en une : Sujet : causes de la crise de 1929

La grandeur du héros

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Bonjour

Vous avez fait un travail subtil de lecture et d'analyse des termes du sujet, et toutes vos remarques sont intéressantes. Cependant, il me semble que si vous n'arrivez pas à organiser ces idées, c'est que vous séparez dans votre réflexion ce que le sujet vous impose de réunir. Il n'est pas question en effet de traiter ni du héros tragique pour lui-même, ni du succès pour lui-même, ni de la grandeur, mais bien des liens entre ces notions. Il ne faut donc pas les approfondir séparément, mais formuler une problématique qui puisse vous permettre de les tenir ensemble.
Décomposons donc l'assertion :

"Dans quelle mesure..." cela vous invite bien sûr à ne pas répondre oui ou non, vrai ou faux, mais à préciser ce qu'il y a de juste, et ce qu'il peut y avoir d'excessif, dans la proposition qui suit ;

"le succès est nécessaire à la grandeur du héros" : logiquement, cette assertion veut dire s'il n'y a pas de succès, il n'y a pas de grandeur du héros (sous-entendu, héros tragique, puisque votre réflexion est circonscrite par la suite du sujet à la tragédie classique.

Or on a du mal à comprendre ce que cela peut vouloir dire. En effet, la tragédie n'est-elle pas le spectacle d'un échec inévitable ? Le héros tragique ne tire-t-il pas plutôt sa grandeur de sa résistance désespérée à un échec qu'il voit et qu'il ne peut éviter ? D'un autre auteur classique, on trouve l'affirmation opposée : "Qui n'a échoué en rien ne saurait être grand. L'échec est la pierre de touche de la grandeur."
Brittannicus est d'ailleurs un pièce où tout le monde échoue. Aggripine échoue. Néron échoue. brittannicus échoue. N'y aurait-il alors aucune grandeur dans ces héros ?
La question est sensiblement différente chez Corneille. Il y a rupture, en ce sens, entre la vision de la grandeur chez Corneille et chez Racine, dans le premier dix-septième siècle et le second. Ce sujet vous incite ainsi à comparer deux formes de tragédie, sachant que ce qu'on appelle tragédie classique ne désigne précisément que les pièces de Racine.

A ce niveau de réflexion (mais il reste encore beaucoup de travail) on pourrait donc essayer de formuler le problème ainsi :
-si le succès est nécessaire à la grandeur du héros dans la tragédie classique, alors le héros classique ne saurait être grand
-si le héros tragique veut accéder à la grandeur, il ne peut pas, cependant, échouer tout à fait

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