en une : Le lexique de français

"nuire à la bêtise"

Philosophie > sujets expliqués - Question simple

Conversation avec le cyberprof

 
 
Enoncé & travail avant correction
Je suis en hypokhâgne à la Réunion. J'espère que vous ne décompterez ces précisions sur mon sujet. En effet, l'intitulé de la question est "nuire à la bêtise". Je ne sais pas quoi faire avec ce sujet, tout ce que je sais, c'est que l'expression appartient à Nietzsche. Mais je ne trouve aucune problématique et aucun plan. Pourriez-vous faire le maximum pour me répondre cet aprés-midi s'il vous plaît ? Je dois présenter mon sujet demain, et voilà un mois que je cherche à régler la question. Merci.
 
 
  Désolé de ne pas avoir réussi à répondre hier : peut-être aurez-vous cette réponse à temps ce matin.... Ce sujet est évidemment polémique parce que paradoxal. En effet, sans savoir qu'il s'agit de Nietzsche vous remarquez que la bêtise est par elle-même une nuisance. En effet, elle désigne le jugement erroné, l'incapacité à comprendre, en somme l'absence de ou la gêne à. Dès lors, devant cette double définition d'absence et de gêne, la question se pose de la redondance, comment nuire à ce qui nuit, d'autant que ce qui nuit ne nuit que comme ce qui fait défaut (l'intelligence), et non pas commme ce qui serait en trop et que l'on pourrait supprimer et contre lequel on pourrait se battre. Or, la réponse immédiate est en quelque sorte incluse dans le problème lui-même. Est-ce nuire à la bêtise que d'en supprimer le symptôme : le jugement faux ? Votre réflexion va devoir montrer progressivement que la réaction type philosophes des lumières est efficace (battre en brêche l'ignorance en montrant que la bêtise n'est que la croyance ferme dans la êrtinence de ce qui n'est que faux) mais insuffisante car nuire à la bêtise ne demande pas tant à s'attaquer au symptôme qu'à la source du mal, c'est-à-dire ne pas chercher à faire reculer la bêtise mais chercher à lui nuire au sens propre, c'est-à-dire à l'empoisonner, la gêner dans sa réalisation voire la détruire? Vous allez donc devoir vous intéresser à ce qui conduit l'homme à être bête, c'est-à-dire à ce qui explique cette volonté de certitude de soi dans l'erreur. Vous devrez donc décaler le sujet vers le plan moral puisque le bête est celui qui soutient effrontément son ignorance. Il s'agit de comprendre que la question est celle du rapport de l'homme à sa connaissance et non celle de la pertinence de la connaissance par elle-même. Pour nuire à la bêtise, il ne faut donc pas tant comprendre la source de l'erreur que dans quelle mesure toute erreur participe d'une faute selon laquelle lesujet connaissant croit pouvoir détenir une vérité absolument et métaphysiquement fondée alors qu'il ne peut au mieux saisir que des éléments relatifs de compréhension. C'est là que vous pouvez récupérer toute la critique de la métaphysique propre à Nitezsche et aisni rattacher le sujet à des cours que vous devez avoir sur la question des préjugés et de la certitude subjective.