en une : Cours philo : Dieu

Rédiger une deuxième partie d'une synthèse de document

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 09/04/2007 - correction
                
Pour revenir tout d'abord sur le corpus qui vous est proposé, je dois dire qu'il est très intéressant mais loin d'être facile à exploiter ! Il est donc normal que vous puissiez être un peu désarçonnée par son exploitation dans le cadre d'une question à rédiger. Le texte de Desproges notamment est d'un excellent cru, mais bien difficile à commenter de façon objective et exacte. C'est pourquoi je reviens rapidement sur un point méthode, avec une méthode justement relativement simple et que vous connaissez sûrement mais qui me semble pouvoir être appliquée à chaque fois et présente des avantages non négligeables :

1) une ou deux lecture(s) de chaque texte en s'assurant de bien tout comprendre, de comprendre chaque texte intrinsèquement afin d'éviter les contre-sens par la suite.
2) remettre chaque texte en contexte : quel type d'auteur ? dans quel contexte (et notamment quand ?) : pour éviter de faire dire à un auteur qu'il dénonce la Guerre Froide dans un texte écrit en 1930 ! C'est très gros c'est vrai, mais c'est une erreur courante d'"étourderie" de jour d'examen, donc autant en être bien conscient avant !
3) faire la liste des arguments de chaque texte à cette lumière et confronter les textes : même point de vue ou pas, complément l'un de l'autre, exemples divers etc . : on voit en quoi ils se rapprochent ou s'opposent.
4) en tirer un plan équilibré et remettre les arguments dans les bonnes parties (sans négliger une brève étude de la forme)

Ainsi, vous avez un plan cohérent avec une étude assez exhaustive des textes (on ne commente pas la forme en tant que telle dans une synthèse mais elle aide à comprendre les extraits), et on passe rapidement à la confrontation et donc l'analyse pour trouver les idées majeures. Ainsi, on vise à la cohérence sans pour autant faire du catalogage. Enfin, n'oubliez pas que le temps de recherche et d'analyse, souvent stressant en examen car "peu productif" en soi est un préalable indispensable à la qualité d'un devoir et est un temps précieux qu'on rattrape ensuite; avec un peu d'entraînement, vous allez acquérir ces mécanismes et une méthode efficace. Je reviens maintenant sur chaque texte dans le cadre de votre paragraphe spécifique, et n'oubliez pas cette exigence de méthode, garantie de toujours sauver les meubles même face à un sujet déconcertant.

* texte de Desproges : dénonciation de la colonisation, qui est une transcription physique de la notion de "lieu" ou "territoire"; ici, l'Afrique ne serait qu'un continent, donc un lieu, qui compte surtout pour ses ressources. Idem pour l'esclavage : le "marquage" des esclaves est aussi une preuve physiquement visible. C'est ainsi qu'on voit d'abord les gens comme un regroupement physique en un lieu, qu'on juge, exploite, acomode à sa façon selon ses propres références. Autre exemple très contemporain : le tourisme (les populations locales au service de ceux qui investissent leurs terres). Plusieurs manifestation donc de cette traduction très physique de l'idée à démontrer.

* texte de Castoriades : le jugement à partir de ses propres idées permet de juger, marquer, grouper, identifier. C'est à partir de cela qu'on juge les autres en positif, négatif ou égal. Marquer notre territoire c'est dire que ce qu'on fait ou dit est meilleur que ce que font ou disent les autres : on érige ses règles en modèle (cf. développement de la fin du texte)

* texte de Finkelkraut : on juge par les ressemblances et les différences les autres, qui sont physiquement identifiables par la notion de communauté ou village (on revient au lieu). Cela s'explique historiquement et sociologiquement (cf. texte). Appropriation et jugement de l'autre par le langage et les mots. Poids des traditions très anciennes (antérieures à la Bible qui clame l'égalité de tous) et qui malgré l'époque ancienne de la Bible n'a pas réussi à s'imposer.

* texte sur l'altéricide : notion de colonisation et pillage ici aussi. On marque son territoire par les coutumes, les habitudes, le langage, ce que le temps a imposé. Si besoin, on va jusqu'à tuer/sacrifier : c'est-à-dire supprimer le lieu en lui-même. A chaque fois on juge l'autre (a-t-il une âme ? une raison ? etc.). Enfin, assimilation lieu et personnes avec exemple de C. Colomb qui croyait que les Chinois étaient des Indiens et vice-versa. Au final, on arrive à un "exil sur leurs propres terres" : c'est la perte d'identité -> l'autre devient comme nous ou maîtrisé par nous ou disparaît.

Voilà pour les idées majeures de chaque texte qu'il faut maintenant croiser et comparer pour répondre à la question. Soit au final :

1) l'autre est assimilé à un lieu (notion physique de village ou communauté, éloignement géographique puis colonisation, pillage)
2) c'est un lieu qu'on marque physiquement ou non et qu'on juge à partir de nos propres principes, valeurs et points de vue
3) l'histoire témoigne de ce phénomène et au final c'est presque une "nécessité" (cf. texte où il est expliqué comment et pourquoi il faut se différencier de l'autre et le jauger par rapport à nous).

Voilà pour un possible cheminement; encore une fois l'important est de reprendre tous les arguments relevés et de les regrouper de façon à présenter une succession d'idées ordonnée, répondant à la question et exploitant toutes les ressources des extraits. Selon la longueur éventuellement attendue, vous pouvez ou non reprendre quelques autres détails qui ne sont parfois présents que dans un seul texte et insister sur tel ou tel point.

Je vous souhaite un bon travail et un plein succès pour l'épreuve du Jour J.
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