrès, facultés qui permettent véritablement la réflexion, et donc la compréhension de ce qui se passe chez les animaux … Il vous faut trouver des arguments qui défendent la grandeur de l’humanité tout en insistant sur les points positifs pouvant être amenés par l’homme : protection, « confort » dans le cadre des domestications par exemple, influence sur la Terre grâce à sa réflexion (à tourner de façon à ne pas laisser planer le doute que cette faculté peut être utilisée à moins bon escient bien sûr !). L’humanité doit ici être présentée comme pure, positive, rassurante. Il faut autant que faire se peut essayer de développer des idées autres, en quelque sorte complémentaires à celle vues en première partie.

Conclusion : enfin, résumé, dernière exhorte, envolée lyrique comme je le disais (interjections, apostrophes aux jurés, exclamations etc.) pour toucher et persuader une dernière fois les jurés donc.

Voilà donc pour une analyse du sujet, ce qu’il faut faire et ne pas faire, et une construction possible pour ce sujet. Le piège de l’écriture d’invention est de rester trop dans le narratif : vous devez produire un texte sous une forme bien déterminée (poème, scène de théâtre, ici plaidoyer romanesque), en en respectant les règles, mais toujours argumenter, illustrer pour bien atteindre le but poursuivi.

Une fois que vous aurez rédigé votre devoir, vous pourrez, si vous le souhaitez, le soumettre dans une nouvelle question de type « correction » pour obtenir un avis personnalisé dessus, avec annotations et commentaires. Je passe à présent à la question sur le corpus.

Il vous est en fait demander d’identifier pour chacun des trois textes quelle est la forme littéraire utilisée pour convaincre le lecteur : quel type de texte, quel registre, sous quelle forme etc. Chacun de ces textes présente des spécificités de forme, mais ces différentes tactiques ont toutes le même but : convaincre ; simplement, les auteurs ne se sont pas contentés de simples essais argumentatifs classiques, ils ont cherché d’autres façons littéraires de poursuivre le même but. Voyons quelques pistes pour aborder l’étude de chaque texte sous cet angle (c’est le premier travail à réaliser : répondre séparément à la question pour chaque extrait) :

- texte 1 : l’auteur utilise les règles apparemment classiques du roman habituel : intrigues, protagonistes, dénouements, dialogues etc. mais il fait des animaux non seulement un thème majeur du roman mais des personnages à part entière en leur donnant la parole. La spécificité de cette ½uvre est donc de personnifier ceux qui sont centre des problématiques abordées : apparence de roman normal, à la différence près que les animaux prennent la parole pour mieux exprimer les problèmes qui leur sont liés ;

- texte 2 : il s’agit d’une lettre, mais dont toute la spécificité repose sur la personnalité de l’émetteur et du destinataire : ils parlent de choses, de pays, de personnes, de coutumes qui leur sont totalement inconnues : ils sont donc dans l’étonnement permanent, ce qui entraîne un certain décalage ; ils ont en effet des analyses de premier niveau, disent les choses naturellement, complètement vues de l’extérieur et ce décalage créent rire et réflexion chez le lecteur, qui fait partie des personnages ainsi décrits et scrutés par ces sortes d’extra-terrestres sans concession ; la spécificité de l’½uvre est de proposer au lecteur une lecture de son quotidien et de sa société par des yeux extérieurs, à travers des échanges qui lui sont totalement étrangers et son habituel point de vue sur ce qu’il vit et connaît n’intervient pas ;

- texte 3 : on est dans le roman de science-fiction, futuriste ; il y a un décalage spatio-temporel par rapport à nos références ; malgré cela, le style est assez bref, habituel des romans plus classiques et réalistes : cette situation irréelle et futuriste est traitée sur le ton de faits plus anodins et contemporains ; toute la spécificité de l’extrait vient du décalage des deux et de l’effet ainsi produit.

Pour répondre à cette question, vous devez donc répondre à la question « comment l’auteur cherche-t-il à convaincre dans cette ½uvre ? en utilisant quels moyens narratifs, quelle forme d’½uvre ? ». Ensuite, après cette réponse unitaire, vous pouvez rapidement comparer les trois, tout en précisant bien que c’est le même but – démontrer une thèse et en convaincre le lecteur – qui est poursuivi, pour montrer que des stratégies différentes sont mises en ½uvre dans ce but. La stratégie argumentative différente vient de la forme (lettre, discours etc.), des aspects narratifs et de forme (narrateur, faits décrits, lexique, irréalités éventuelles etc.). La réponse (première partie de sujet de type Bac) doit être de l’ordre d’une page environ (4 points sur 20 contre 16 au second sujet).

J’espère vous avoir éclairé sur ces deux exercices, tant du point de vue du fond que de la forme à suivre, et vous souhaite un bon travail.
Documents attachés :    aucun document joint.