en une : Le lexique de français

Tableau de procedes

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 02/05/2013 - correction
                
Mr Hennebeau, qui avait reculé, pleura. Le désastre n'était pas complet, une berge se rompit, et le canal se versa d'un coup, en une nappe bouillonnante, dans une des gerçures.Il y disparraissait, il y tombait comme une cataracte dans une vallée profonde. La mine buvait cette riviere, l'innondation maintenant submergeait les galeries pour des années. Bientôt, le cratère s'emplit, un lac d'eau boueuse occupa la place où était naguère le Voreux, pareil à ces lacs sous lesquels dorment des villes maudites. Un silence terrrifié s'était fait, on n'entendait plus que la chute de cette eau, ronflant dans les entrailles de la terre.

-La mine buvait cette rivière : Nous pouvons voir là une métaphore animalière de la mine. Cela ramène la mine à un monstre anthropophage qui détruit la masse des hommes. Vous pouvez notamment dire que cette métaphore est filée dans tout le roman, et que donc, cet effet ce passage s’inscrit parfaitement dans la volonté de zola.

- un lac d'eau boueuse occupa la place où était naguère le Voreux, pareil à ces lacs sous lesquels dorment des villes maudites : Il s’agit là d’une comparaison et non plus d’une métaphore car la relation est claire et explicite entre les deux concepts : Le Voreux et les villes maudites. Zola utilise cela pour donner une image plus marquante et plus percutante à sa description.
-il y tombait comme une cataracte dans une vallée profonde : Cet extrait peut également s’apparenter à une hyperbole.
- on n'entendait plus que la chute de cette eau, ronflant dans les entrailles de la terre. : voici la une personnification, toujours sous le thème de l’animalité. La mine y est toujours apparentée à une bête anthropophage, maintenant rassasiée et ronflant comme après un bon repas.
- Il y disparaissait, il y tombait comme une cataracte dans une vallée profonde : Nous pouvons y voir là une gradation. La gradation est une figure d’intensité. C’est la coordination de plusieurs mots de forces croissantes dont le dernier est souvent hyperbolique.
- dans une des gerçures : Voici une citation qui peut regrouper plusieurs figures de style. Tout d’abord personnification. Le terme de gerçure est employé pour parler d’une crevasse dans la peau. Il s’agit de la mine, on cherche donc à comparer la mine à un animal blessé. Et c’est par cette blessure que va rentrer ce qui va la tuer définitivement.
-Toujours le même extrait, on peut y voir une métonymie. Il s’agit de désigner un tout par une partie. On désigne l’animal anthropophage qu’est la mine par sa gerçure.
-Un silence terrifié : Voici là une figure de style très classique : on peut l’apparenter à un oxymore. L’oxymore consiste à juxtaposer deux termes dont l’association est inattendue. Ici le silence et la terreur. Cela vient appuyer l’ambiance étrange et ambiguë de la scène. D’un part la terreur car on assiste à une scène d’effroi (inondation du puits et catastrophe) d’autre part le silence car la fin de l’exploitation.
- ronflant dans les entrailles de la terre. : On peut parler là d’allitération. On retrouve la sonorité r dans cette phrase : ce qui évoque évidemment le ronflement la mine.
- Nous pouvons voir cet extrait comme une hypotypose : c’est une figure de style consistant en une description réaliste, animée et frappante de la scène dont on veut donner une représentation imagée et comme vécue à l'instant de son expression.
Zola ne reste pas au simple fait de l‘inondation du puits mais va beaucoup plus loin en le décrivant par des images successives.
L’hypotypose est un effet macrostructural. Contrairement aux autres figures de style elle peut correspondre à plusieurs phrases, un passage, voire même plusieurs pages. Zola est coutumier de cet usage. Il l’utilise également pour décrire l’alambic dans l’assommoir, un autre roman de la même série des Rougon macquart.
Il nous donne ainsi à voir la scène et non plus seulement à en rester au fait. Les images, métaphores, comparaisons, métonymies sont utilisées pour servir la description de Zola et s’intègrent à l’hypotypose.
-La réification (cela consiste à transformer ou à transposer une abstraction en un objet concret) : Le concept abstrait du monde de Hennebeau qui s’écroule est matérialisé par l’inondation de son puits. Tout s’écroule et est détruit.

Voici donc des pistes pour commencer votre réflexion. Cela n’est cependant pas une réponse définitive et la recherche peut très certainement être affinée pour trouver des figures de style plus pertinentes. D’une part avec le sens général du texte, d’autre part avec ce que le professeur a sûrement du évoquer durant ses cours. Le mieux est de reprendre les cours du professeur et de regarder les exemples en cherchant à les adapter à cet extrait.
Pour vous aider vous avez cependant ces exemples et des idées générales de ce que fait Zola habituellement. A titre d’exemple : l’évocation animalière récurrente, l’usage d’hypotypose …
J’espère que cela vous aidera à mieux comprendre les figures de style et à appréhender l’exercice qu’il vous est donné à faire. Concrètement les auteurs utilisent des méthodes (figures de style) pour donner du sens et du poids à une idée qu’ils désirent nous faire passer.

Bon courage.

Cordialement.
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