en une : Sujet : causes de la crise de 1929

Dissertation

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 24/11/2007 - Question simple
                
Bonjour,

Dans le cadre des prestations offertes ici, je vous propose de voir comment comprendre et analyser ce sujet, puis commencer à construire un plan. Une fois celui-ci construit de façon détaillé, voire votre devoir rédigé, vous pourrez ensuite soumettre ces éléments dans une question de type « correction » pour obtenir un avis personnalisé dessus.

L’important est tout d’abord d’expliquer la phrase de Jacques Lassalle : « c’est ce qui est le plus drôle qui est le plus profond ». Il faut donc commencer par s’interroger sur la définition des mots utilisés et la signification de la phrase. « Drôle » est à prendre au sens général de « qui fait sourire », par opposition à tout ce qui est triste, qui fait pleurer, il s’agit de tout ce qui divertit, de ce qui finalement paraît léger au premier abord, permet d’oublier un peu les choses tristes. « Profond » renvoie quant à lui à la notion de message, de leçon, à l’un des rôles traditionnellement attribué au théâtre : faire réfléchir le spectateur, le faire évoluer sur certains points, dénoncer des situations, amener les gens à se poser des questions, se remettre en question, se faire leur propre opinion. L’opinion de l’auteur va donc quelque part à l’encontre d’une idée basique et répandue : le plus profond, ce qui donne à réfléchir et marque les gens, ce n’est pas forcément ce qui est très officiel, voire triste, dramatique, tragique ; il n’y a pas besoin d’être dans le très sérieux et officiel pour faire passer des messages et parler de choses graves, importantes, fondamentales ; au contraire, nous dit J. Lassalle, c’est le rire qui permet de faire passer les messages forts et d’aborder des thèmes de fond. On voit donc que le devoir devra statuer sur cet avis : le commenter, dire dans quelle mesure il est vrai, dans quelle mesure on peut ne pas être d’accord (le rire n’est pas si efficace que cela dans ce cas, au contraire, il dessert le but poursuivi etc.), mais aussi pourquoi il en est ainsi ? (par exemple, une première idée est que le rire permet de dédramatiser les choses, d’amener les gens, sans qu’ils s’en rendent compte totalement, à aborder le sujet, à y réfléchir tout en rigolant, et les appréhensions ainsi contournées, les gens peuvent aborder le sujet et prendre du recul, par exemple en voyant que ce n’est pas si grave que cela, qu’il faut prendre de la distance ; cela peut aussi les marquer car le risque est synonyme de bon moment dont on se souvient ; ils garderont donc un souvenir de ce sujet et ne le chasseront pas à tout prix de leur mémoire ; ils pourront donc y revenir ensuite et poursuivre leur réflexion etc. Ce sont là des pistes de départ possibles à creuser, pour vous montrer l’orientation que peut prendre la réflexion).

Il faut ensuite remettre cette citation en contexte pour bien en prendre toute la mesure : c’est celle d’un metteur en scène qui propose d’en faire la devise des salles de théâtre. Son idée semble donc s’intéresser avant tout à la mise en scène, au spectateur, aux libertés d’adaptation au passage qui peuvent être un peu prises par rapport au texte initial pour faire passer malgré tout les messages de l’auteur. Mais il sera aussi intéressant de s’interroger justement sur la validité de cette phrase à la fois sur le plan de la lecture et l’écriture d’une pièce de théâtre, et sur le plan du spectacle et de la mise en scène. Car venant d’un metteur en scène, c’est aussi une sorte de slogan qui invite à venir au théâtre tant pour convaincre ce qui veulent rire (les déculpabiliser ?) que ce qui recherche quelque chose de plus sérieux. Il est donc important de bien voir la portée de cette phrase en fonction du rôle de l’auteur et le champ d’application, d’étude de la citation. Il faudra faire un distinguo entre ces deux domaines d’application.

Maintenant que la phrase de l’auteur est explicitée, ainsi que son contexte, que l’on commence à voir de quel type de problèmes il va être question, il faut définir une problématique. A vous de voir quelle formulation vous adoptez en fonction des arguments que vous allez développer, mais elle tournera autour de : « dans quelle mesure peut-on dire avec le metteur en scène J. Lassalle que c’est ce qui est drôle qui est le plus profond ? ». Suivra alors la construction du plan. Le piège dans ce genre de sujet est en fait de n’apporter des éléments qui ne font qu’aller dans le sens de la pensée de l’auteur ; pour vraiment discuter une citation et en prendre toute la mesure, il faut aussi savoir aller dans le sens opposé et discuter les arguments contraires, sinon on jugera souvent qu’il manquera quelque chose à votre démonstration. Vous avez alors schématiquement le choix entre deux manières de procéder :
- soit vous adoptez un plan dans la lignée thèse / antithèse / synthèse : vous dites en quoi on peut être d’accord avec l’auteur, puis vous analysez les critiques pour arriver à une situation médiane, une sorte de nuance de la phrase de départ, motivée par vos analyses précédentes ;
- soit vous recherchez deux ou trois grandes classes d’explications, de justifications à cette phrase (chacune constituant une grande partie) et dans chaque partie, vous analysez le pour et le contre, développez les critiques et statuez dessus immédiatement ;

Je pense que la première solution est certes plus classique mais aussi facile à manier, vous permettant de vous concentrer sur les arguments vraiment. L’important dans une dissertation est d’apporter une réponse construite mais aussi précise et un peu personnelle à la question posée, rien qu’à elle. Il vaut donc mieux faire un peu plus classique et avoir de bons arguments et exemples et apporter au final une vraie lecture de la phrase. A vous de voir ce qui vous convient le mieux, en fonction aussi de vos arguments. Il faudra ensuite construire l’introduction avec amorce du sujet, définition et contexte du sujet, de ses mots-clefs, annonce de la problématique et du plan.

Nous venons de voir ensemble ce qui se cachait en quelque sorte derrière ce sujet et comment aborder la construction du plan et du devoir ; il vous faut à présent développer et chercher arguments et exemples pour alimenter et développer le plan que vous aurez construit.

Bon courage pour la suite de votre travail.
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