en une : Le raisonnement par récurrence

Correction de commentaire virgile

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 27/02/2009 - correction
                
Bonjour,
J'ai lu bien attentivement votre travail, sur lequel j'ai apporté quelques corrections et remarques (voir en pièce jointe votre travail annoté : mes remarques sont en rouge).
Si jamais vous n'arriviez pas à ouvrir le document, je fais ci-dessous un copier-coller des remarques générales que j'ai reporté à la fin de votre travail.

Remarques et conseils généraux sur votre commentaire :

- Tout d’abord, félicitations : votre travail est d’un très bon niveau pour un lycéen (surtout linguistiquement, l’étude et l’analyse des formes grammaticales sont très pertinentes)
- Il n’y pas de contre-sens ni d’erreur majeures. Malgré tout, je peux vous proposer une autre organisation de votre commentaire, qui, tout en reprenant vos arguments, me semble plus judicieuse. La voici :
Je commencerai pour ma part par votre seconde partie : cela me semble plus pertinent en effet de montrer en quoi d’abord ce passage se présente comme une lutte intérieure et, dans un deuxième temps, en quoi cette lutte intérieure se solde par un échec de la raison et un triomphe de la raison, démontrés par l’éloge fait par Didon d’Enée et le vocabulaire laudatif qu’elle emploie à son égard. Vos deux parties s’articulent mieux ainsi car on y voit une déduction logique : échec de la résistance de Didon → éloge d’Enée et triomphe de la passion.
Dans votre première partie (que je placerai donc en 2ème), vous avez bien montré en quoi c’est l’éloge que Didon fait d’Enée et la prise de conscience de cette éloge qui amène Didon a reconnaître son amour. Pour l’expliciter, vous mouvez mettre en valeur le mécanisme à l’½uvre dans le texte, qui est le suivant : dans une envolée lyrique, Didon fait l’éloge d’Enée (1). Dans un retour plus objectif sur la situation, Didon analyse les raisons intérieures qui la poussent à faire cet éloge : c’est l’amour qui agit en elle (2). On voit donc bien ici le mécanisme tragique qui se met en place (« la machine infernale », comme dirait Cocteau) : Didon prend conscience que son amour pour Enée est incontrôlable, qu’il ne dépend pas d’elle, d’où le caractère plaintif et élégiaque du texte (ce qui explique que paradoxalement, cet aveu d’amour soit plutôt triste).
Concernant maintenant votre seconde partie (que je placerai donc en premier), vous pouvez signaler l’aspect du texte suivant (dont vous n’avez pas parler) : si Virgile écrit les sentiments de Didon sous forme de dilemme, voire de lutte intérieure comparable à une lutte guerrière, c’est parce qu’il se trouve, lui-même face à un dilemme : en effet, Virgile se présente d’une part comme le continuateur des grandes épopées grecques d’Homère (Enée, comme vous l’avez rappelé, veut en effet fonder une « nouvelle Troie », ce qui marque une continuation entre « l’Iliade » et « l’Enéide » voulue et affichée par Virgile). Mais, d’autre part, Virgile traite aussi d’amour, ce qui, en théorie, est incompatible avec le genre épique (qui doit rester fidèle aux récits guerriers). On voit donc que Virgile résout ce paradoxe de façon admirable : en présentation la passion de Didon sous la forme d’une lutte quasi-épique contre la passion (assimilée en quelque sorte à l’ennemi). Cette question, centrale à mon avis, peut même servir de problématique à votre commentaire : En quoi Virgile parvient-il dans ce passage à associer le thème de la lutte (en quoi on reconnaît le continuateur des épopée grecques) et peinture des sentiments (en quoi on reconnaît aussi l’auteur des « Bucoliques » et des « Géorgiques ») ? 1) en présentant le tourment intérieur de Didon comme une lutte contre la passion (votre II), 2) en présentant l’éloge d’Enée par Didon et l’aveu de son amour comme l’échec de cette lutte.

J’espère que ces remarques vous seront utiles. Bonne continuation dans vos études littéraires.
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