en une : Cours philo : Dieu

Dissertation

Francais (college, lycee) > sujets expliqués - 15/02/2009 - correction
                
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Bonjour,
Vous ne précisez pas l’aide que vous souhaitez pour ce sujet (méthodologique etc). Etant passé moi-même par la prépa, je vous donnerai quelques conseils sur manière de mener une dissertation de bon niveau en hypokhâgne/khâgne, puis je vous proposerai quelques pistes pour vous aider à construire un plan (vous devez savoir que, bien entendu, on ne propose pas sur eteech de corrigé tout fait).
Conseil : En khâgne, on s’attend à ce que :
- le propos de l’auteur soit expliqué en première partie (analyse de la citation, thèse de l’auteur)
- soit discuté en seconde partie (critique de la thèse)
- l’élève prenne parti en troisième partie (jugement personnel)
Je vous donnerai donc quelques pistes pour construire l’argumentation dialectique des deux premières parties, vous donnerez votre propre jugement dans la troisième.

1ère partie : Analyse de la thèse
NB : pour mener à bien cette partie, il faut avant tout avoir lu attentivement le livre de Bray, ainsi que des ouvrages plus généraux sur les notions de comique et tragique (cf conseils bibliographiques en fin de réponse)
1) Une défense de Molière.
La citation s’inscrit en effet dans un ouvrage qui a pour vocation de défendre le théâtre de Molière et la comédie en général. C’est donc l’occasion de rappeler pourquoi la comédie nécessite un plaidoyer (elle était dévaluée par rapport à la tragédie etc…). Replongez vous dans le contexte de l’époque : les pièces de Molière étaient très contreversées (surtout Don Juan et Tartuffe), alors que, déjà de son vivant, Racine était considéré comme un modèle et ses pièces comme des classiques
2) Un effet de lecture subjectif
Pour René Bray, la comédie ou la tragédie relèvent avant tout du jugement subjectif de spectateur ou de lecteur. La dénomination alors un simple effet de réception. Une pièce fera rire untel mais fera pleurer son voisin. Si la dénomination de comédie ou de tragédie relève d’un jugement personnel et subjectif, alors il est non pertinent d’établir cette distinction de façon objective et arbitraire
3) Une distinction non pertinente
La distinction est d’autant plus injustifiée qu’elle est entourée d’un flou. En effet, la comédie est aussi un genre plus général qui englobe la comédie au sens strict et la tragédie. De plus, une telle distinction ne permet pas de classer d’autres genres théâtrals, comme le drame, par exemple. Pour plus de détails sur l’origine et l’histoire des termes, consultez les dictionnaires techniques spécialisés.

2ème partie : Contre-pied de la thèse
1) Comédie et Tragédie ont des histoires différentes et différenciées
Reportez-vous aux manuels d’histoire littéraire traitant du genre théâtral : comédie et tragédie ont des origines très différentes. Si toutes deux viennent de la Grèce antique, elle sont nées dans des contextes très différents, qui explique qu’on maintienne aujourd’hui la distinction entre comédie et tragédie
2) Comédie et Tragédie sont codifiées de façon antithétique
De plus, les deux genres ont fait l’objet d’une codification très stricte, qui, quand on s’y reporte, empêche tout lecteur/spectateur de théâtre de prendre une pièce de Racine pour une comédie ou une pièce de Molière pour une tragédie (aucun critique n’a d’ailleurs soutenue de thèse aussi abracadabrante). Pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autre, la tragédie se définit par son effet de… tragique (le fameux « deus ex machina » : les héros échappent complètement à leur destin et le dénouement de la tragédie se présente comme l’accomplissement inéluctable de la décision divine. Cocteau parle ainsi de « machine infernale ». Dans la comédie, pas de transcendance. Vous trouverez les principes de codification dans tous les manuels sur le théâtre (voir en particulier le système aristotélicien défini dans la Poétique).
3) Un spectacle différent de nos imperfections
Même dans leurs effets, tragédie et comédie s’opposent en tous points
- Dans la comédie, la dénonciation se fait par le ridicule, sur le mode de la dérision et ce grâce à des procédés d’hyperbole, de comique (de mots, de gestes, de situation). Cf Le Rire, de Bergson
- La tragédie vise l’instruction davantage que le divertissement. Le mode lyrique et emphatique est préféré au mode grotesque. La tragédie, genre noble par excellence, est presque toujours versifiée.

Conseils bibliographiques :
Manuels :
- Le Tragique (de M.Escola) et le Comique (de V.Sternberg) dans la collection GF Corpus (regroupement de textes sur la question, précédé d’une introduction) : pratique pour les exemple
- Incontournable : Lire le Théâtre, d’A.Ubersfeld
- Le langage dramatique de P. Larthomas
Sur l’effet comique/tragique :
- le Rire, de Bergson
Sur l’histoire du genre :
- la naissance de la tragédie, de Nietzsche (incontournable)
- Introduction au théâtre grec antique de Demont/ Lebeau
Sur Racine et Molière (pour expliquer la citation) :
- Principe de la tragédie, de Racine lui-même
- Molière ou les métamorphoses du comique de G. Defaux
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