en une : Le lexique de français

Dissertation de français niveau prépa

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 07/01/2010 - correction
                
Bonjour,
Je répondrai à vos questions dans l’ordre où vous les posez.
1. A moins que le sujet ait été donné dans le cadre d’un devoir sur le genre romanesque, il me semble tout à fait possible, voire souhaitable, de diversifier vos exemples et donc les genres littéraires de vos exemples. Toutefois, comme Alain donne un exemple romanesque, il paraît opportun d’accorder (au moins dans la 1ère partie consacrée à l’explication de la thèse) une place importante aux exemples romanesques. Surtout, je vous conseille de vous référer précisément au passage de Stendhal cité et de développer le propos d’Alain à partit de cet extrait.
2. Les exemples de littérature étrangère sont évidemment les bienvenus dans un devoir type Ulm, à condition bien sûr de ne pas citer que des exemples étrangers. Le symbole de la « Fleur bleue » chez Novalis, incarnation du romantisme, montre effectivement la capacité magique de l'art, qui peut transformer le monde en un univers de beauté par le biais de l'imagination.
3. Dans la seconde partie de votre devoir (antithèse), il peut effectivement être pertinent de donner des arguments contraires à la thèse d’Alain, montrant que parfois c’est au contraire l’image qui provoque l’émotion. On peut par exemple penser à la figure récurrente de l’hypotypose, qui peint les choses d’une manière si vive et si énergique, qu’elle les met en quelque sorte sous les yeux du lecteur et fait d’un récit ou d’une description une image, un tableau, ou même une scène vivante » propre à provoquer l’émotion (définition de Fontanier) + voir conseils donnés fin de la réponse 4
4. Concernant les ouvrages que je peux vous conseiller, je vous indiquerais « Les Paradis artificiels » de Baudelaire, qui se présente par certains aspects comme un essai sur l’imagination : il s’agit de découvrir des sensations et des images nouvelles (par la consommation de drogue), de porter un ½il neuf sur un monde enfin cohérent, paradoxalement parce que les correspondances en deviennent déchiffrables. Il condamne cependant les paradis artificiels car l’ivresse artificielle ne peut remplacer l’imagination nécessaire à l’écrivain ; elle ne donne pas de talent à qui en est dépourvu et s’attaque à la volonté sans laquelle il n’y a pas de création. Vous pouvez en effet également penser à certains philosophes comme Bachelard (ou Hume et son « Enquête sur l’entendement humain », ou encore Kant, dans « la Critique de la Faculté de Juger ») mais il faut avant tout privilégier les références littéraires (on risque sinon de tomber dans le sujet de philosophie…). Si vous voulez vous référez à des théoriciens, on pourrait penser (davantage qu’à Genette !) à Raymond Roussel, qui fait de l’imagination la première des facultés de créations littéraires. On peut aussi penser, de façon générale, aux mouvements romantique d’une part et surréaliste d’autre part. Enfin, vous pouvez aussi comparer le primat donné à cette faculté par Alain aux différents primats donnés successivement à la « furor poeticus » et à l’inspiration puis au travail (Flaubert…) au cours de l’histoire littéraire.
J’espère que ces quelques conseils vous seront utiles. Bon courage à vous et bonne continuation. Le professeur Eteech.
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