en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Commentaire composé molière

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 21/12/2007 - Question simple
                
Bonjour,

Par rapport à votre sujet et suite à votre sujet, je vous propose donc de voir comment construire un plan de commentaire en l’axant sur les types de comique comme précisé plus spécifiquement.

Tout d’abord, comme c’est votre premier commentaire de ce type, quelques points importants de méthode : votre commentaire doit proposer une lecture exhaustive du texte à travers deux ou trois axes organisés et progressifs, mis dans un ordre logique (toujours du plus général et évident, global, au plus précis, complexe, à l’intérieur même des parties également, comme dans une dissertation). Vous devez également sans cesse associer étroitement fond et forme : vous devez repérer les indices stylistiques (emploi des temps, figures de style comme les métaphores, rimes éventuellement etc.) et ensuite en proposer une interprétation en terme de fond (pourquoi cette figure de style ? que montre-t-elle ?). Pour allier ces deux objectifs, vous devez citer le texte entre guillemets dans votre rédaction, directement dans vos phrases, morceaux par morceaux ; à la fin du commentaire, vous devrez avoir chaque phrase au moins une fois. Et dès que vous citez un passage, vous devez aussitôt l’interpréter, étudier les indices de style pour dégager le message de l’auteur. Vos axes de lecture doivent donc permettre d’étudier le texte sous un certain angle à chaque fois, angle permettant d’aborder fond et forme en même temps. Vous devez également ménager des transitions entre axes : on résume brièvement ce qui précède puis on explique comment on passe logiquement à la partie suivante.

Pour votre introduction, vous devez adopter l’organisation suivante :
- situer le passage dans l’½uvre effectivement (c’est également très important, car souvent ce sont les actions des pages précédentes qui permettent de comprendre totalement le texte proposé et d’éviter les contresens par rapport à ce qui s’est dit avant ; par exemple, un comique de répétition ne peut être que bien compris, voire tout simplement repéré que si l’on a compris ce qui s’est passé avant et en quoi cela devient comique ; ne négligez pas cette phase de mise en perspective du passage dans l’½uvre : cela évite les gros contresens et peut vous donner des idées de points à développer, notamment en regardant comment les thèmes majeurs de l’½uvre, comme la dénonciation de telle ou telle chose, sont abordés dans ce passage. Il est donc également intéressant dans ce point d’introduction de situer le texte par rapport à l’enjeu de l’½uvre : sa place dans l’action globale, son rôle dans le passage de messages etc. : est-ce un passage clef, un tournant ? un moment moins narratif et plus centré sur un message particulier ? etc.) ;
- vous pouvez aussi donner rapidement le plan éventuel du passage (pas toujours évident, car les textes à commenter sont souvent courts et assez concentrés autour d’une unité d’action très précise) ;
- annoncer votre plan, c’est-à-dire vos axes.
Votre idée d’introduction est donc bonne, mais il vous faudra l’étoffer un peu ; c’est aussi la première impression du correcteur, il faut donc éviter l’introduction trop brève, sans analyse, qui fait vraiment passage obligé sans valeur ajoutée. En conclusion, vous ferez le bilan de votre lecture bien sûr et pourrez vous projeter rapidement sur la suite de l’½uvre : que va-t-il se passer après ? en quoi ce passage était-il déterminant dans ce cadre ? etc.

Passons à présent au plan. Un axe peut être l’étude d’une action très précise, l’étude d’un personnage, d’un caractère etc. Tout est recevable, du moment que c’est structuré et permet de commenter tout le texte. Vu l’indication donné dans le sujet, on peut très bien partir sur les grands types de comique comme structuration du plan : vous identifiez trois grands types de comique, du plus global au plus précis, et dans chaque partie, cela vous permet de commenter plusieurs passages du texte sans problème ; en effet, dans ce passage, chaque groupe de répliques peut être analysé à partir d’un type de comique. L’avantage est que l’étude du type de comique est une étude de forme et que derrière, vous pouvez toujours étudier l’effet produit, le pourquoi de ce comique, et ainsi vous êtes tout à fait dans la démarche d’allier fond et forme. L’avantage de ce type de plan dans le cadre de premier commentaire pour vous est je pense que vous allez pouvoir allier fond et forme facilement, car vous devez avoir vu en cours comment interpréter les types de comique, et que vous n’aurez alors qu’à vous concentrer sur le fait que par ce biais, vous ayez malgré tout commenté et cité tout le texte. Toutefois, il y aura bien sûr d’autres indices à étudier en parallèle (notamment, la structure des répliques, rimes, tirades etc. comme on le ferait pour une poésie, ou de manière générale tout ce qui est en vers).

Pour finaliser ce plan, réfléchissez à chaque type de comique que vous connaissez et essayez de voir comment cela transparaît dans votre extrait. A priori, je vois quatre grands types de comique : de geste, de caractère, de situation et de mots. Le comique de caractère va devoir s’étudier dans la comparaison des deux types de caractère et personnalités en présence : le maître et ses deux valets. Vous pourrez donc étudier les deux types de caractère et ce qui est comique, ainsi qu’au passage les relations maître / valet dans ce cas précis ; vous avez peut-être étudié ce thème par ailleurs, il y a quelques points qui reviennent dans beaucoup de pièces de l’époque, cela peut vous donner des idées. Si ce n’est pas le cas, regardez sur Internet par exemple, ce thème était au programme du Bac de français il y a quelques années, beaucoup d’archives et de d’études sur le sujet subsistent. Vous pouvez aussi étudier le comique de situation : il repose sur ce qui s’est passé avant, notamment la confusion entre M. de la Rouille et Arnolphe, la cache de l’amant etc. : regardez les implications dans cette scène, voyez comment cela se répercute, comment il y est fait écho pour faire rire le spectateur qui lui a déjà vu tout le reste de la pièce. Très souvent, ce type de comique est aussi basé sur des situations de quiproquo (comme dans la pièce, la confusion des deux personnages pour Horace). Les guillemets que vous signalez permettent à Arnolphe effectivement de jouer un autre personnage : en fait, il entraîne ses serviteurs en se faisant passer pour l’amant et leur tenant son possible discours pour voir comment ils réagissent et être sûr qu’ils ne vont pas se laisser amadouer, même par l’argent (ce qui n’est pas gagné ici !). Ce simulacre de mise en situation est partagé entre le comique de situation et ceux de geste et comique par exemple (voyez les interjections, le geste de la main tendue avec de l’argent et son acceptation ou non, par Georgette notamment etc.). Ces deux derniers types de comique sont très liés ici, il faudra donc sûrement les étudier de front.

Une fois chaque type de comique précisément étudié avec tous les autres indices stylistiques mis en parallèle, il faut organiser les axes ; par rapport à tout ce que nous avons dit auparavant, on peut s’orienter vers ce type de plan :

1) le comique de situation : c’est le point le plus général car il est transverse à tout le passage : on assiste ici à l’entraînement des valets et le comique de situation repose sur toute cette action ; on part donc du général et facilement visible ;

2) ensuite, autre point visible et assez global, passé l’appréhension du contexte et du déroulement, en entrant un peu plus dans le détail de certaines répliques : le comique de caractère (deux types pour trois personnages, cf. ci-dessus) ;

3) enfin, en entrant dans le détail précis de certaines tirades : comique de geste et de mots, déjà souvent plus subtil à interpréter, car moins global.

Enfin, n’oublions de considérer quand même bien sûr tous les autres indices, plus éloignés des types de comique et de ménager des transitions : l’étape de proposition d’argent par Arnolphe alias l’amant peut être le dernier point du comique de caractère avec l’hésitation de Georgette par exemple et cela peut vous permettre d’enchaîner sur geste et mots avec les paroles des deux valets et l’interprétation des gestes faits à ce moment-là (main tendue, geste de recul etc.).

Voilà donc pour un plan possible, à vous de l’adapter en fonction de votre propre étude du passage. Et bien sûr, n’oubliez pas les habituelles consignes de forme : soignez style et orthographe, soyez progressif dans vos explications etc.

J’espère que la méthode du commentaire composé est maintenant plus claire pour vous et que vous êtes armé pour ce premier commentaire, mais il n’y a pas de raison. Acceptez d’y passer un peu de temps pour vous confronter aux vrais problèmes de l’exercice et vous verrez que ce sera un temps précieux de gagner pour la suite, que vous progresserez ensuite de commentaire en commentaire et vous approprierez la méthode, clef du succès de ce genre de devoir.

Je vous souhaite donc un bon travail … et de bonnes fêtes !
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