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Les conseils de cyberprof sur la dissertation de philosophie (suite)

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LE DÉVELOPPEMENT

Quelques remarques : - Dissertation = démonstration
- Thèse / Antithèse / foutaise
- Ne pas céder à l'argument d'autorité
- Utiliser l'actualité
- Conseils divers

Votre dissertation est une démonstration consistant à répondre à la question que vous posez en introduction (problématique). Chacune de vos sous-parties doit constituer un paragraphe dont les conclusions doivent vous permettre d'enchaîner le paragraphe suivant. Vous devez le moins possible donner le sentiment que vos arguments sont interchangeables ou juxtaposés. Votre correcteur doit être conduit vers la conclusion que vous lui proposerez. Il doit se dire que vous tracez la route, il doit avoir le sentiment que votre propos est aussi nécessaire et objectif que possible. Il en va de même quand vous passez d'une partie à l'autre. Votre transition doit reprendre les acquis de la partie qui s'achève afin de justifier la position d'un nouveau problème. Vous ne devez pas vous contredire d'une partie à l'autre, mais creuser votre argumentation jusqu'à mettre en évidence ce qui, éventuellement, lui fait défaut, ce qui justifie que vous infléchissiez votre propos dans la partie suivante. Il ne s'agit pas de se contredire, mais de prendre la mesure de ce qui interdit à un discours de résoudre pleinement le problème que vous posez en introduction. Votre dissertation doit donner le sentiment que vous progressez, ce qui interdit l'exposé arbitraire de doctrines.

Thèse, antithèse, foutaise : votre développement ne consiste pas à opposer des discours antithétiques pour essayer ensuite de trouver une sorte de compromis entre les positions que vous avez décrites (ce qui donne souvent des absurdités). Exemple : "Pour être tolérant, suffit-il d'être sceptique" : le plan ne doit pas être 1° Il suffit d'être sceptique pour être tolérant, 2° Il ne suffit pas d'être sceptique pour être tolérant, 3° Pour être tolérant, on doit être sceptique mais pas trop..." Il serait préférable de procéder ainsi : 1° En quoi le scepticisme est-il propice à la tolérance? 2° Quelles sont les contradictions auxquelles nous expose une tolérance seulement déduite du scepticisme prétendu de celui qui la pratique ? 3° Ces contradictions nous mènent à penser que, non seulement le scepticisme ne suffit pas à la tolérance, mais aussi et surtout, que la tolérance doit être redéfinie comme l'expression d'une valeur à part entière, plus que comme l'attitude passive de celui qui ne s'oppose à aucune opinion parce qu'il ne souscrit à aucune d'entre elles. retour

Vous ne devez jamais céder à la tentation de l'argument d'autorité. Ce n'est pas parce que Platon dit quelque chose que ce qu'il dit vous sert de preuve. Votre dissertation est une démonstration. Vous devez vous approprier le sujet, ne jamais donner le sentiment que les grands philosophes vous tiennent la main. Rien n'est plus énervant pour un correcteur que de lire, au titre d'un argument ou d'une preuve, le résumé approximatif d'une doctrine. Vous n'impressionnerez personne en citant des noms, vos correcteurs ne seront pas dupes de ce que vous voudrez faire pour les impressionner. Si vous devez vous servir d'un philosophe, essayez, dans la mesure du possible, de citer un texte précis, à tout le moins, d'en donner la référence exacte, et d'en reproduire précisément l'argumentation. retour

Servez-vous de l'actualité. Votre correcteur sera très sensible au fait que votre propos ne verse pas dans une excessive abstraction conceptuelle, mais s'ancre dans la réalité, dans votre expérience du monde. Il est stratégiquement beaucoup plus efficace d'analyser un cas de figure prélevé dans l'actualité, que de partir de ce qu'un philosophe peut avoir à dire sur le problème que vous posez. Vos citations et références ne doivent intervenir qu'au terme de votre argumentation, pour l'étayer, ou pour en infléchir la teneur. Cette démarche va de pair avec le souci constant de poser des problèmes simples. retour

Conseils ultimes : Vous devez vous faire pédagogue quand vous faites une dissertation. Ne soyez jamais allusif. Proscrivez tout clin d'oeil à l'adresse du correcteur, ne lui donnez pas le sentiment que vous pourriez en dire plus que vous ne le faites.
Gestion du temps : ne consacrez pas plus qu'une heure et demie à la rédaction de votre introduction (définitive), de votre conclusion (dans ses grandes lignes), et de votre plan détaillé. Plus vous consacrerez de temps à la rédaction proprement dite, plus vous pourrez écrire lisiblement et éviter les ratures. Donnez-vous également 10 minutes pour vous relire. Pensez à celui qui vous corrige, et au paquet de copies qu'il lui reste à corriger : surveillez votre orthographe, écrivez lisiblement, soulignez les titres des oeuvres, préférez le trait au Tipp-ex, allez à la ligne à la fin d'une argumentation, sautez des lignes entre chaque partie, n'écrivez pas plus de huit pages.

LA CONCLUSION :

Elle tient essentiellement dans la réponse à la question que vous posez en introduction, et dont vous vous devez, à cet instant de votre devoir, de rappeler les termes. Personne ne vous reprochera de vous répéter en conclusion. C'est le moment de rappeler brièvement quelle fut votre argumentation. La conclusion est le moment où vous prenez congé de votre correcteur, vous devez lui laisser le sentiment que vous avez fait ce qu'on vous demandait, en d'autres termes, que vous avez répondu à la question incluse dans le sujet. Tenez-vous en là, n'essayez pas d'en faire davantage, on ne vous le demande pas.