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Dissertation : le théâtre

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 07/11/2007 - Question simple
                
Bonjour,

Dans le cadre des prestations de type « question » proposées ici, nous allons voir comment voir comment aborder le sujet et commencer à construire. Vous pourrez ensuite si vous le souhaitez, une fois votre ébauche de plan constituée voire votre devoir rédigé, poser une autre question de type « correction de devoir » dans le cadre de laquelle vous obtiendrez une réponse personnalisée par rapport au travail que vous avez entamé, le but étant bien sûr de vous aider à mener votre réflexion et à vous aiguiller dans celle-ci.

Dans l’immédiat, revenons sur le sujet posé en lui-même. Les mots qu’il faut définir précisément dans la citation et le sujet et relier entre eux sont :
- recréation, à prendre au sens de transformation, de création partielle à partir de choses déjà créées ; ici la recréation, c’est l’adaptation, le changement par rapport aux conditions du moment et au but poursuivi ;
- création, démarche complète et totale, qui part cette fois de zéro complètement ;
- auteur : celui qui écrit le texte ;
- acteur : celui qui déclame le texte, joue la pièce ;
- metteur en scène : celui qui guide les acteurs dans leurs dires et dans leurs jeux, qui les aiguille et adapte au final le texte aux conditions de la représentation en question (public, acteurs, contexte de l’actualité etc.)

Ces définitions sont certes triviales mais pour bien traiter le sujet, il me paraît essentiel d’identifier déjà les trois types d’intervenants dans le processus que l’on étudie : acteur / auteur / metteur en scène et de bien voir le rôle académique, traditionnel, théorique de chacun, puis de voir concrètement, au cours des époques (car des changements surviennent également dans ce domaine), les rôles évoluent, se partagent, parfois se mêlent. D’autre part, il y a deux processus qui sont à étudier ici : la création et la recréation à partir des pièces d’auteur déjà écrites, deux processus parallèles et pas toujours faits au même moment par les mêmes personnes. Il faut également voir comme le suggère Anne Ubersfeld si cette (re)création est destructrice (le sens du message est changé, évolue) ou au contraire juste modifié (mais conservé quand même). Il est essentiel de voir précisément le processus évoqué ici, ses enjeux, ses pourquoi. Ceci bien mis au clair, on peut se pencher sur la problématique. La question à résoudre est : « pourquoi peut-on dire que le metteur en scène ou même l’acteur revisitent, créent quelque chose de nouveau ou recréent à partir de choses existantes lorsqu’ils montent ou jouent une pièce ? ». On constate un phénomène et on se demande « comment ça se fait ? ». A cause de quoi, de qui ceci a-t-il lieu ?

On vous propose de réfléchir pour nourrir votre réflexion face à cette question à quelques points :

- les devoirs et pouvoirs des acteurs et metteurs en scène : le devoir de transmettre le message de la pièce, tel que l’a écrit son auteur : devoir vis-à-vis de la société, participation au rôle socialisateur du théâtre, qui doit susciter tout à la fois réflexion et plaisir ; en parallèle de ces devoirs imposés par la société, la tradition littéraire et les auteurs de théâtre principalement, ils ont un certain pouvoir : ils ont la connaissance et l’expérience pour accomplir au mieux les adaptations et ont donc une marge de man½uvre en fonction de leur propre vision ; parfois tout est clair dans le texte et ils imposent en quelque sorte leurs propres opinions, d’autre fois, ce sont les auteurs qui laissent trop de points imprécis ou le public qui a des attentes bien particulières qui poussent acteurs et metteurs en scène à cette « trahison » apparente ;

- compléter un texte, est-ce le trahir ? a priori, tant que cela va dans le même sens ; le but de l’auteur est de délivrer un message ; à la limite, tous les moyens qui permettent au message d’être délivré encore plus clairement sont bons être utilisés, du moment qu’ils restent dans ce qui est voulu par l’auteur ; ensuite, si l’on dévie trop, et notamment si les moyens deviennent contradictoires avec la pensée de l’auteur, alors là on peut sûrement dire que l’on est dans la trahison ;

- excèdent-ils leurs droits ? cf. réflexion précédente : bien souvent ces droits sont donnés par les auteurs ou le public eux-mêmes ; et parfois c’est l’auteur qui n’a pas été assez clair sans s’en rendre compte, mais encore une fois, son but à lui est la délivrance d’un message, les moyens exacts viennent alors au second plan et ce n’est pas le plus important ;

- illustration ou interprétation ? il y a autant de mises en scène et de « versions » que de représentations ! justement en fonction de tout le contexte de chaque représentation (public, acteurs, contexte de la société etc.) ; on est donc sûrement plus dans l’interprétation, encore une fois parce que le but ultime est la réflexion du public, la communication sur quelques thèmes forts.

La question étant « pourquoi », il faut que chacune de vos trois grandes parties apporte un élément de réponse, un type d’arguments ; il faut aussi que cela soit progressif bien sûr, allant du plus général au plus fin et particulier ; il faut également un ordre logique, avec des transitions qui permettent d’assurer des liens logiques. Il faut que le thème de chaque partie puisse être introduit par « parce », « car ». Il vous trouver trois catégories d’arguments, chacune disant « ce processus de (re)création existe car telle ou telle chose / à cause de telle ou telle catégorie de personnes » etc. Ceci fait, vous aurez trois séries de réponses qui se complèteront.

Je pense en effet que prendre une partie par question est trop vague et comme vous l’avez vu avec les éléments de réponse ci-dessus, il y a de grandes chances que les arguments évoqués se recoupent d’une partie à l’autre. Si vous manquez un peu d’arguments, développez déjà chacune de ces questions et voyez ensuite pour regrouper les arguments entre eux par grand type de raisons. Il vaut mieux quelque chose d’un peu plus court et avec des arguments peut-être moins sophistiqués, mais une réponse construite dont toutes les parties répondent vraiment à la question de base, pourquoi ce processus ? à quoi est-ce dû ? Obligez-vous à former ainsi vos parties et à arriver ainsi à une réponse précise et un peu personnelle, vous y gagnerez beaucoup plus.

En espérant avoir éclairci avec vous l’étendue du sujet et la façon dont construire votre plan, je vous souhaite bon courage.
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