en une : Cours philo : Dieu

Lire texte de g.gusdorf puis répondre aux questions

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 09/04/2007 - correction
                
Bonjour,

voici des éléments pour traiter cette étude :

1) les définitions sont bien sûr facilement trouvables dans un dictionnaire ; je reprends juste quelques éléments pour éclairer le sens contextuel :

* « no man’s land » : partie de terrain inoccupée, située entre les camps de deux armées ennemies lors d’une guerre. Ici, il désigne la zone qui entourerait chacun si l'on refusait tout contact ou tout début de violence quelle qu'elle soit; c'est un métaphore guerrière pour montrer que le rapport à l'autre et le respect et la violence sont souvent compris dans un contexte d'agression.

* « utopie » : idéal qui ne peut en réalité pas être concrètement réalisé. Ici, c'est donc tout simplement quelque chose qui n'existe pas et ne peut pas exister à savoir la non-réaliste (avec le côté un négatif d'utopie au sens de rêverie loin du monde réel).

* « pédagogie libertaire » : mode d’apprentissage dans lequel l’élève jouit d’une grande liberté pour apprendre et se conduire (le maître n’est en fait pas là pour diriger à proprement parler ; c’est de sa liberté que naissent ses possibilités d’apprendre et comprendre. Ici, cela va plus loin, c'est une éducation sans intervention et sans intervention "violent" c'est-à-dire de nature à heurter un tant soit peu l'élève dans les sens physique et moral du terme. C'est le tout laisser faire sans répression ou remise dans le droit chemin.

* « statu quo » : état dans lequel plus rien n’évolue (c’est un peu le « stand by » des anglais). Ici, c'est l'attitude attitude attentiste que l'on a souvent souvent avec autrui, celle qui consiste à attendre et que la violence est au final un moyen de rompre.

2) * Spinoza : philosophe hollandais du XVIIè siècle qui se destinait à entrer dans les ordres. Pour lui, la liberté de l’homme est en fait une connaissance rationnelle de l’ordre divin (des unités indivisibles appelées monades règlent cet ordre divin ; et l’homme qui en connaît et reconnaît le fonctionnement peut alors être libre). L’homme n’est pas tout ici (critique de l’anthropomorphisme), tout vient d’une Substance unique, infinie et suprême (autre nom de Dieu si l’on veut). En bref, c’est la compréhension de tout cela qui permet la liberté.

* Churchill : 1er ministre britannique pendant la Seconde Guerre Mondiale, pendant laquelle il s’opposa aux Nazis. Faisant partie des alliés, il se retire de la vie politique après la conférence de Yalta en 45 et vivra vieux en écrivant ses mémoires et critiquant fortement le communisme.

* Oscar Wilde : écrivain britannique du XIXè siècle (auteur dramatique). Dandy observateur acerbe de la société victorienne qu’il décrivait avec intransigeance. Malgré son succès, il est condamné pour crime d’homosexualité et finit sa vie en France dans une grande misère.

Ici, ils sont cités comme des arguments d'autorité selon l'expression consacrée : le fait de les invoquer suffit presque à convaincre le lecteur. Leur aura, leur réputation dispense presque de redonner leurs idées et leurs thèses clairement; ils ne peuvent qu'avoir raison et qui oserait les contredire ? Argument d'autorité donc qui sert à convaincre (différence avec persuader, puisque la persuasion jour elle plus sur les sentiments). ici, on s'adresse à l'intellect, à la connaissance et la culture du lecture et ses références. (encore plus quand on les cite ensuite comme c'est le cas dans le texte).

3) Biographie de Gandhi : là encore quelques éléments à compléter par un moyen bibliographique de votre choix : dit le « Mahatma » (la Grande Ame), philosophe et homme politique indien du XXè siècle. Avocat de formation aux influences intellectuelles multiples, il commence par prôner la résistance par l’action non-violente face aux colonisateurs anglais à son retour d’Afrique du Sud. Lutte contre les discriminations et les inégalités. Partisan de la désobéissance civile et figure du parti du Congrès, il devient un personnage emblématique dans son pays et continua son combat malgré ses séjours en prison, avant de mourir assassiné par un fanatique hindou en 1947.
Dans votre biographie, au-delà des éléments incontournables, il est bien sûr ici intéressant d’insister sur les éléments liés à la violence (ou la non-violence) dans ce cas, à cause du thème du texte.

4) A l'aide du texte, trois grandes formes de violence apparaissent :

* la violence gratuite, sans but précis (cf. fin du texte et plus largement actualités et réflexions diverses du moment) : du coup, c'est sûrement la plus difficile à combattre.

* la violence message ou moyen de communication : appel au secours, cri du coeur. Certes pas le meilleur moyen de communication mais le seul qui reste parfois passé un certain stade et qui peut faire l'objet d'une certaine compréhension (là aussi, voir 2ème partie du texte).

* la violence presque nécessaire ou de recadrage : voir le paragraphe sur l'éducation notamment (dite aussi ici violence pédagogique voire d'amour).

En quelque sorte, une bonne et une mauvaise violence, et une au milieu compréhensible et condamnable à la fois. C'est une typologie possible; des subdivisions sont encore possibles mais ainsi on garde le niveau et la typologie d'analyse de l'auteur dans son classement des violences.

5) * phrase de Spinoza : la paix est avant tout un état d'esprit plus qu'une action ou une non-action; n'est pas un homme de paix celui qui s'abstient de faire la guerre sans savoir pourquoi mais celui qui y a réfléchi, qui a eu un cheminement sur la question. Il ne faut donc pas s'arrêter aux actes, qui eux peuvent faire basculer un individu de l'autre côté de la barrière, mais bel et bien aux pensées, aux convictions, qui elles le guident en toutes circonstances. Voilà pour l 1er point; ensuite, 2nd point important : reprenez la question 4 : parfois il est nécessaire (dans certaines proportions bien sûr) d'être violent : l'homme qui connait son devoir et est un peu violent par conviction et nécessité et sait s'arrêter par sa réflexion et sa connaissance des choses est bien plus homme de paix que celui qui ne bouge pas. Importance des pensées par rapport aux actes et existence d'une certaine forme nécessaire de violence permettent donc d'expliquer cette phrase peut-être surprenante de prime abord de Spinoza (à relier pour aller plus loin de sa conception de la liberté et la connaissance de l'ordre des choses : cf. sa biographie).

* phrase de Wilde : on est là encore dans la violence nécessaire d'une part (liée à l'amour, cf. texte) et dans la violence presque liée à la folie (due à la jalousie, l'envie etc.). Avec tout cet amour, un homme s'attache à sa femme; au final, il s'y intéresse tellement qu'il met en place des mécanismes de défense vis-à-vis des autres et de violence envers eux mais aussi lui-même et elle-même. Trop d'attention conduit aux mécanismes de violence décrits dans le texte. C'est parfois aussi une nécessité dans certains et comme le dit l'auteur du texte, nous faisons tous violence à quelqu'un (côté bestial finalement). C'est souvent plus facile de le faire avec ceux qu'on aime en se trouvant de bonnes raisons ou étant aveuglés ...

Pour ces deux phrases, au-delà de leur sens propre aidez-vous bien sûr des questions de compréhension précédentes et surtout des idées alentour dans le texte qui vous donnent souvent comme vous l'avez vu les idées à reprendre et expliciter ensuite, éventuellement avec des exemples.

Sur ce bref point de méthode, je vous souhaite un bon travail.
Documents attachés :    aucun document joint.