en une : Sujet : causes de la crise de 1929

J'avais une dissertation à faire et je voudrais savoir si j'ai bien cerné le sujet (pas d'oubli ou de hors sujet)

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 26/02/2009 - correction
                
Bonjour,
J’ai lu votre dissertation avec attention. Voici le plan que j’ai pu reconstituer (je le retranscris ci-dessous car il sera utile pour le confronter à celui que je vous propose) d’après votre travail :
I. La part de subjectivité dans le roman
- l’autobiographie
- le Bildungsroman (attention à l’orthographe de ce mot dans votre dissertation !)
- la fiction comme représentation du possible et non du réel
II. Des romans totalement subjectif ou nullement subjectif
- la subjectivité est constitutive (Montaigne)
- l’illusion du réel (les naturalistes..)
- la pure fiction d’imagination (Verne)
III. Le romancier ne peut de toute façon jamais se défaire de son regard subjectif
- théorie freudienne de l’inconscient
- l’introspection
- l’influence du monde extérieure (Hegel, Sartre)

Voici d’abord quelques remarques ‘en vrac’ :
- remarque formelle 1: votre devoir est clair et limpide (à l’exception de l’annonce de plan en fin d’introduction, dont il faudrait revoir la formulation : vous exprimez de façon bien plus pertinente vos idées en début et fin de parties). On comprend très bien comment vous menez votre devoir. Pas de lacune donc question clarté et organisation.
- remarque formelle 2 : concernant votre plan de dissertation, les arguments me semblent tous très pertinents, bravo. En revanche (c’est dommage), il ne sont pas, à mon avis, organisés de la façon la plus avantageuse. A titre de rappel, je vous écrit ci-dessous rapidement ce qu’on attend en matière de plan : la première partie doit expliquer et approfondir la thèse de l’auteur (vous devez donc vous appuyer essentiellement sur l’ouvrage de Thibaudet). La seconde partie est le lieu de discussion de cette même thèse (ses limites etc). La troisième partie constitue le moment d’un jugement personnel et définitif sur le sujet : vous vous exprimez personnellement et prenez parti pour ou contre la thèse (dans votre cas, il semblerez que cela soit plutôt « pour »).
- remarque sur le contenu 1 : il me semble que vous faite une erreur d’interprétation importante concernant l’autobiographie, dont vous faites allusion en première partie : il s’agit au contraire d’un des ces genre complètement saturé par la subjectivité de l’auteur (il s’agit donc d’un de ces « cas extrême de subjectivation », à ranger dans votre seconde partie)
- remarque sur le contenu 2 : la troisième partie me semble beaucoup plus philosophique que littéraire. C’est très bien de s’appuyer sur des références philosophiques, surtout quand on les maîtrise bien, ce qui est votre cas. On revanche, il faut TOUJOURS les illustrer d’un exemple littéraire pour montrer en quoi la théorie philosophique s’applique dans les ½uvres. Il vous suffit donc de trouver quelques exemples pour rendre ces références pertinentes.
- remarque sur le contenu 3 : attention à bien définir le terme de subjectivité : normalement, il s’oppose à « objectivité » (ce qui signifie qu’un roman objectif ne prend pas parti (c’est l’inverse du roman à thèse, dont parle par ailleurs Thibaudet dans son ouvrage) et s’appuie sur le réel). Il faut donc expliquer en quoi les romans de Jules Verne sont à vos yeux non-subjectif (cela ne va pas de soi car ils ne sont pas non plus objectifs au sens fort du terme)

Je vous propose donc le plan suivant : comme vous avez déjà terminé votre travail et qu’il est d’un bon niveau, je vous incite seulement à interchanger certaines parties, pour plus de cohérence (vous retrouverez donc aisément vos propres arguments, reformulés parfois un peu différemment cependant). Il ne s’agit donc pas de tout reprendre. Bon courage à vous !
I. Thèse de Thibaudet : la part de subjectivité du romancier
1) La présence de l’auteur dans le roman (argument tout simple) : le fait même que le roman soit écrit au style indirect (et non direct) implique que la parole est comme « redistribuée » ou organisée par l’auteur : c’est déjà une première interprétation. De plus, souvent l’auteur n’en reste pas là : il s’implique, donne son avis (ex : condamnation de l’attitude d’Emma par Flaubert via certains adverbes dénotant sa désapprobation)
2) Le roman comme exploration des possibles non actualisés par le réel
3) La subjectivité comme organisatrice du récit (si les évènements sont souvent réels, leur organisation est toujours factice, c’est l’½uvre de l’auteur). Cette conscience organisatrice est particulièrement mise en exergue chez Montaigne

II. Des tentatives d’inhibition ou d’exacerbation de cette subjectivité
1) Le réalisme (« roman expérimental » de Zola) ou la tentative d’inhibition de la subjectivité
2) L’autobiographie ou le moi comme sujet constitutif de la fiction
3) L’introspection comme exacerbation de la subjectivité

III. Les difficultés liées à la notion de subjectivité
1) L’objectivité totale est impossible : théorie de l’inconscient etc
2) La subjectivité, à l’inverse, est tenue dans les limites du réel : influence du monde extérieur
3) Même quand l’auteur ne parle pas de lui, c’est bien son imagination qui parle.
→ C’est là qu’il faut bien distinguer subjectivité/objectivité : Verne, c’est clair, n’écrit pas d’autobiographie. Cependant, on ne pourrait pas dire qu’il est objectif (c’est pourtant le terme antithétique de « subjectif »), son ½uvre étant complètement fantastique ! L’auteur écrit en fait ‘à mi chemin’ entre la subjectivité et l’objectivité, l’imagination fantastique se présentant dès lors comme un terme médiat.
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