en une : Le lexique de français

L'autobiographie

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 15/05/2010 - correction
                
Bonjour je vous joint ci dessous le travail que j'ai réalisé afin que vous puissiez m'aider ainsi que le texte.

Voici les questions auxquelles j'ai répondu :

1) Relevez les marques de l'autobiographie?

2 ) Distinguez les deux parties de ce texte en vous aidant de la situation d'énonciation et de la typographie.

3) Opposez le portrait que Colette fait de sa mère et ce qu'elle dit d'elle même. Quelles sont les ressemblances et les oppositions des deux femmes? Laquelle est présentée le plus favorablement?

1) Les marques de l'autobiographie sont :

"Je n'accepterai pas votre aimable invitation "

" m'a donné"

" mes remerciements sincères"

" ma mère"

" Je me sens inférieure"

2) Les deux parties de ce texte sont :

La première partie est écrite en italique. C'est Colette qui parle et la seconde est écrite en romain.

Colette parle à un homme afin d'aller passer des vacances chez sa fille
Dans la deuxième partie elle parle aux lecteurs.

3) Colette se sent inférieure face aux autres gens. "Je eme sens inférieure à tout ce qui m'entoure, menacée par ma propre médiocrité ".

Sa mère est gentille, elle ouvre sa porte à des gens dans le besoin.

Elle présente sa mère plus favorablement.


Voici le texte :

Monsieur

« Vous me demandez de venir passer une huitaine de jours chez vous, c’est-à-dire auprès de ma fille que j’adore. Vous qui vivez auprès d’elle, vous savez combien je la vois rarement, combien sa présence m’enchante, et je suis touchée que vous m’invitiez à venir la voir. Pourtant je n’accepterai pas votre aimable invitation, du moins pas maintenant. Voici pourquoi : mon cactus rose va probablement fleurir. C’est une plante très rare que l’on m’a donnée, et qui, m’a-t-on dit, ne fleurit sous nos climats que tous les quatre ans. Or, je suis déjà une très vieille femme, et, si je m’absentais pendant que mon cactus rose va fleurir, je suis certaine de ne pas le voir refleurir une autre fois… »
Veuillez donc accepter, Monsieur, avec mes remerciements sincères, l’expression de mes sentiments distingués et de mon regret. »

Ce billet signé « Sidonie Colette, née Landoy », fut écrit par ma mère à l’un de mes maris, le second. L’année d’après, elle mourait, âgée de soixante-dix-sept ans.
Au cours des heures où je me sens inférieure à tout ce qui m’entoure, menacée par ma propre médiocrité, effrayée de découvrir qu’un muscle perd sa vigueur, un désir sa force, une douleur la trempe affilée de son tranchant, je puis pourtant me redresser et me dire : « Je suis la fille de celle qui écrivit cette lettre, - cette lettre et tant d’autres, que j’ai gardées. Celle-ci, en dix lignes, m’enseigne qu’à soixante-seize ans elle projetait et entreprenait des voyages, mais que l’éclosion possible, l’attente d’une fleur tropicale suspendait tout et faisait silence même dans son c½ur destiné à l’amour. Je suis la fille d’une femme qui, dans un petit pays honteux, avare et resserré, ouvrit sa maison villageoise aux chats errants, aux chemineaux et aux servantes enceintes. Je suis la fille d’une femme qui, vingt fois désespérée de manquer d’argent pour autrui, courut sous la neige fouettée de vent crier de porte en porte, chez les riches, qu’un enfant , près d’un âtre indigent, venait de naître sans langes, nu sur de défaillantes mains nues…
Puissé-je ne jamais oublier que je suis la fille d’une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d’un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle-même d’éclore, infatigablement pendant trois-quarts de siècle… »

Colette, La Naissance du jour, Flammarion, 1984
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