en une : Le lexique de français

Dissertation

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 26/02/2009 - correction
                
Bonsoir,

J’ai lu votre travail avec attention. Vous avez globalement de bonnes idées (il est bien de rappeler la définition de mythe dans l’introduction, vous pouvez faire de même avec le terme de « réécriture ») mais vous manquez de méthode et votre dissertation pourrait être mieux construite.

A titre de rappel, voici les trois moments de la dissertation :
1° Thèse : (celle de l’auteur quand le sujet est une citation ou, dans le cas d’un sujet plus général (comme ici) la réponse la plus évidente compte tenu de la formulation de la question (comme la réponse sous-tendu par la question est « oui, il y a un intérêt à suivre la fin d’une pièce déjà connue »)
2° Antithèse : vous démontrez les limites et les contradictions de la thèse, en quoi elle peut être contredite
3° Synthèse : soit vous trouvez un « dépassement » de la thèse et de l’antithèse, soit vous vous prononcez personnellement sur le sujet. Ici, le plus intéressant est de prendre partie pour la thèse et de la développer. PS : peut-être qu’en première, la synthèse n’est pas exigée par votre professeur (vous n’avez pas précisé…)

Pour vous aider, je vous propose ci-dessous un plan répondant à cet enchaînement et reprenant certains de vos arguments (je l’ai parfois indiqué).
I. Thèse : La représentation d’une réécriture nécessite l’attention du spectateur et ce jusqu’à la fin de la pièce, parce que :
- une réécriture présente toujours des éléments nouveaux par rapport au mythe antique : un jeu de « devinette » s’installe dès lors : il s’agit de distinguer ce qui est neuf (et pourquoi pas la fin ?) et ce qui est repris tel quel. (voir votre argument I, 2)
- du fait de ces changements, une réécriture présente une interprétation différente. Ex : Ubu roi (A.Jary) peut être vu comme une réécriture de Macbeth (Shakespeare), mais l’interprétation est comique et non tragique. (voir votre argument I, 1)
II. Antithèse : le spectateur qui connaît la pièce peut cependant être lassé avant la fin, parce que :
- le mythe antique se caractérisant par le tragique (le coup du destin, « la machine infernale » selon l’expression de Cocteau) s’abattra forcément sur l’héros/l’héroïne. Ex : la fin de Phèdre est toute aussi tragique chez Racine qu’elle ne l’était dans la pièce antique d’Euripide
- à l’inverse, la représentation peut déplaire au spectateur qui a beaucoup aimé le mythe antique originel et qui serait déçu par les adaptations modernes apportées par la réécriture
III. Synthèse : mais, finalement, le spectateur ne quitte jamais la salle de représentation, parce que :
- une représentation (contrairement au livre) est vivante : le lecteur, même en connaissance de la fin de la pièce, est tenu en haleine par les rebondissement propres à la représentation théâtrale : voix, gestes …
- la représentation théâtrale enrichie la propre représentation intérieure qu’il s’était donné du mythe d’après sa seule lecture. Il compare donc la réécriture du mythe non seulement avec l’interprétation originelle (celle du mythe antique) mais aussi avec sa propre interprétation (faite après la lecture)

J’espère que ces quelques indications vous aideront. Bon courage !
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