en une : Le raisonnement par récurrence

D8q1 réécriture points de vue et visée

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 01/06/2009 - correction
                
Bonsoir,
Je peux vous proposer la correction suivante (j’ai corrigé, restructuré et complétée votre réponse) :

Deux des cinq textes se caractérisent par la focalisation interne adoptée par le narrateur : le roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoé, et Vendredi ou les limbes du Pacifique, de Michel Tournier. Dans le premier cas, le narrateur raconte sa propre histoire : il emploie en effet la première personne du singulier, « je ». Si on emploie la terminologie de Gérard Genette exposé dans Discours du récit, on parlera de narration « autodiégétique» (le narrateur le héros de l’histoire). L’adoption de la première personne du singulier vise à renforcer l’identification du lecteur au personnage : il éprouve ainsi en quelque sorte les mêmes sentiments que lui. Dans l’extrait de M.Tournier, le point de vue est interne, bien que le narrateur ne s’identifie avec aucun personnage : il adopte cependant le point de vue de Vendredi, connaît toutes les pensées de Smith et ses sentiments (il connaît par exemple la raison du rire de Vendredi, ignorée par Robinson) L’adoption d’une telle focalisation permet de mettre en avant l’absurdité que représente l’esclavage : le lecteur est amené à compatir avec le sort de Vendredi.

Dans le texte de Jules Verne comme dans celui de Charlie Buffet, la focalisation peut au contraire être qualifiée d’externe. Dans l’article de ce dernier, les pensés ou sentiments d’aucun personnages ne sont retranscris. L’auteur ne sait des personnages dont il est question que des faits objectifs. Il ne fait en aucun cas intrusion dans leur conscience. L’avantage de la focalisation externe est de donner un aspect tout à fait objectif au propos tenu, qui acquière ainsi un statut quasi scientifique qui est garant de la vérité. De tels critères sont indispensables pour un article qui est publié dans un journal sérieux comme le Monde. Le texte pour enfants de Tournier adopte également un point de vue externe sur les deux personnages : seul leur aspect corporel est décrit, l’état de leur pensée n’est pas retranscrit. Cette transformation par rapport au texte originel (en focalisation omnisciente) permet aux enfants de lire le texte (l’aspect psychologique des personnages, plus difficile à cerner pour un enfant, disparaît).

Seul le narrateur du roman de M.Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, adopte un point de vue omniscient. Il connaît en effet les pensées de chacun des personnages, que ce soit Cyrius Smith, l’inconnu ou même l’ensemble des colons. Il écrit par exemple : « Les colons suivaient avec une sincère émotion ». Il faut effectivement qu’il connaisse les pensées de chacun d’entre d’eux pour pouvoir dire synthétiquement que tous ressentent la même chose et pour pouvoir qualifier cette sensation de « sincère ». Le point de vue omniscient permet au lecteur de tout de suite cerner les différents personnages.
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