en une : Cours philo : Dieu

Dissertation lettres

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 16/01/2010 - correction
                
Bonjour,
Voici quelques éléments de réponse à vos questions. Bon courage et bonne continuation. Le professeur Eteech.
1. Apparemment, vous manquez de troisième sous-partie dans vos deux premières grandes partie. Sachez tout d’abord qu’il vaut toujours mieux privilégier la pertinence du propos à la forme du devoir (même si c’est parfois au prix de « l’équilibre aristotélicien » et du plan « sacro-saint » en 3 parties 3 sous parties). Dans votre première partie, on pourrait cependant s’interroger (en troisième sous-partie) sur la façon dont le romancier lui-même « imagine » son intrigue et ses personnages. Il semble en effet que sur ce point, le processus d’écriture diffère du processus de lecture, dans la mesure où une image s’impose souvent à l’auteur, image à partir de laquelle il transfigure le réel pour lui donner une capacité d’émouvoir le lecteur. A ce sujet, on peut se référer au court essai de Mauriac intitulé « Le romancier et ses personnages » : Mauriac montre par exemple que ses personnages (ou encore le lieu, la maison où se déroule ses romans), sont souvent inspirés de personnes réels (ou de lieux qu’il a lui-même habité), mais auxquels ils donne une couleur, un relief tout à fait nouveaux et proprement romanesque. Une troisième sous-partie de ce genre présente de plus l’avantage d’être aussi une transition vers l’antithèse, où vous défendez le primat de l’image sur l’émotion.
2. Dans la fin du roman de Stendhal, le cadavre du jeune homme est à peine décris. Il est juste fait mention d’un « grand manteau bleu sur le plancher » : le corps est donc caché. Cependant, l’émotion des personnages (« Elle se jeta à genoux. Le souvenir de Boniface de La Mole et de Marguerite de Navarre lui donna sans doute un courage surhumain. Ses mains tremblantes ouvrirent le manteau. Fouqué détourna les yeux ») fait travailler l’imagination du lecteur par l’évocation d’un spectacle effrayant qui n’est cependant pas décris en tant que tel. C’est donc bien à travers l’émotion (ressentie par les personnages) que le lecteur se fera une idée de l’état du corps : l’absence de description se présente dès lors comme un moyen habile pour faire participer le lecteur (via son imagination) au roman.
3. « Oberman », journal intime d'un héros malheureux et dévoré d'ennui, de doutes et d'inquiétudes accorde effectivement une grande place aux rêveries du héros… Je ne connais malheureusement pas assez l’½uvre pour vous donnez d’informations plus précise sur ce point…
4. Je vous déconseille tout d’abord de commencer votre introduction par une citation (qui présente le risque d’orienter différemment la dissertation et de ne pas vraiment répondre au sujet posé mais à celui posé par l’extrait cité). Dans le cas de votre sujet, étant donné la longueur de la citation proposée, l’introduction doit être en grande partie réservée à l’explication des concepts clefs du sujet (« émotion », « image » etc). En guise de phrase d’approche, vous pouvez commencer par parler de votre expérience de lecteur (et finir également par cela en conclusion : votre devoir présente ainsi une circularité. Voir réponse 5). On pourrait par exemple donner la phrase clef de Stendhal («Il lui montra du doigt un grand manteau bleu sur le plancher ; là était enveloppé ce qui restait de Julien » ) et dire en quoi cette image évoque directement pour le lecteur une image précise, alors que (paradoxalement), aucune description n’est donnée du cadavre.
5. Il ne me semble a priori pas forcément pertinent de finir la dissertation par la mention d’une nouvelle thèse (si vous voulez absolument finir en mentionnant un critique, vous pouvez par exemple penser à Mauriac – voir ma réponse à la question 1). Il me semble plus avantageux de résumer le parcours de votre dissertation en explicitant ses différents moments et de donner votre impression personnelle de lecteur : préférez vous faire marcher votre imagination (comme dans le cas du cadavre de Julien Sorel) ou vous trouvez face à une image « tout faire » comme c’est par exemple le cas dans l’hypotypose ? En conclusion, on pourrait également penser à une comparaison entre roman et art cinématographique, dans la mesure où, au cinéma, l’image précède forcément toujours l’émotion (mais, dans le cas d’adaptations cinématographiques de romans, l’imagination du lecteur/spectateur est souvent déçue car elle s’était représenté les choses différents. Le réalisateur impose en effet son point de vue, contrairement au romancier, qui fait davantage participer son lecteur.)
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