en une : Cours philo : Dieu

Sequence 4 q2 pour correction uniquement

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 24/05/2009 - correction
                
Bonsoir,
J’ai lu attentivement le corpus transmis et votre devoir. J’ai corrigé les fautes d’orthographe et syntaxe et j'ai ajouté des remarques (entre crochets) là où cela me semblait nécessaire. De façon générale, votre réponse est pertinente mais très déséquilibrée puisque vous vous intéressez davantage au texte de La Fontaine qu’aux autres.

Version corrigée, commentée et complétée :
Lorsque La Fontaine écrit ses Fables, entre 1668 et 1696, il les destine tout d’abord au Dauphin, dont il est le précepteur. Courts récits plaisants à visée didactique, les fables, sont un outil idéal pour l’enseignement. Pourtant, La Fontaine, n’hésite pas à en faire de véritables critiques de la société de Louis XIV. C’est précisément l’objet des « Animaux Malades de la Peste », qui met en scène la communauté des animaux en proie à ce qu’ils considèrent comme un châtiment divin : la Peste. Le procès alors établi pour désigner celui qui se sacrifiera pour le bien public permet à l’auteur de dénoncer l’injustice qui règne à son époque. Dans le préambule, l’auteur mélange les registres tragique et pathétique. La peste anéantie tout : les animaux comme leurs sentiments. Les périphrases des quatre premières lignes ont pour fonction d’insister sur l’horreur de la situation. Le lecteur est dans l’attente et peut se sentir oppressé à cause de la répétition du mot « mal », qui sonne comme un glas. L’allitération en « r » (« terreur », « répand », « fureur », « punir », « crimes ») et le chiasme « Ne mourraient pas tous, tous étaient frappés » insiste sur la peur et sur le fait que la peste détruit tout. L’oxymore la « mourante vie » montre que même ceux qui sont encore en vie sont déjà presque mort parce que paralysés par la peur. Dans ce poème didactique, La Fontaine met en scène plusieurs animaux, tous anthropomorphisés (ils parlent) et remplissent une fonction symbolique : le Roi est incarné par le Lion, le Renard incarne le courtisan, et l’âne représente le Tiers-état. Le discours direct met particulièrement en valeur le Lion, le Renard et l’Âne. La scène est un tribunal populaire : l’âne et le Lion sont accusés. Ce dernier, au contraire de l’âne, est défendu par le Renard. Les procureurs sont le jury populaire et le loup. Ce dernier représente le clergé, qui a, selon Jean de la Fontaine, une emprise très forte. Le fait que l’Âne ait mangé l’herbe des moines signifie qu’il porte atteinte au clergé et à Dieu. La morale est composée de deux critiques : le jugement est aléatoire, et n’est pas forcément juste. Le langage hyperbolique flatteur du Renard dénonce le rôle du courtisan. Jean de la Fontaine critique la conduite des hommes qui suivent les plus puissants, mais aussi celle du clergé qui accable l’âne pour avoir mangé un peu d’herbe alors que la religion prône le pardon. L’auteur dénonce aussi la trop grande place accordée au clergé.
[Le fabuliste est omniscient mais n’adhère absolument pas aux propos des animaux de la fable, comme le montre les derniers vers, qui constitue la morale, et où La Fontaine s’exprime enfin en son nom propre : « Selon que vous serez puissant ou misérable,/ Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». On comprend dès lors qu’il prend une grande distance avec ses personnages et qu’ils ne cautionnent pas les paroles de ses personnages (notamment du loup), qu’il prend d’ailleurs de soin de restituer au discours direct ou indirect libre.]

Jacques Prévert dans le poème prosaïque « le sultan » est extérieur au texte : [aucun signe ne manifeste sa présence dans ce récit à la troisième du singulier et dont le point de vue est interne au personnage du sultan.] Il conte l’histoire de ce sultan cruel. Il s’inclut dans le « reste » lors qu’il indique « Les faiseurs de mots ». [Contre - sens : si le narrateur est extérieur au récit, il ne peut pas être incluse dans « le reste », qui ne concerne que des personnages internes au récit] Il n’adhère pas au propos [C’est ce qui paraît logique mais Prévert ne donne pas explicitement son avis, même si la façon dont est écrit le texte met en évidence l’absurdité du sultan].

En revanche, dans « la confession de Terrou », Albert Camus s’identifie apparemment au personnage puisqu’il en emploie la première personne du singulier pour exprimer le point de vue de Terrou. L’auteur connaît le personnage de l’intérieur [on parlera de focalisation interne] et adhère donc aux propos du personnage principal.

Dans « La mort de mon père », extrait de « Pourquoi j’ai mangé mon père », Roy Willis [Vous confondez auteur et narrateur : dans ce roman de Roy Willis (l’auteur), c’est le narrateur (Ernest) qui parle à la première personne] vouvoie les lecteurs et dit « je » mais il s’agit plus d’un effet de style pour donner un tonalité de réel dans un monde fantastique [le « vous » ne s’adresse pas aux lecteurs puisque le personnage précise « vous, mes garçons » : c’est vraisemblablement le récit que le narrateur tient à ces enfants. L’auteur ne partage évidemment pas les propos du narrateur : le roman est une parabole de la société moderne visant à dénoncer les risques liés aux nouvelles technologies].

[Conclusion : dans trois des quatre textes, le lecteur devine que l’auteur ne partage pas l’avis et les propos tenus par les personnages : il s’agit de la fable de La Fontaine, du poème de Prévert et de l’extrait du roman de Roy Willis. Cependant, l’auteur n’exprime clairement son avis que dans un seul de ces trois texte : seul La Fontaine, dans les deux lignes qui constitue la morale de la fable, montre qu’il dénonce en fait le système curiale exposé dans sa fable. Dans les deux autres textes, c’est l’ironie qui permet de détecter la prise de distance de l’auteur. Dans le texte de Camus, la focalisation interne laisse penser que l’auteur partage l’avis du personnage principal.]
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